2.1.1.2- Le sous équipement
et la rareté des ressources humaines des centres d'état civil
Confronté au problème de demandes
concurrentes pour des ressources financières limitées, l'Etat ne
manifeste pas un enthousiasme débordant pour consacrer une partie de ses
crédits à la création d'un système d'état
civil efficace, d'autant plus qu'une fois le système mis en place, il
faudra continuer à lui allouer des ressources si modestes soient-elles
pour fonctionner ; si l'Etat n'a pas pleine conscience de la valeur de ce
système, le coût pourra lui paraître dissuasif.
A tout ce qui précède s'ajoute la
dotation irrégulière en fournitures de bureau pour assurer le
fonctionnement des centres d'état civil. Certains agents d'état
civil sont obligés de recevoir les déclarations de naissances
dans des cahiers confectionnés à cet effet en attendant
d'être ravitaillés ; par ailleurs, le faible rang de
priorité accordé à l'état civil amène l'Etat
à ne pas marquer d'enthousiasme pour leur affecter des ressources
humaines nécessaires.
Dans les centres où cela s'est
avéré, ces ressources sont tout simplement insuffisantes. Pour
éviter alors leur paralysie, l'officier de l'état civil est
obligé de faire recours à des bénévoles pour
assurer le fonctionnement du service. Mais la médiocrité de leur
rémunération et leur manque de motivation, n'étant pas
sûrs d'être recrutés plus tard dans un emploi permanent,
ouvre la porte à la corruption.
2.1.1.3- L'éloignement des
centres d'état civil
Il résulte du constat du rayon d'action
théorique des centres d'état civil que la distance qui
sépare le lieu de résidence de la population du bureau le plus
proche est grande. Et plus cette distance est grande, plus il sera difficile et
coûteux pour les usagers d'y aller pour réclamer des prestations.
Le lieu où se fait l'enregistrement a donc son
importance. Dans l'idéal, un enfant devrait être enregistré
aussi près que possible de son lieu de naissance, mais il peut arriver
dans certaines localités, qu'une mère traverse la
frontière pour accoucher dans un centre de santé du pays voisin
s'il n'y a pas d'établissement adéquat près de chez elle.
De ce qui précède, on appréhende
pourquoi le fonctionnement de l'état civil n'est pas effectif dans
beaucoup de centres.
2.1.1.4- Le coût
d'expédition des actes de naissances
La forte spéculation sur les coûts
d'expédition des actes de naissances est considérable. En effet,
certaines autorités des collectivités territoriales et des
circonscriptions administratives perçoivent le service de l'état
civil comme un service lucratif d'où elles peuvent tirer une grande
partie de leurs ressources. Les collectivités territoriales en
l'occurrence ont franchi le rubicond en augmentant la valeur faciale des
timbres à apposer sur les actes de naissances.
D'autres ont institué des taxes dites de
« retrait » dont les usagers doivent s'acquitter avant
d'entrer en possession de leurs actes. Eu égard aux difficultés
liées à la pauvreté des populations, ces attitudes ne sont
pas de nature à favoriser la fréquentation des centres
d'état civil.
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