III.1.2- LES DIFFICULTES DE GESTION DES OUVRAGES
ECOSAN
La bonne gestion des ouvrages EcoSan participe d'une
utilisation durable. En fait, la propreté de ceux-ci encourage leur
utilisation, encore qu'ils sont des technologies nouvelles. Identifier les
difficultés qui se posent est essentiel.
TABLEAU N°8 : Répartition des
enquêtés selon les difficultés rencontrées au cours
de la gestion.
Effectif des enquêtés Difficultés
rencontrées
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
V.A
|
V.R
|
V.A
|
V.R
|
V.A
|
V.R
|
Mauvais usage
|
13
|
52
|
08
|
38,09
|
21
|
45,65
|
Indisponibilité suite au remplissage
|
04
|
16
|
03
|
14,28
|
7
|
15,23
|
RAS
|
07
|
28
|
10
|
47,63
|
17
|
36,95
|
NSP
|
01
|
04
|
00
|
00
|
01
|
2,17
|
TOTAL
|
25
|
100
|
21
|
100
|
46
|
100
|
Au regard de ce tableau, il est aisé de constater que
des difficultés de gestion des ouvrages EcoSan et
particulièrement des latrines se posent. Ces problèmes se
résument au mauvais usage et à l'indisponibilité suite au
remplissage. A la lecture du tableau, il ressort que 52% des hommes
enquêtés notent une mauvaise utilisation des latrines par les
enfants et les jeunes. Il en est de même pour les femmes qui
soulèvent également ce fait à un taux de 38%.
Cumulé, cela atteint un taux de 45%. En effet, il apparaît dans
les propos des parents que les enfants ne défèquent pas dans le
trou destiné à recevoir les excréta, mais
défèquent plutôt à même la dalle. Quant aux
jeunes, il leur est reproché de ne pas balayer et nettoyer l'enceinte de
la cabine. Comme conséquence, les portes des latrines EcoSan sont
verrouillées.
Hormis le mauvais usage décrié par une frange de
la population enquêtée, il faut aussi signaler
l'indisponibilité de certains ouvrages comme les bidurs lorsque ceux-ci
sont remplis. Cette situation n'est pas récurrente puisse qu'elle n'a
été signalée que par 15% des enquêtés. A part
ces deux cas cités qui relèvent pour le premier du social et du
second de la technique, il faut tout de même remarquer que plus de 35%
des enquêtés pensent que la gestion est relativement aisée.
Qu'en estil de la persistance des « mauvaises » habitudes ?
III.1.3- LA PERSISTANCE DES « MAUVAISES »
HABITUDES
Les vieilles habitudes sont des pratiques qui font partie
intégrante de la vie des communautés. Elles sont de ce fait
difficiles à corriger. Au niveau de la communauté rurale de Petit
Badien, on remarque une tendance à laisser les enfants se soulager comme
ils peuvent.
TABLEAU N°9 : Répartition des
enquêtés selon le lieu de défécation de leurs
enfants
Pour appréhender cette réalité, nous avons
questionné les enquêtés afin d'évaluer le taux de
défécation sauvage infantile.
Effectif Lieu de défécation
|
V.A
|
V.R
|
Latrine
|
8
|
17,39
|
Dépotoir
|
27
|
58,69
|
Bord lagunaire
|
4
|
8,72
|
Dans la rue
|
2
|
4,34
|
Nature
|
5
|
10,86
|
TOTAL
|
46
|
100
|
L'un des objectifs majeurs du projet EcoSan est de parvenir
efficacement à l'assainissement du milieu. Et, cela passe par la
réduction du taux de défécation de miction et de
dépôts d'ordures sauvages. Cependant, il est constaté
à travers le tableau que les enfants continuent de
déféquer sur les dépotoirs avec un taux de plus de 55%
contre seulement 17% qui sont autorisés à utiliser les latrines
EcoSan. Le bord lagunaire, la nature et la rue continuent de recevoir des
excréta humains même si les taux ne dépassent guère
11%. En effet, il est constaté une persistance des
défécations des enfants sur les dépotoirs familiaux parce
que, les parents continuent de penser que cela ne cause pas de problème.
Pour eux, les dépotoirs peuvent aussi bien recevoir les ordures
ménagères que les excréta humains. La conception d'un
environnement durable n'est pas encore bien comprise des paysans et cela peut
s'expliquer par le fait qu'ils sont plus préoccupés par les
questions de production agricole. Cette question pourra donc trouver une
solution durable quand ils auront saisi que les excréta ne sont pas des
déchets mais des ressources valorisables et pouvant accroître leur
production.
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