II.3.1.4- LA STRATEGIE D'ACTION
La méthodologie utilisée est basée sur
des approches intégrées, communautaire et multidisciplinaire. En
effet, il s'agit de prendre en compte et de résoudre de façon
globale et intégrée, les problèmes des populations
désavantagées relatifs à l'eau potable, l'assainissement,
l'alimentation et même la gestion des ordures ménagères et
de famine. Cela passe par un diagnostic participatif avec les
communautés bénéficiaires des différentes zones
(scolaires, rurales et urbaines).
II.3.1.5- LA GESTION DU PROJET
La gestion du projet est assurée par un coordonnateur qui
supervise toutes
les activités. Cependant, il planifie avec toute
l'équipe composée de sociologue, de technicien en
équipement, d'un technicien en hygiène et d'un technicien
agroéconomiste. Cette équipe est appuyée par
l'équipe locale de Petit Badien.
II.3.1.6- L'EQUIPE LOCAL D'ECOSAN II.3.1.6.1- Le
personnel
Le personnel de l'équipe locale d'EcoSan est
composé de quatre personnes dont un aide de champ, deux collecteurs
d'excréta et une animatrice rurale.
II.3.1.6.2- Les rôles et le fonctionnement
Chaque agent local assure un rôle spécifique.
Ainsi, l'aide de champ est le responsable des champs expérimentaux. Il
s'occupe du nettoyage, du buttage, du tuteurage, de la surveillance et de
toutes les activités qui permettent la bonne évolution des
champs.
Les deux collecteurs ont en charge, la collecte des urines et
des fèces. Pour les urines, la collecte se fait tous les deux ou trois
jours, tandis que pour les fèces, elle se fait quand les ménages
en expriment le besoin. En plus de cette activité, ils assistent l'aide
de champ.
Quant à l'animatrice rurale, elle est chargée de
sensibiliser les ménages pour une bonne utilisation des latrines.
II.3.1.6.3- La rémunération
Le personnel local de l'équipe EcoSan est
rémunéré grâce au financement dont
bénéficie le projet.
II.3.1.7- LES ACTIVITES
II.3.1.7.1- Les réunions de l'équipe
EcoSan
Les rencontres de travail ont lieu tous les lundis et
permettent de faire le point des activités, de déceler les points
de blocage et d'envisager de nouvelles perspectives. C'est aussi l'occasion de
passer les informations et d'harmoniser les
points de vue.
II.3.1.7.2- L'acquisition de matériels et les
équipements divers
Les matériels et équipements acquis, concernent les
matériels de construction des ouvrages, le matériel de bureau et
de mission que sont entre autre,
véhicule de type 4X4, d'appareil photo, de
magnétophones etc. L'achat de ceux-ciest ordonné par le
coordonnateur après avis du Directeur Résident. II.3.1.8-
LES DIFFICULTES
Les difficultés se situent à deux niveaux :
- Le programme de développement
Ce programme prend en compte l'ensemble des activités
de construction et de formation des communautés rurales. La
stratégie d'introduction de l'approche EcoSan au sein des
communautés rurales est l'école dans un premier temps. Dans
l'exécution, certaines contraintes freinent la mise en oeuvre. Il s'agit
notamment des grèves des enseignants et des affectations. Ainsi, la
participation de l'école composée d'apport de sable, de gravier
et d'eau se trouve contrariée. Les travaux prennent donc un retard dans
l'exécution.
- Le financement
On note à ce niveau un retard dans l'exécution des
travaux. Cela est lié à l'indisponibilité chronique des
fonds.
TROISIEME PARTIE :
ANALYSE DES DONNEES
RECUEILLIES
III.1- LES OBSTACLES SOCIOCULTURELS QUI FREINENT LA
DYNAMIQUE D'ECOSAN
III.1.1- LES DIFFICULTES RELATIVES A L'UTILISATION DES
LATRINES ECOSAN
L'utilisation effective des ouvrages EcoSan est l'une des
conditions essentielles qui permettent de constater que les ruraux
adhèrent ou pas à l'approche EcoSan. Il est donc important de
déceler les difficultés relatives à leur utilisation.
TABLEAU N°7 : Répartition des
enquêtés selon les difficultés rencontrées lors de
l'utilisation des latrines EcoSan
A la question, quelles sont les difficultés
rencontrées lors de l'utilisation, l'enquête a
révélé les tendances suivantes :
Effectif des enquêtés Difficultés
rencontrées
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
V.A
|
V.R
|
V.A
|
V.R
|
V.A
|
V.R
|
Position accroupie difficile à adopter
|
6
|
24
|
11
|
52,38
|
17
|
36,95
|
Crainte de déféquer sur le bord de la cuvette
|
3
|
12
|
2
|
9,52
|
5
|
10,86
|
RAS
|
11
|
44
|
7
|
33,33
|
18
|
39,15
|
NSP
|
5
|
20
|
1
|
4,77
|
6
|
13,04
|
TOTAL
|
25
|
100
|
21
|
100
|
46
|
100
|
Il ressort à la lecture de ce tableau, que les femmes
éprouvent beaucoup de difficultés à utiliser les latrines
EcoSan. Elles revèlent qu'il est difficile d'adopter la position
accroupie. Le taux de femme qui a relevé ce problème atteint plus
de 50%. Ceci peut s'expliquer par le fait que les femmes enquêtées
sont relativement âgées avec une moyenne de plus de 55 ans. A cet
âge en effet, les problèmes d'articulation font leur apparition et
les cuvettes turques ne les y aident pas. Hormis ce problème, plus de
30% de cette même population ne trouvent rien à redire quant
à l'utilisation des latrines EcoSan.
Quant aux hommes, ils trouvent adéquat les latrines
EcoSan et cela à un taux de plus de 40%. Cependant, il existe comme chez
les femmes, un taux important de plus de 20% qui trouvent la position accroupie
difficile à adopter. Cela s'explique également par leur moyenne
d'âge qui est assez élevée (plus de la moitié des
hommes enquêtés a plus de 55 ans).
Lorsque l'on cumule le score des hommes et des femmes, on se
rend compte que dans l'ensemble, plus de 35% récusent les cuvettes
turques qui imposent la position accroupie. Malgré ce taux relativement
élevé, il faut aussi constater que 39% de cette même
population pensent que les latrines EcoSan ne posent pas de problèmes
majeurs. Cependant, comme l'objectif du projet est de relever le niveau de
l'efficacité de l'assainissement, il faudrait systématiquement
prendre en compte les difficultés qu'impose la cuvette turque.
Les difficultés ne se posent pas seulement au niveau de
l'utilisation, il y a aussi les difficultés au niveau de la gestion des
ouvrages.
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