1.4. La décentralisation : vecteur de bonne
gouvernance et de développement humain
La décentralisation, au sens général, est
un processus qui engage un transfert de pouvoir d'un niveau central vers un
niveau local. Ce processus doit impérativement s'accompagner d'une
déconcentration de nature administrative, qui organise la
répartition sur le territoire des organes représentant l'Etat ou
prestant des services en son nom (LIEGEOIS., 2008).
Les années de gestion désastreuse du pays,
malmené par des tensions et conflits incessants auront eu raison des
capacités d'organisation du pouvoir régional et provincial pour
assurer pleinement leur rôle envers la population. La
décentralisation congolaise peut dans ce sens être
redéfinie en une reconstruction par le bas des fonctions
étatiques (LIEGEOIS., 2008). Mais le processus de
décentralisation peut fournir les opportunités d'une nouvelle
approche du développement rural (ENGEL., 1997), du développement
humain. L'approche d'analyse de la taille de ces opportunités peut
être faite à trois niveaux :
- le niveau micro ou de la communauté, celle-ci devant
être l'initiatrice et la propriétaire de projets de
développement,
2 Assemblée Nationale et Sénat.
Exposé des motifs de la loi N° 06/006 du 09 mars 2006 portant
organisation des élections présidentielle, législatives,
provinciales, urbaines, municipales et locales.
- le niveau méso ou du gouvernement local, celui-ci se
devant d'impliquer les communautés dans des perspectives d'avenir
régionales en leur allouant les ressources nécessaires,
- le niveau macro ou des politiques institutionnelles,
celles-ci étant les garantes du soutien et du renforcement des
gouvernements régionaux.
L'harmonie des relations entre les différents niveaux
doit permettre des processus d'autodéveloppement des entités
territoriales, pour que la « reconstruction par le bas » puisse
être à l'initiative des acteurs concernés localement et
soutenue par un Etat juste. Dans cette optique, la décentralisation peut
être le contrepoids nécessaire au fléchissement de cette
harmonie en permettant la construction d'une barrière instaurant une
sorte de division et de séparation des pouvoirs, garante d'une
protection contre les agissements autoritaires des gouvernements (YAMBAYAMBA.,
2005).
La reconstruction du pays passe indéniablement par la
réhabilitation d'un état souverain et c'est à cet effet
que 358,3 millions US $ sont alloués par le PNUD dans le domaine de la
gouvernance démocratique, soit 56.4 % des ressources financières
du Plan d'Action du Programme Pays entre le Gouvernement de la RDC et le PNUD
pour la période 2008-2012 (PAPP., 2008). La bonne gouvernance est
considérée comme étant « la pierre
angulaire
du programme » devant favoriser
« la construction d'un Etat fort et prospère
quigarantit un développement durable et une économie
stable capable de réduire la pauvreté », tel est
décrit l'un des piliers du PPAP.
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