2.2.1.2. Extraversion prononcée du financement
budgétaire de l'Etat
Le niveau relativement élevé de la part des
recettes extérieures dans le budget de l'Etat contribue également
à l'enlisement de la décentralisation financière.
74 Muzito, A. 2009; op.cit.
Tableau II.12 : Part des recettes extérieures
dans le budget de l'Etat
EXERCICE BUDGETAIRE
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RECETTES TOTALES
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RECETTES EXTERIEURES
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PART RECETTES
EXTERIEURES EN %
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EN MILLIARDS DE $US
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EN MILLIARDS DE $US
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2006
|
2
|
1,008
|
50,4
|
2007
|
2,4
|
0,82
|
34,17
|
2008
|
3,5
|
1,3
|
37,14
|
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EN MILLIARDS DE FC
|
EN MILLIARDS DE FC
|
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2009
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2629
|
1031
|
39,22
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2010
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4488
|
2233
|
49,76
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Moyenne/5 exercices
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42,14
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Source : Programme du Gouvernement pour 2009 ; les
prévisions de 2010 sont celles du projet de budget déposé
pour adoption par l'Assemblée Nationale
Comme on peut le constater ci-haut, avec un budget
dépendant de l'extérieur à hauteur de 42,14%
en moyenne, les ressources attendues des prélèvements
sur les économies nationale et locale ne peuvent servir qu'à
faire face à près de la moitié des dépenses
budgétaires.
Ce qui ne peut manquer de réduire la marge de manoeuvre
du Gouvernement et de rendre la décentralisation financière aussi
hypothétique que l'aide extérieure et ce, malgré la
tendance haussière du budget.
La dette extérieure entretient elle aussi
l'insuffisance des ressources budgétaires. Il ne faut pas un dessin pour
comprendre que son service réduit davantage la liberté d'action
budgétaire des pouvoirs publics et, mutatis mutandis, la
régularité de la « rétrocession » due aux
provinces et ETD. Ce constat fait par le Ministre congolais des Finances est
édifiant à plus d'un titre : « le stock de la dette
extérieure de la RDC représente environ 700% des recettes
publiques et 90% du PIB, contre des seuils tolérables respectifs de 200%
et 30%. La dette extérieure de la RDC est tout simplement non
viable »75.
75 Matenda, A. (2008 ) ; « Les
déclencheurs du point d'achèvement de l'initiative PPTE à
l'examen à la CISP » ; Le Potentiel ; N° 4514 du 31
décembre 2008.
2.2.2. Défaillances en matière de gestion des
ressources financières publiques
A côté des faiblesses tenant à la
mobilisation de ressources, il y a aussi des imperfections liées
à leur gestion. Dans ce cadre, nous pouvons stigmatiser la
décapitalisation des entreprises publiques ainsi que les multiples cas
d'allocation irrationnelle de ressources, de détournement de fonds
publics et d'absence de sanctions appropriées.
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