·Pinel
(Jean-Baptiste)518(*) :
Jean-Baptiste Pinel est issu d'une famille d'industriels du
coton : son arrière grand-père Pierre Pinel (1695-1755) est
maître toilier à Rouen, son grand-père Jean-Baptiste Pinel
(1743-1809) est fabricant puis filateur à Déville, son
père Philippe-Auguste Pinel (1773-1813) prend la suite de la filature de
Déville et épouse en 1803 Elisabeth Ganucheau, fille de
négociant bordelais. Sa tante Eugénie-Flavie Pinel épouse
en 1810 le baron Charles-Louis Elie-Lefebvre (1773-1821), négociant et
maire de Rouen sous l'Empire. En 1821, l'usine familiale est vendue. La famille
délaisse le coton : Jean-Baptiste Pinel préfère
s'engager dans la carrière de la magistrature et épouse en 1837
Marie-Alexandrine Lebreton, fille de propriétaire, avec laquelle il aura
huit enfants. Après avoir été substitut du procureur du
Roi de Rouen, il devient, en 1843, substitut du procureur général
de Rouen jusqu'en 1849519(*). Sous le Second Empire, il devient avocat
général à Rouen mais préfère vivre ensuite
de ses rentes de propriétaire. Il a été membre de la
chambre de commerce de Rouen.
·Rouland
(Gustave)520(*) :
Né à Yvetot le 1er février
1806, Gustave Rouland fait ses études au collège de Rouen
où il reçoit un prix d'honneur521(*), puis part à Paris faire son droit. Il est
reçu avocat en 1827 et entre dans la magistrature comme juge-auditeur au
tribunal des Andelys. Il devient successivement substitut du procureur du Roi
à Louviers (1828), à Evreux (le 1er juin 1831),
procureur du Roi à Dieppe (le 1er octobre 1832), substitut du
procureur général à la Cour de Rouen (le 17 janvier 1835)
et avocat général (le 1er novembre 1838) au même
siège. Il devient premier avocat général de Rouen (en
novembre 1840) après la promotion de M.Gesbert, devenu président
de chambre522(*). Il
accède à la place de procureur général à
Douai le 28 avril 1843 et parallèlement est élu le 1er
aout 1846, député du 7ème collège de la
Seine-Inférieure (Dieppe). Il siège dans la majorité,
parle sur des questions de législation, et est nommé le 23 mai
1847, avocat général à la Cour de cassation :
à cette occasion, ses électeurs lui renouvellent son mandat
législatif. Gustave Rouland donne sa démission de magistrat
à la Révolution de février 1848, est
réintégré dans ses fonctions, le 10 juillet 1849, et est
nommé procureur général près la Cour de Paris, le
10 février 1853. A la mort de M.Fortoul, Napoléon III
lui confie le porte-feuille de l'Instruction publique et des Cultes (13
août 1856-24 juin 1863) : Il modifie le système dit de la
bifurcation, inaugure l'enseignement professionnel, fonde pour M. Renan une
chaire de linguistique comparée au Collège de France le 11
janvier 1862, et suspend le cours le lendemain de la leçon d'ouverture
(18 janvier) pour « attaques aux croyances
chrétiennes ». Comme ministre des Cultes, il s'efforce
d'entraver le mouvement des évêques en faveur du pape
(1860) ; au Sénat où il avait été
appelé par l'Empereur, le 14 novembre 1857, il répond à
l'archevêque de Bordeaux, en 1865, dans la discussion sur l'Adresse, que
l'Encyclique et le Syllabus ne sont qu'une réponse à la
convention du 25 septembre, la revanche du parti ultramontain, dont l'influence
allait grandissant tous les jours ; en 1867, il parle contre la
gratuité de l'enseignement, et dit que « l'instituteur
doit être l'ami de l'ordre public, l'ami du gouvernement », et
qu'il faut laisser aux préfets le droit de les choisir et de les nommer.
Dans la même discussion, sur une allusion à M. Renan, M. Rouland
prétend que celui-ci, avant sa nomination, a pris vis-à-vis du
ministère des engagements conditionnels qu'il n'a pas tenus ; M.
Renan oppose à cette allégation, dans le journal des
Débats du lendemain, un formel démenti. M. Rouland est
nommé ministre présidant le conseil d'Etat (18 octobre 1863-27
septembre 1864), membre du conseil supérieur de l'Instruction publique
(7 novembre), gouverneur de la Banque de France (28 septembre 1864) ; il
est vice-président du Sénat à partir de cette
dernière année(1864-1870)523(*). Le 5 juin 1871, il est appelé aux fonctions
de procureur général à la cour des Comptes. Mais M. Ernest
Picard, nommé à sa place gouverneur de la Banque de France, ayant
refusé ce poste, M. Rouland est réintégré dans ces
fonctions le 29 décembre suivant. Conseiller général du
canton d'Yvetot, secrétaire et président de l'assemblée
départementale, il est élu, le 30 janvier 1876, sénateur
de la Seine-Inférieure par 495 voix sur 868 votants ; il
siège à la droite bonapartiste, accorde la dissolution de la
Chambre demandée par le cabinet du 16 mai, combat de ses votes les
ministères républicains, et meurt au cours de la
législature. Officier de la Légion d'honneur (1846)
Grand-officier (1857). Grand-croix (1861)524(*).
* 518 Jean-Pierre Chaline,
Les bourgeois de Rouen, op. cit., annexe
tableau 16.
* 519 Installations,
nominations, prestations de serment, An XIII-1865, 2U 134.
* 520 Adolphe Robert, Gaston
Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français,
op. cit.
* 521 N.-N. Oursel,
Nouvelle Biographie Normande, op. cit
* 522 Installations,
nominations, prestations de serment, An XIII-1865, 2U 134.
* 523 Article Gustave Rouland
de Francis Choisel in Yvert Benoît (dir.), Dictionnaire des
ministres de 1789 à 1989, Paris, Perrin, 1990, 1028 p.
* 524 N.-N. Oursel,
Nouvelle Biographie Normande, op. cit
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