2.2 : Instruments économiques de
sécurité routière
Les accidents de circulation et la pollution
constituent l'essentiel des effets externes de l'usage de la route, Les
externalités représentent l'effet de la diffusion par un agent
vers l'ensemble de l'économie d'un effet positif ou négatif, mais
non intégré dans ses calculs économiques ce qui justifie
la nécessité de l'intervention de l'Etat pour régulariser
le dysfonctionnement du système de transport routier.
Ainsi, d'après les économistes A. C. Pigou
(1920) et Hanemann (1984) la correction des externalités passe par un
système de taxation pour pénaliser ceux qui causent des troubles
à autrui et de subventions pour ceux qui enrichissent la
collectivité sans pouvoir faire payer à ceux qui
bénéficient des effets diffus de leur ouvrage.
2.2.1 : La taxation
Parmi les raisons qui poussent l'Etat à intervenir dans
le secteur des transports routiers, figurent les externalités, qui ici
sont caractérisées par les accidents de circulation et les
différentes formes de pollution que ce secteur génère.
D'après la Banque Mondiale, ces effets externes négatifs
engendrent des pertes considérables à la société,
d'où la nécessité de les internaliser ; c'est
pourquoi les économistes Mäler (1974) et A. C. Pigou (1920)
proposent de faire payer à l'agent émetteur des effets externes
négatifs, une taxe visant à compenser le préjudice
causé aux autres membres de la société par leurs
activité de production. Par ce mécanisme, dans le cas du
transport par moto taxi, une taxe ou un coût imposé à ces
derniers, en cas de non respect du code de la route constaté, augmentera
les coûts des motos taximen indisciplinés et pourra ainsi
contribuer au respect du code de la route par ces derniers.
La taxe est dans ce cas l'instrument donc l'Etat dispose pour
régulariser l'économie en générale et le secteur de
transport en particulier. Cette vision ne sera pas partagée par R. Coase
(1960) qui pour sa part prescrit la négociation entre l'agent
générateur de l'effet négatif et l'agent victime.
2.2.2 : La subvention
Les activités de transport,
malgré les nombreux accidents de circulation et la pollution qu'elles
engendrent, génèrent aussi des effets positifs dans la mesure
où ils contribuent à la mobilité des personnes et des
marchandises (Mäler 1974). Les pouvoirs publics utilisent en
général cet instrument lorsqu'il est impératif de
renforcer les capacités des agents économiques à effet
externe positif. Pour le cas des motos taxis qui assurent la mobilité
des personnes et des biens dans les zones périphériques
enclavées, il ne serait pas inutile de penser à des mesures de
renforcement des capacités de ces acteurs du transport urbain que sont
les motos taximen. D'après le principe d'internalisation des
externalités par la négociation entre l'agent vecteur de
t'externalité et l'agent victime de Ronald Coase (1960), L'Etat pourrai
renforcer les capacités des motos taximen en subventionnant leur
formation à la conduite, et en renforçant les capacités
des syndicats, afin que ceux-ci puissent bien jouer leur rôle de
sensibilisateurs et d'informateurs.
En conclusion, les instruments visant à assurer au
quotidien la protection des usagers de la route et leurs biens sont
essentiellement des normes, des règles et des lois mises en application
par diverses institutions spécialisées.
Cette première partie intitulée le cadre
d'analyse de la sécurité routière au Cameroun nous a
permis de passer en revue le concept de sécurité routière,
et les différents instruments utiles pour assurer la
sécurité des usagers de la route. Nous avons pu noter que
l'insécurité routière est un phénomène
préjudiciable à un système de transport durable, car ses
conséquences sur le développement économique et social
sont assez importantes, notamment par les coûts élevés que
ce phénomène fait subir à la collectivité tout
entière. Il est donc important d'envisager les perspectives de
réduction de l'insécurité routière au Cameroun,
afin d'assurer le développement économique et social.
DEUXIEME PARTIE
PERSPECTIVES DE REDUCTION DE L'INSECURITE ROUTIERE AU
CAMEROUN: LE CAS DES MOTOS TAXI A YAOUNDE
L'insécurité routière est l'ensemble des
dangers inhérents au transport routier, nous regroupons dans cet
ensemble, les accidents de circulation et la pollution atmosphérique.
Dans le but de réduire le nombre d'accident de
circulation par moto taxi, nous avons jugé utile de mener une
enquête dans la ville de Yaoundé, visant à comprendre
l'organisation et de fonctionnement de ce mode de transport. L'enquête
sur le fonctionnement des motocycles nous a permise de comprendre la politique
de sécurité routière actuelle appliquée à ce
mode de transport, et de retrouver les mesures visant à réduire
les accidents de circulation par moto taxi à Yaoundé.
Cette enquête s'est effectuée au moyen d'un
questionnaire conçu sur l'activité de moto taxi et sur les motos
taximen. Elle a consisté à interpeller un échantillon de
cinq cent motos taximen au hasard dans les quartiers
périphériques de Yaoundé, et les résultats obtenus
ont constitué le socle sur lequel nous avons fondé notre analyse.
C'est ainsi que nous avons étudié les conditions d'accès
à l'activité et les différents obstacles à la mise
en application de la sécurité routière dans ce secteur de
transport.
Au deuxième chapitre, nous avons essayé de
proposer de mesures visant à réduire les accidents de circulation
par moto taxi à Yaoundé.
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