1.7. Zone d'étude : la nouvelle Province de la
Tshopo
La description présentée ci-dessous est en
grande partie issue du document de travail du Projet Relance de l'Agriculture
en Province Orientale (PRAPO) fourni par l'équipe « Tshopo »
du Programme d'Appui aux Initiatives de Développement Communautaires
(PAIDECO) de la Coopération Technique Belge (CTB). Nous nous limiterons
ici à une présentation succincte de cette nouvelle Province
étant donnée que la partie IV de ce travail y sera largement
consacrée au travers d'une production cartographique
synthétique.
Outre la redéfinition des Districts en Provinces, la
décentralisation réajuste également le statut des
chefs-lieux de Territoire qui porteront le titre de Commune ainsi que toute
localité ayant une population d'au moins 20 000 habitants à
laquelle un décret du Premier ministre aura conféré le
statut de commune. La commune sera alors subdivisée en quartiers et/ou
en Groupements incorporés (JO RDC., 2008., art 46). Les localités
concernés par
cette loi sont donc les chefs-lieux de Territoire, ainsi que
les localités de Bandu, Lokutu, Lotokila, Yangambi et
Mosite4 localisées à la figure 3.
La future Province de la Tshopo, actuellement l'un des quatre
Districts (avec l'Ituri, le Bas-Uélé et le
Haut-Uélé) de la Province Orientale, est étendue sur 193
843 km2 et compte environ 1 000 000 habitants (de SAINT MOULIN.,
2006). La Tshopo est traversée de part en part par le fleuve Congo et ne
fait pas partie de la « ceinture utile » coloniale même si
Stanleyville (Kisangani), chef-lieu de la Province Orientale, y fut construite
par les colonisateurs mais en demeurant un avant-poste isolé
à la courbure du fleuve (BRUNEAU et al., 1991).
La Nouvelle Province de la Tshopo est constituée de la
ville de Kisangani (environ 700 000 habitants) et de sept territoires (Yahuma,
Bafwasende, Ubundu, Opala, Isangi, Banalia et Basoko), elle est
découpée en 42 secteurs et 16 chefferies5. Selon la
Commission Electorale Indépendante (CEI) le nombre de Groupements (la
plus petite entité territoriale officielle) est de 277 et le nombre de
localités, dépassant 3500, n'est pas connu officiellement.
Posée sur la ligne de l'équateur, la Tshopo se
situe dans les plaines de la cuvette centrale dont l'altitude moyenne est de
400 mètres. Son climat est de type Af selon la classification de
Köppen, c'est-à-dire un climat tropical chaud et humide sans saison
sèche. La forêt primaire y est encore bien présente et les
zones inondables nombreuses.
L'agriculture dans la Tshopo est de type de subsistance, elle
comprend essentiellement la culture de manioc, de riz, de maïs et de
banane plantain alors que la culture des légumineuses (arachides,
niébé, soja, haricot,..) reste secondaire et localisée.
L'élevage est traditionnel et aucune production animale
conséquente n'est présente.
Les anciennes productions industrielles (palmier à
huile, hévéa, canne à sucre, café et cacao) ont
été abandonnées et la production actuelle est
entièrement assurée par les
4 Source : Commission Electorale Indépendante
(CEI), document de travail.
5 Ces deux appellations étant
généralement rassemblées sous le terme officiel
erroné de « collectivités » qui,
en l'absence d'un terme unificateur, sera largement
utilisé dans le présent travail.
paysans selon un mode d'exploitation traditionnel. Seule
subsiste la fabrication de l'huile de palme à Lokutu par l'entreprise
PHC (Plantation Huilerie du Congo) sur les bords du fleuve Congo.
La carte ci-dessous propose une première illustration
de la Tshopo. Très sommaire, cette illustration indique sa position au
sein des nouvelles entités décentralisées avec les
nouvelles Communes que constituent les chefs-lieux de Territoires. Elle met en
évidence la réalité segmentée du réseau de
communication. Tournées vers l'Est, les seules routes acceptables
laissent à l'Ouest un réseau hydrographique avec le fleuve Congo
et ses principaux affluents comme voie de transport des biens et des
personnes.
Figure 3 : Carte #1. Organisation administrative de la nouvelle
Province de la Tshopo au sein du processus de décentralisation
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