SECTION 2 : UNE LIBERTE QUI N'EST PAS NIEE
CAR CONFONDUE DANS LES LIBERTES INDIVIDUELLES ET LES DROITS DU SALARIE
PROTEGES PAR L'ARTICLE L.1121 DU CODE DU TRAVAIL ;
I - LE RAPPORT DIALECTIQUE DU TRAVAIL ET DES LIBERTES
DU SALARIE ;
Il convient de noter les difficiles relations qu'entretiennent
les libertés du salarié avec la relation subordonnée que
suppose le travail, pour bien comprendre les difficultés à
esquisser les contours d'une liberté de se vêtir à sa guise
à part entière qui pourrait être valablement opposée
à l'entreprise.
1. Le lien de subordination et le contrat de travail au
coeur de la relation dialectique du travail et des libertés du
salarié ;
Le contrat de travail est à la fois un contrat de droit
commun à exécutions successive mais aussi un contrat
d'adhésion : le plus souvent, le travailleur, à la recherche d'un
emploi, ne peut discuter librement les termes du contrat et en est
réduit à accepter les conditions fixées par
l'employeur.
Le contrat de travail crée donc un rapport
d'inégalité : un individu s'engage, moyennant un salaire,
à accomplir un travail sous la subordination de son employeur.
Les relations qui naissent du contrat de travail ont donc la
caractéristique essentielle d'être des relations
subordonnées.
La relation de travail comporte des contraintes, des
exigences, qui, pendant le temps de la prestation de travail s'imposent au
salarié et limite son autonomie : au moins au temps et au lieu du
travail, le salarié ne fait plus ce qu'il veut, mais il doit accomplir
la tâche qui lui est assignée. Son indiscipline ou sa carence
peuvent être sanctionnées, notamment par le règlement
intérieur, prévu par la loi49.
Le lien de subordination, constitutif du contrat de travail,
confère ainsi à l'employeur un triple pouvoir : celui de donner
des ordres et des directives, celui d'en contrôler l'exécution,
celui de sanctionner disciplinairement les manquements du
salarié50.
Certes, la loi du 4 août 198251a
créé un droit disciplinaire et a complètement
remanié le statut du règlement intérieur, symbole du
pouvoir de direction de l'employeur, en le soumettant notamment au
contrôle permanent de l'inspecteur du travail.
Il reste que la relation de travail demeure une relation
subordonnée au coeur de laquelle le salarié n'est pas
placé sur un pied d'égalité avec son employeur.
Le législateur l'a bien compris : les articles L.1132-1
relatif au principe de nondiscrimination, L.1321-3 relatif aux dispositions du
règlement intérieur et L.1121-1 relatif à la protection
des libertés du salarié du Code du travail ne font que le
souligner.
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