2. Lacunes portant sur la
forme
Elles se rapportent surtout aux structures chargées de
l'inspection et du contrôle des ressources halieutiques ainsi qu'aux
modalités d'application des lois. Le déploiement de moyens
limités est généralement à l'origine des
insuffisances observées lors du contrôle. Depuis plus de dix ans,
tous les laboratoires vétérinaires provinciaux sont hors d'usage
faute de matériel, de personnel qualifié et de budget de
fonctionnement.
Le futur laboratoire d'analyses alimentaires de
référence de Douala est un projet qui avait été
initié pour répondre aux exigences de l'Union Européenne
(exportation des crevettes). La phase de construction est achevée. Son
coût est entièrement supporté par le Budget
d'Investissement Public du Ministère de l'Elevage, des Pêches et
des Industries Animales. Quant aux ressources budgétaires
allouées aux services d'inspection, elles sont insignifiantes.
Il existe un bureau de contrôle de qualité des
produits halieutiques crée par Arrêté n°0023/MINEPIA
du 1er Février 2000 ainsi que des Centres de pêche dont
les prérogatives et le fonctionnement sont régis par
Arrêté n°017/MINEPIA du 29 septembre 1987.
De nombreuses lois et réglementations ont
été édictées sans la coordination appropriée
du travail entre les différentes administrations. Plus d'une fois, cette
situation a débouché sur l'existence de dispositions qui
empiètent les unes sur les autres ou qui se contredisent, et sur des
difficultés d'application. Souvent, ces lois et réglementations
se sont avérées dépassées et ne répondaient
plus aux besoins du pays. Les changements des structures sociales, des
habitudes alimentaires, des technologies alimentaires ne trouvaient ainsi plus
aucun écho dans ces réglementations dépassées.
L'actuelle réglementation de pêche a des limites: elle a omis de
fournir une procédure claire pour résoudre les conflits
permanents entre les pêches industrielle et artisanale, et entre les
pêcheurs eux-mêmes.
En ce qui concerne les relations entre les différents
acteurs de la filière, les règles sont le plus souvent
inappropriées et/ou difficilement applicables par les agents
d'exécution sur le terrain et d'autre part parce que les
communautés de pêche n'ont pas été associées
(ou impliquées). Ces communautés de pêche et notamment les
artisans pêcheurs ont été même
considérés par les décideurs comme des irresponsables et
peu disposés à collaborer. Ce qui a amené ces acteurs
à ne pas respecter la réglementation de l'Etat et à
développer et à employer parallèlement leurs propres
règles et arrangements institutionnels qui malheureusement n'ont
bénéficié qu'à certains groupes au détriment
des autres généralement plus nombreux [45].
La prédominance des pêcheurs étrangers
(difficulté de faire respecter la réglementation en vigueur),
l'insuffisance des mécanismes de contrôle, de suivi et de
surveillance des pêches; la recrudescence des activités de
pêche illégale pratiquée dans les eaux sous juridiction
camerounaise, phénomène difficile à juguler faute d'un
système efficace et permanent de suivi, contrôlé et
surveillance des eaux.
Les contrôles vexatoires menés depuis 2009 et
l'absence d'un programme d'accompagnement fiscal et administratif du
gouvernement aux opérateurs rendent peu attrayant ce secteur
|