L'efficience des marchés financiers: Cas du MATIF( Télécharger le fichier original )par Dany MUBI BULU Université protestante au Congo - Licence en finance, banque et assurance 2007 |
I.3.3. Transactions optionnellesI.3.3.1. OptionsA la différence des contrats à terme et à la différence du terme (deux instruments qui imposent des obligations contractuelles équilibrées à chaque partie prenante dans une transaction) une option confère un droit à une partie et une obligation à l'autre (59(*)). Le vendeur de l'option accorde à l'acheteur de l'option le droit d'acheter ou de vendre au vendeur un instrument désigné pour une période donnée. Si l'acheteur de l'option exerce ce droit, le vendeur de l'option est contraint de s'exécuter. Le vendeur accorde ce droit à l'acheteur en échange d'une somme d'argent que l'on appelle la prime. Celle-ci est effectivement le prix de l'option (60(*)). ACHETEUR D'UNE OPTION VENDEUR D'UNE OPTION b a Figure 7 : Achat/vente d'une option a. Prime b. L'option Source : Figure réalisée par nous même sur base du livre de BREMER intitulé « Le marché financier » Le prix auquel l'instrument sous-jacent est acheté ou vendu s'appelle le prix d'exercice, et la date à partir de laquelle l'option n'est plus active s'appelle la date d'expiration. Une option « à l'américaine » peut être exercée à tout moment, y compris jusqu'à la date d'expiration incluse. Une option « à l'européenne » peut seulement être exercée à la date d'expiration. Les termes n'ont rien à avoir avec la géographie, dans la mesure où et les options américaines et européennes sont négociées sur tous les grands marchés mondiaux. Quand le vendeur de l'option accorde à l'acheteur le droit d'acquérir l'instrument sous-jacent désigné, l'option accordée s'appelle une option d'achat. Quand l'acheteur de l'option a le droit de vendre l'instrument sous-jacent au vendeur, l'option accordée s'appelle option de vente. On dit de l'acheteur de l'option qu'il a une position longue dans cette option et on dit du vendeur de l'option qu'il a une position courte dans cette option (61(*)). Le montant maximal qu'un acheteur d'option peut perdre est le prix de l'option. Le montant maximal que le vendeur de l'option peut gagner est le prix de l'option. En d'autres termes, un acheteur d'option a un fort potentiel de gain et un risque limité de perte, alors qu'un vendeur a un potentiel de gain limité et un risque important. A. Différences clés Comme nous l'avons vu, contrairement à un contrat à terme ou à un terme, une option donne à l'acheteur le droit, mais non pas l'obligation d'exercer. Seul le vendeur de l'option a l'obligation d'exercer (62(*)). Dans le cas d'un contrat à terme ou d'un terme, l'acheteur et le vendeur sont obligés de respecter leurs obligations. De plus, l'acheteur d'un contrat à terme ou d'un terme ne verse rien au vendeur pour remplir son obligation, alors que dans le cas d'une option, l'acheteur verse une prime d'option au vendeur. C'est donc pour cela que les caractéristiques / récompenses sont très différentes pour ces deux types de contrats. Avec un contrat à terme ou un terme, une position longue (c'est à dire l'achat d'un contrat à terme) réalise un gain par rapport aux capitaux investis quand le prix du contrat monte, et une perte par rapport aux capitaux investis quand le prix du contrat baisse (63(*)). Graphique 1 : Position longue Position longue en contrat a terme
Source : Bureau d'études du Matif S.A. Le contraire s'applique pour une position courte. Graphique 2 : Position courte Position courte en contrat a terme
Source : Bureau d'études du Matif S.A. Les options ne fournissent pas ce genre de relation symétrique entre risque et récompense. Le maximum que puisse perdre une position longue, c'est la prime de l'option, tout en maintenant tous les gains potentiels de la position (auquel on soustrait seulement le coût de l'option). Le profit maximum que puisse réaliser une position courte, c'est le prix de l'option (ou prime), mais une position courte a des risques de perte non négligeables. B. Option d'achat Comme nous l'avons souligné dans les sections précédentes, en achetant une option, on achète l'option ou le « droit » de négocier un instrument sous-jacent particulier à un prix fixé. Une option qui donne le droit de faire éventuellement un achat à un prix prédéterminé s'appelle une option « d'achat » (64(*)). Si on achète ce droit, il s'agit d'une position longue dans cette option d'achat. Si on vend ce droit, il s'agit d'une option courte dans cette option d'achat. Une option qui donne le droit de vendre éventuellement à un prix prédéterminé s'appelle une option « de vente ». Si on achète ce droit, il s'agit d'une position longue dans cette option de vente. Si on vend ce droit, il s'agit d'une option courte dans cette option de vente. Dans cette section, nous allons approfondir ces caractéristiques de base et donner quelques exemples sur l'utilisation possible des options. Nous allons nous servir en même temps de diagrammes dits de « profit/perte » ou de « profits de rentabilité ». Tout d'abord, nous expliquerons ce que sont ces derniers et comment ils fonctionnent (65(*)). Un graphique de « profit/perte » montre comme son nom l'indique, le profit et les pertes potentiels inhérents à une position d'options. Commençons par les positions d'achat. Graphique 3 : Position longue en option d'achat
Source : Bureau d'études du Matif S.A. Si en revanche, le prix du titre monte, la valeur de l'option augmentera de 1 dollar pour toute hausse de 1 dollar dans le prix du titre sous-jacent au dessus du prix d'exercice (moins le coût initial de 1 dollar de l'option) (66(*)). Il faut noter que si le prix du sous-jacent augmente de 1 dollar, l'acheteur de l'option s'y retrouve : le seuil de rentabilité est atteint quand la valeur de l'option a expiration est égale au prix d'achat initial. Pour notre option d'achat, le seuil de rentabilité est 102. Si le prix du titre est supérieur à 102, l'acheteur de l'option d'achat réalise un profit. Regardons maintenant le graphique profit/perte pour une position courte dans une option d'achat. Graphique 4 : Vente a découvert d'une option d'achat
Source : Bureau d'études du Matif S.A. Ici, le projet est limité à la prime touchée à la vente du droit d'acheter au prix d'exercice c'est-à-dire un dollar, une de plus. Pour chaque hausse de un dollar dans le prix du titre sous-jacent au dessus du prix d'exercice, la valeur d'une position courte dans cette option d'achat subit une baisse de un dollar. Ici encore le seuil de rentabilité est de 102 (67(*)). C. Option de vente Une option de vente est le contraire d'une option d'achat, en ce sens que la valeur de la position chute en même temps que le prix du titre sous-jacent (68(*)). Voici le graphique profits/pertes pour une position longue dans une option de vente. Graphique 5 : Position longue en option de vente
Source : Bureau d'études du Matif S.A A l'expiration, l'option de vente ne vaut plus rien si le prix du titre sous-jacent est supérieur au prix d'exercice de l'option, mais comme avec une position longue dans une option d'achat, la perte de l'acheteur de l'option est limitée à la prime versée. Le seuil de rentabilité pour cette option est de 101, ce qui fait que l'acheteur de l'option de vente réalise un profit si le titre sous-jacent est côté en dessous de 101 à l'expiration. Voici maintenant le graphique profit/perte pour une position courte dans une option de vente. Graphique 6: Vente a découvert d'une option de vente
Source : Bureau d'études du Matif S.A Le profit est ici limité à la prime touchée pour la vente du droit d'acheter au prix d'exercice. Pour chaque baisse de un dollar dans le prix du titre sous-jacent au dessous du prix d'exercice, la valeur d'une position courte dans cette option de vente subit une chute de un dollar. Ici encore, le seuil de rentabilité est 100 (69(*)). * 59 Portefeuille de dérivée, op.cit., p.2. * 60 Idem, p. 3. * 61 J.K. GALBRAITH, op.cit., p. 125. * 62 B. MICHEL, Réglementation des marchés financiers, in La tribune Desfosses, n° 201, Mai 2004. * 63 J.K. GALBRAITH, op.cit., p. 128. * 64 B. MICHEL, op.cit., p. 12. * 65 J.C. AUGROS, op.cit., p. 250. * 66 B. BREMER, op.cit, p. 152. * 67 B. BREMNER, op.cit., p. 160 * 68 B. BREMNER, op.cit., p. 162. * 69 B. BREMNER, op.cit., p. 165. |
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