L'efficience des marchés financiers: Cas du MATIF( Télécharger le fichier original )par Dany MUBI BULU Université protestante au Congo - Licence en finance, banque et assurance 2007 |
I.3 LES PRODUITS FINANCIERS DERIVESI.3.1. GénéralitésDepuis quelques années, l'importance des produits dérivés n'a cessé de croître dans le monde de la finance et en réalité, une bonne partie de l'expansion des marchés financiers depuis les années 80 est à attribuer directement au développement de l'industrie des produits dérivés(36(*)). A cet égard, les marchés des produits dérivés sont le moteur de bon nombre d'innovations financières. Quels sont donc ces produits dérivés ? Un produit dérivé est un contrat dont la valeur est « dérivée » du prix d'autres choses, en général des « investissements au comptant » tels que actions, obligations, instruments monétaires ou matières premières. Le produit dérivé d'une action par exemple, peut donner le droit d'acheter une action à un prix fixé jusqu'à une date donnée. Dans ces conditions, la valeur de ce droit est directement liée au prix de l'action « sous-jacente ». Si le prix de l'obligation monte, alors le droit d'acheter d'un prix fixe devient plus intéressant ; si elle baisse, le droit d'acheter à un prix fixe devient moins intéressant. Il ne s'agit là que d'un exemple d'un type particulier de contrat de produit dérivé. Cependant, la relation étroite entre la valeur du contrat de produits dérivés et la valeur de l'actif sous-jacent est un trait commun à tous les produits dérivés. Il existe toutes sortes de contrats de produits dérivés, basés sur un grand nombre d'instruments financiers différents : par exemple, le cours des actions, le marché des changes, les taux d'intérêt, le différentiel entre deux prix, ou même les produits dérivés de produits dérivés. La combinaison de produits est presque infinie. Par conséquent, nous pouvons nous poser la question de savoir à quoi servent donc les produits dérivés. Ils sont utilisés pour deux opérations : les opérations de couverture et les opérations de (négoce sur le) marché. Supposons que l'on ait une position sur un marché au comptant que l'on veut garder pour une raison donnée (elle est peut être difficile à vendre ou elle fait partie de son portefeuille à long terme). Cependant, l'on anticipe une baisse de son cours. Avec une opération de couverture utilisant des produits dérivés, il est possible de se protéger contre la chute anticipée du prix de ces actifs. Comme nous l'avons déjà souligné, la valeur d'un contrat de produits dérivés est fonction de la valeur de l'actif sous-jacent auquel il est lié. De ce fait, avec les produits dérivés, il est possible d'établir une autre position qui aura le même risque (en ce qui concerne la valeur du contrat), c'est-à-dire dont la valeur fluctuera quasi-parallèlement avec celle de la position équivalente sous-jacente. Il est également possible avec les contrats de produits dérivés, de prendre soit une position longue, soit une position courte (à découvert), c'est-à-dire que l'on peut prendre une position contraire à celle que l'on a dans un actif sous-jacent particulier (ou dans un portefeuille) (37(*)). Une opération de couverture implique une prise de position temporaire dans un ou plusieurs contrats de produits dérivés. Cette position doit également être égale à celle que l'on ait dans le marché au comptant, mais dans le sens contraire, ceci afin de protéger la position au comptant contre des fluctuations de prix. Si les prix changent, on fera une perte sur la position sous-jacente, mais un profit sur la position des produits dérivés ou vice-versa. Ce qu'il faut retenir, est que les deux positions finiront par s'annuler (38(*)). Figure 6 : Position a découvert Couverture d'un risque par une position à découvert
Source : figure tirée du livre de Bremer intitulé « Le marché financier » L'opération qui consiste à vendre un nombre de contrats de produits dérivés égal au nombre d'actifs possédés pour protéger ces derniers d'une baisse de prix s'appelle la couverture d'un risque par une position à découvert (39(*)). La couverture d'un risque par une position longue, en revanche, implique l'achat de produits dérivés comme substitut temporaire à l'achat du sous-jacent à une date ultérieure. Il s'agit de fixer, de manière définitive, un prix d'achat. En d'autres termes, on se protège d'une hausse du prix sous-jacent entre la date d'aujourd'hui et le moment de l'achat. Les marchés au comptant et de produits dérivés, fonctionnent plus ou moins en parallèle, mais pas toujours en même temps ou avec la même portée. Ces différences impliquent une certaine « inefficacité de couverture » (40(*)) qui aura peut être besoin d'être ajustée. Parfois, une couverture partielle peut être mise en place sciemment, afin de laisser une petite exposition au risque du marché sous-jacent, pour ceux qui ont le goût du risque. Les opérations dérivées, contrairement aux opérations de couverture, consistent à vendre et à acheter un instrument de produits dérivés en tant que tel, c'est-à-dire sans qu'il y ait une transaction dans le produit sous-jacent. Par exemple, un opérateur peut s'exposer au risque du marché des emprunts d'Etat américains en achetant et en vendant des contrats à terme sur les emprunts d'Etat américains sans jamais traiter les emprunts eux-mêmes. Le but de ce genre de transaction est de faire une plus value et non de se protéger (41(*)). * 36 V. PHIRST, op.cit ; p. 55. * 37 J. WEISBER, op.cit., p. 20. * 38 Portefeuille de dérivée, in Wall street journal, 8 juin 1994. * 39 F. BLACK, The pricing of commodity contracts, New York, in Journal of financial economics, janvier 2001, pp. 176-178. * 40 J. WEISBER, op.cit., p.20. * 41 W.A. BROCK et MALLIARIS, Stochastic methods in economics and finance, North Holland, éd. Economica p. 250. |
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