Section 3 : Décision d'octroyer ou non le
crédit à la PME
La décision d'octroi du crédit suscite quelques
remarques qui seront évoquée en premier. Ensuite à partir
de ces remarques, nous ferons une synthèse qui permettra à la
SGTB de décider de l'octroi du crédit.
Paragraphe 1 : Remarques
C'est certainement la phase la plus délicate d'une
demande de crédit car elle fait appel à d'autres
procédés par lesquels l'esprit de finesse, la réflexion et
le raisonnement l'emportent sur les chiffres, ils brisent leur caractère
statique et s'efforcent d'en combler les lacunes.
Selon qu'il s'agisse d'un crédit d'exploitation ou
d'investissement, les conclusions pourraient différer. Mais dans un cas
comme dans l'autre, les considérations liées au facteur humain,
à l'élément de confiance et de compétence ainsi que
les conclusions tirées de l'analyse de la conjoncture économique
générale ou particulière à la branche
d'activité de l'entreprise, complètent utilement les indications
fournies par l'analyse financière.
Paragraphe 2 : Synthèse
L'entreprise a une bonne connaissance sur son secteur
d'activité. Malgré la rude concurrence, elle détient le
monopole de la réfection des bâtiments. Cette opportunité a
permis à l'entreprise d'accroître son CA de 17% en 2005.
Le dirigeant de l'entreprise est impliqué
réellement dans l'évolution de sa structure, ce qui explique le
report du résultat qui se répercute systématiquement sur
le fonds de roulement. Donc nous pouvons conclure que la solvabilité de
la relation est bonne.
Les perspectives de l'entreprise pour l'année 2006 sont
bonnes. Elles s'expliquent par le nouveau marché de réfection de
la Banque Centrale. Au vu de ces résultats satisfaisants, la relation a
proposée comme garantie, une hypothèque inscrite pour 20 millions
de FCFA sur le titre foncier évaluée à 85 millions.
La relation nous a confié ses mouvements d'affaires
depuis 1998. Ces mouvements d'affaires confiés sont de plus en plus
croissants compte tenu de l'évolution de sa part de marché. Ils
sont passés de 35% en 2004 à 66% en 2005. Les agios sont
passés de 9 millions en 2004 à 19 millions en 2005, ce qui induit
une rentabilité satisfaisante. Au regard de ce qui
précède, nous sollicitons l'octroi d'une ligne de
découvert sur la signature de l'entreprise HAMIDOU à hauteur de
20 millions.
Synthèse et recommandations
La SGTB écarte les demandes sur lesquelles elle ne peut
évaluer le risque en raison du manque d'informations fiables, et de
demandes trop risquées.
Afin que la SGTB soit en mesure de répondre aux
demandes de financement des entreprises, l'asymétrie d'information doit
être réduite. On peut espérer une amélioration de la
situation grâce à la réforme du plan comptable au sein de
l'OHADA.
S'informer sur ses partenaires commerciaux avant de traiter
avec eux est un impératif de bonne gestion. Pour que la SGTB obtienne
facilement des informations sur l'entreprise et sur le comportement de
l'entrepreneur et pour qu'un rapport de confiance s'installe, l'accent doit
être mis sur la relation de clientèle. Par cette relation, la SGTB
doit mettre en place une base de données comportant toutes les
informations concernant le client. Cette mesure lui permettra d'avoir un suivi
des clients et de prendre des mesures face aux concurrents.
Les banques commerciales tchadiennes et
particulièrement la SGTB sont dans l'incapacité de cerner
correctement le risque et la performance des PME. Cette incapacité
relève pour une part d'une méthodologie d'analyse
financière. De ce fait, nous remarquons dans l'analyse de la
rentabilité de l'entreprise HAMIDOU que la SGTB n'a pas tenu compte de
certains ratios fondamentaux. Ainsi, il sera judicieux que l'analyse de la
rentabilité puisse être complétée par le calcul de
ces ratios qui sont entre autre, le taux de marge général, la
rentabilité financière et la rentabilité
économique.
Précisons que le taux de marge général
mesure l'évolution de la performance de l'activité commerciale de
l'entreprise ; la rentabilité financière mesure l'aptitude
de l'entreprise à rentabiliser les fonds apportés par les
associés et enfin la rentabilité économique quant à
elle mesure l'aptitude de l'entreprise à rentabiliser les fonds
apportés par les associés et les prêteurs.
De ce qui précède, le tableau d'analyse de la
performance sera présenté ainsi :
Ratios
|
Formules
|
|
|
|
évolution
|
évolution
|
Normes
|
31/12/2003
|
31/12/2004
|
31/12/2005
|
N/N-1
|
N/N-2
|
|
|
CA HT
|
2390766
|
3255431
|
3825500
|
17,5%
|
60,0%
|
|
|
Marge commerciale (MC)
|
1416739
|
2012431
|
2508888
|
|
|
|
Taux de MC
|
CA HT/ MC
|
|
59%
|
62%
|
66%
|
|
|
|
|
E.B.E
|
696173
|
1145193
|
1457691
|
27,3%
|
109,4%
|
|
Rentabilité brute d'exploitation
|
E.B.E / CA
|
29%
|
35%
|
38%
|
|
|
|
|
Frais fin. Nets
|
24787
|
26045
|
38640
|
48,4%
|
55,9%
|
|
capacité de règlement des frais
financiers
|
Frais fin. Nets/ E.B.E
|
3,6%
|
2,3%
|
2,6%
|
|
|
< 30%
|
|
RESULTAT NET
|
317494
|
539940
|
494310
|
-8,5%
|
55,7%
|
|
Rentabilité nette d'exploitation
|
RN/CA
|
13,3%
|
16,6%
|
12,9%
|
|
|
> 0
|
|
CAF
|
317494
|
539940
|
494310
|
-8,5%
|
55,7%
|
|
|
Immo Nettes
|
442855
|
910516
|
1162542
|
27,7%
|
162,5%
|
|
|
BFR
|
911476
|
981735
|
1351062
|
37,6%
|
48,2%
|
|
Rentabilité économique
|
CAF/Immo nettes + BFR
|
23,4%
|
28,5%
|
19,7%
|
|
|
|
|
Capitaux Propres
|
725889
|
1265829
|
1622704
|
28,2%
|
123,5%
|
|
Rentabilité financière
|
RN/Capitaux propres
|
44%
|
43%
|
30%
|
|
|
> 5%
|
|
Dettes financières
|
560000
|
560000
|
825000
|
47,3%
|
47,3%
|
|
Capacité de remboursement
|
Dettes financière/CAF
|
1,76
|
1,04
|
1,67
|
|
|
< 3
|
Risque liquidatif
|
Capitaux propres/TP
|
50,9%
|
62,63%
|
60,63%
|
|
|
> 30%
|
Couverture du BFR
|
FR/BFR
|
92,49%
|
93,23%
|
95,12%
|
|
|
> 1/3
|
Il ressort de tableau que l'activité de l'entreprise a
évoluée considérablement durant les trois années.
Cette évolution est démontrée par le taux de marge
général. Ce qui justifie la performance de l'entreprise. Par
contre l'analyse de la rentabilité financière montre que
l'entreprise n'est pas apte à rentabiliser les fonds des
associés. C'est pourquoi ce ratio est décroissant pendant cette
période. Cette involution a eu des répercutions sur la
rentabilité économique. Toutefois, ces ratios respectent les
normes.
Le risque liquidatif est satisfaisant du fait qu'il est
supérieur à 30% et de sa croissance sur les trois années.
Cette tendance est la même au niveau du couverture du besoin en fonds de
roulement par le FR. cette croissance exponentielle montre que l'entreprise a
une bonne maîtrise des charges d'exploitation.
En effet, la recherche a montré que la mise en place
des capacités et la compétitivité dépendent de
facteurs externes à la société. De ce fait, le
rattachement des PME au système financier formel doit constituer un
facteur d'intégration des entreprises à des structures
économiques mieux organisées, il doit progressivement acculturer
les chefs d'entreprises à des comportements de gestion, qui sont ceux
d'un système orienté vers la recherche d'une croissance à
moyen terme, plutôt que vers la réalisation exclusive de profits
à court termes dans le cadre d'une multiplicité de micro
activités. Nous pensons qu'à cet égard la SGTB pourrait
être au moins autant le véhicule d'une pédagogie active de
gestion qu'un pourvoyeur de fonds qui, de toute façon en l'état
actuel de choses, peuvent être drainés par d'autres canaux.
Les groupes et réseaux constituent donc le contexte
externe immédiat dans lequel les PME opèrent. Les avantages du
regroupement sont largement reconnus : la concentration spatiale et sectorielle
des sociétés génère des externalités,
favorise la coopération inter sociétés et constitue une
occasion d'appuyer effectivement les politiques.
Le regroupement peut être particulièrement
significatif au Tchad parce qu'il facilite la croissance à petits pas
faisables. Les petits montants de capitaux, les qualifications et les talents
des entrepreneurs peuvent être exploités.
C'est dans ce sens que nous préconisons à la PME
HAMIDOU, par la voix de la SGTB, de développer un réseau de
partenariat au niveau du marché local et international. Ce réseau
lui permettra d'avoir des partenaires techniques étrangers qui
l'épauleront dans son achat des matières premières et
aussi des stratégies de vente de ses services au niveau national et
international. Une fois le réseau mis en place, l'entreprise HAMIDOU
utilisera seulement les NTIC pour communiquer avec ses partenaires. Le
partenariat permettra aussi à l'entreprise HAMIDOU d'avoir une
notoriété sur le marché. Le partenariat peut être
aussi développé au niveau du marché local. Il peut se
faire avec les autres concurrents évoluant dans le même secteur
d'activité. Ceci sera donc un atout pour elle surtout lorsqu'elle fera
recourt à un crédit. Le partenariat constitue des fois à
lui seul une garantie.
L'entreprise HAMIDOU peut aussi développer des bases de
partenariat avec la SGTB. Ce partenariat va emmener la SGTB à
considérer la PME HAMIDOU comme un partenaire avant d'être
cliente. Ce partenariat se basera sur les conditions de crédit, le taux
de crédit ainsi que son amortissement. Le partenariat conduira la SGTB
d'être souple sur les conditions du crédit car dès lors que
le client est devenu partenaire, la relation sera plus développée
de manière à ce que la SGTB puisse effectuer des contrôles
au moment voulu. L'entreprise pourra aussi s'approcher de son partenaire pour
demander conseils sur le marché afin de construire un partenariat
bancaire équilibré.
Construire une relation équilibrée consiste
d'une part à ne pas trop dépendre de son banquier et d'autre part
à ne pas lui faire courir des risques qu'il ignore mais pressent. Pour
instaurer un climat de confiance durable, le dirigeant doit donc avoir au moins
deux interlocuteurs bancaires qu'il peut mettre en concurrence, dans certains
cas, ou qui peuvent intervenir ensemble dans d'autres. Par ailleurs, pour
rassurer, le meilleur outil du dirigeant reste de montrer, qu'il maîtrise
la situation, qu'il anticipe les besoins et prévoit des solutions
crédibles. Il ne faut jamais être surpris ou surprendre !
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