I.3.2- LA PROBLEMATIQUE DE L'ASSAINISSEMENT
Promotion de l'hygiène du milieu. Une
stratégie participative1 d'OUSSEYNOU, fait l'état
des lieux de l'hygiène environnemental en Afrique subsaharienne. Pour
cet auteur, les projets d'assainissement n'ont pas de succès parce que
les populations concernées ne sont pas réellement
associées à la conception, à la planification et à
la mise en oeuvre. A travers l'approche participative et l'analyse comparative,
il montre combien il est important d'associer les communautés dans la
gestion des projets. Par ailleurs, l'ouvrage permet de démontrer
scientifiquement comment la durabilité des programmes est tributaire des
facteurs techniques, économiques, sociaux et institutionnels.
Cet ouvrage a le mérite d'étudier les divers cas
de gestion d'ordure, de mener des comparaisons, de soulever les
problèmes de chacun des cas et de faire des recommandations
objectives.
Quant à Assainissement en Côte d'Ivoire, des
problèmes liés à la gestion de
l'environnement2, il porte sur l'assainissement qui peut
constituer s'il est pris au sérieux un facteur de développement.
L'auteur traite dans son ouvrage de la politique d'assainissement en Côte
d'Ivoire. Pour lui, les textes de loi sont caducs et le secteur est non
prioritaire. Il poursuit pour stigmatiser la faible participation des
populations à la pratique de l'assainissement et l'insuffisance des
moyens déployée par l'Etat qui justifient la dégradation
constante du cadre de vie. Cet auteur ne va pas en profondeur du
problème. En fait, il aurait été intéressant de
comprendre pourquoi l'Etat ivoirien ne s'intéresse pas
véritablement à l'assainissement quand bien même il
connaît les avantages d'un cadre de vie sain.
1 OUSSEYNOU G., CHEIKH S., MAYSTRE
L., 1999, Promotion de l'hygiène du milieu. Une
stratégie participative, presse polytechnique et universitaires
romandes, 192p.
2 DOMOKAN B., 1992, Assainissement
en C.I : des problèmes liés à la gestion de
l'assainissement, mémoire de DEA, IES.
Est-ce que l'obstacle ultime est uniquement l'investissement
économique que ce secteur exige ? Les habitudes et les comportements
adoptés par les populations n'effraient-ils pas l'Etat qui craint un
investissement à perte? Voilà autant de questions que l'auteur
passe sous silence et qui méritent de trouver des réponses.
Une issue favorable ne pourrait-elle pas être
trouvée avec l'assainissement écologique ? C'est ce que nous
verrons dans les lignes suivantes.
STEVEN dans Assainissement Ecologique1,
traite des avantages des technologies d'assainissement écologique. Pour
ces auteurs, les deux technologies d'assainissement les plus utilisés
à savoir les toilettes à fosse et les toilettes à chasse
d'eau ont montré leurs limites dans les pays en voie de
développement. Les raisons évoquées sont : les coûts
élevés des systèmes d'épuration, les risques graves
de contamination des eaux souterraines, la pollution des cours d'eau existants
et la dégradation de l'environnement immédiat par les vidanges en
pleine nature. Le document de Steven situe l'enjeu de l'assainissement
écologique dans un contexte où les pays en voie de
développement sont sujets à plusieurs maux dont : l'urbanisation
galopante, la rareté des ressources financières, l'illettrisme,
la forte densification des zones urbaines...
Cet ouvrage montre les avancées notables de
l'assainissement écologiques et les possibilités qu'il offre.
Où en est-on en Côte d' Ivoire ?
L'article « introduction de l'assainissement
écologique en Côte d'Ivoire »2, de GNAGNE
révèle les limites de l'approche classique de l'assainissement.
Dagerskog cité par ces auteurs dévoile la faiblesse du
système de traitement des eaux usées au niveau planétaire.
Pour faire le point sur l'assainissement en Côte d'Ivoire, ces auteurs se
fondent sur le MICS (Multiple Indicators Clustey Survey)
1 STEVEN E., COUGH J., DAVE R. et SAWIER R.,
2001, Assainissement écologique, ASDI, Stockholm, Suède,
83p
2 GNAGNE T. et Al, 2005, « Introduction de
l'assainissement écologique en Côte d'Ivoire », Document
interne du CREPA.
qui révèle qu'un grand nombre de population ne
dispose pas de toilettes appropriées. Selon toujours le MICS, le
milieu rural est largement moins équipéque le milieu
urbain avec respectivement 27% contre 78%. Cette description des
différentes situations est soutenue par une
réflexion socio-anthropologique qui explique le processus
d'amélioration des populations en matière d'assainissement. Ce
document a le mérite de mettre en pratique l'approche pluridisciplinaire
(agronomie, génie sanitaire et socio anthropologie); ce qui permet de
cerner les problèmes liés à l'introduction du projet
EcoSan de façon globale.
Enfin, l'article de N'DA1, propose une
stratégie de mobilisation qu'il convient de développer pour
favoriser la participation communautaire autour d'un programme d'assainissement
écologique. Ceci, à l'effet de garantir une utilisation durable
des ouvrages techniques (latrine, bidurs et urinoir).
Aussi, l'article de portée anthropo-sociologique,
permet-il d'analyser les fondements des représentations endogènes
de l'assainissement que se font les communautés, notamment à
travers la technique culturale du dépotoir ou « lélougoun
». L'auteur démontre l'importance du « lélougoun »
dans l'adoption et l'acceptation d'EcoSan, particulièrement en
matière de valorisation des déchets organiques.
L'ensemble des documents dont nous venons de relever la
substance, nous a permis d'élaborer la problématique de
recherche.
1 N'DA C. et Al, 2007 « De la
pratique culturale endogène sur les dépotoirs familiaux «
Lélougoun » à l'acceptation de l'assainissement
écologique (EcoSan) en mileu communautaire Odzukru : Le cas de Petit
Badien », in KASA BYA KASA, n°11, EDUCI, pp20-38.
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