1.5. Décentralisation en RDC : nouveau
découpage
La République Démocratique du Congo est
composée de la ville de Kinshasa et de 25 provinces dotées de la
personnalité juridique. Ces provinces sont : Bas-Uele, Equateur,
Haut-Lomami, Haut-Katanga, Haut-Uele, Ituri, Kasaï, Kasaï Oriental,
Kongo central, Kwango, Kwilu, Lomami, Lualaba, Kasaï Central, Mai-Ndombe,
Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu, Sud-Ubangi,
Tanganyika, Tshopo, Tshuapa.(CONSTITION RDC., 2006., art 2).
Cette redistribution des rôles n'est pas en
réalité un nouveau découpage mais
l'élévation des Districts en Provinces dont les
délimitations spatiales sont à peine modifiées (POURTIER.,
2008). Le processus de décentralisation n'est pas nouveau en RDC, le
découpage élaboré en 1962-1963 subdivisait en 21 «
provincettes »3 (sur les bases des limites de Districts) les
six Provinces héritées du Congo belge.
Basée sur des critères démographiques et
économiques « de bonne conscience », cette réforme
permit en réalité d'accorder l'autonomie revendiquée (par
au moins les deux tiers des députés provinciaux et nationaux) de
plusieurs régions. Mais très vite se révéla
l'incapacité qu'il y a à gérer rationnellement, dans
un Etat moderne, la conscience tribale, théoriquement
homogène. Le pouvoir central était alors
considéré comme faible (NDAYWEL., 1998).
Le coup d'état du général Mobutu en 1965
réinstaura un découpage administratif proche du découpage
colonial (scission du Kasaï en Kasaï occidental et Kasaï
oriental) puis en 1988 le Kivu était subdivisé en trois Provinces
(Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema) toujours sur base des Districts (NDAYWEL.,
1998). Cet agencement spatial du territoire n'a pas évolué
jusqu'à nos jours.
1.6. Décentralisation et aménagement du
territoire
L'aménagement du territoire peut faire l'objet d'autant
d'approches que de disciplines mobilisées. Cette discipline multiforme
regroupe un ensemble d'actions concertées visant à disposer avec
ordre les habitants, les activités, les constructions, les
équipements et les moyens de communication sur l'étendue d'un
territoire. A cet égard, la définition des territoires de
l'aménagement mêle donc des enjeux institutionnels (politiques)
à des objectifs économiques et sociaux (MANESSE., 1998)
La décentralisation du territoire national congolais
serait donc une source de bonne gouvernance, censée redonner aux
Institutions la force nécessaire de reconstruire un Etat durable,
à l'économie stable qui réduit la pauvreté (PAPP.,
2008). Mais derrière cette
3 Comme les appelaient les détracteurs de cette
réforme.
vision s'inscrit la nécessité d'un nouvel
aménagement du territoire qui conditionnera la réussite de la
décentralisation congolaise (POURTIER., 2008).
La constitution historique des archipels congolais (BRUNEAU
et al., 1991) sont désormais à la base d'un nouveau
maillage territorial au travers des villes qui peuvent s'affirmer et devenir
les pivots d'un espace reconnectant les campagnes agricoles
somnolentes aux centres urbains, et ainsi réduire les
inégalités spatiales en termes économiques et sociaux
(POURTIER., 2008 ; WEBER., 2009)
L'aménagement du réseau de transports et
particulièrement le réseau routier, mérite une grande
attention au vu de ses multiples contributions au profit du
développement (BUKOME et al., 2002). Le chemin de fer, les
potentialités hydrographiques de navigation, mais aussi
l'aménagement des campagnes et d'autres sont autant
d'éléments que l'aménagement du territoire congolais se
doit de valoriser (POURTIER., 2008).
Toutes les échelles spatiales sont donc
concernées car la reconstruction du pays ne peut se limiter à des
grands chantiers nationaux (POURTIER., 2008). L'aménagement pensé
et durable est politique, planifié, inscrit dans des textes de lois et
la décentralisation en cours doit être le catalyseur positif d'un
renouveau de l'espace congolais (WEBER., 2009).
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