Paragraphe 2 : Le fonds de roulement, le BFR, la
trésorerie et les ratios
L'analyse du fonds de roulement, du besoin en fonds de
roulement, de la trésorerie et des ratios permettra à la SGTB
d'avoir une idée exacte sur la pérennité de l'entreprise
HAMIDOU.
1. Le fonds de roulement
(FR)
C'est la part des ressources stables (ou ressources
permanentes) non absorbée par les emplois stables (ou besoins
d'équipements).
FR = Ressources stables - Immobilisations
a) Evolution du fonds de
roulement de la PME HAMIDOU
Le calcul du fonds de roulement de la PME Hamidou donne
en 2005 (2447704 -1162542 = 1285162). Par la même procédure, nous
aurons un FR égal à 915 313 en 2004 et 843034 en 2003. Le FR
est positif sur les trois années. L'accroissement de ce dernier
s'explique par le report systématique du résultat.
Pour une meilleure appréciation, le fonds de roulement,
doit être comparé aux actifs circulants qui courent des risques
(stocks et réalisable), afin de l'exprimer en valeur relative par
rapport aux risques courus. Il doit être supérieur à 5%
pour le cycle court et supérieur à 10% pour le cycle long.
Dans le cas de la PME HAMIDOU où le cycle est
court (norme > 5%), l'appréciation du FR se calcule comme
suit :
2005 : 1285162/1115050 + 389026 =0,85
2004 : 915313/ 766494 + 325431 = 0,83
2003 : 843034/ 681326 + 285551=0,87
A partir de là, il devient possible de tirer une
première conclusion en suivant l'évolution de cette couverture
dans le temps.
Ces ratios indiquent dans quelle proportion les actifs de base
du cycle d'exploitation sont financés par le fonds de roulement,
c'est-à-dire en 2005, l'actif circulant est financé par le fonds
de roulement (capitaux permanents) à concurrence de 85%. En conclusion,
nous dirons que ce ratio est satisfaisant.
Le fonds de roulement n'est pas directement lié au
volume d'activité car il ne subit pas l'influence du cycle
d'exploitation. La SGTB doit alors pousser son analyse plus loin et examiner
l'incidence probable de ces politiques sur le fonds de roulement.
b) Politique de financement des
investissements
La SGTB majore au fonds de roulement, d'autres ratios qui lui
permettront d'achever son analyse. Ces ratios représentent la politique
de financement des investissements de l'entreprise. Celle de la PME est
présentée dans le tableau ci-après :
Ratios
|
Formules
|
|
|
|
évolution
|
évolution
|
31/12/2003
|
31/12/2004
|
31/12/2005
|
N/N-1
|
N/N-2
|
|
TOTAL BILAN (TB)
|
1425055
|
2021002
|
2676403
|
32,40%
|
87,80%
|
|
IMMO NETTES
|
442855
|
910516
|
1162542
|
27,70%
|
162,50%
|
|
FONDS PROPRES (FP)
|
725889
|
1265829
|
1622704
|
28,20%
|
123,50%
|
Endettement
|
FP/TB
|
51%
|
63%
|
61%
|
|
|
|
ENDET FIN NET
|
68443
|
66422
|
65900
|
-0,80%
|
-3,70%
|
Autonomie financière
|
ENDET FIN NET/FP
|
9%
|
5%
|
4%
|
|
|
|
ACTIF NET
|
725888,5
|
1265828,6
|
1622704,4
|
28,20%
|
123,50%
|
Le premier ratio (ratio d'endettement) détermine la
politique d'endettement de l'entreprise. Il ne doit pas être
inférieur à 1 et ce pour deux raisons principales :
- il importe que le propriétaire de l'entreprise soit
autant impliqué financièrement que le bailleur de fonds externe
(la SGTB pour ce cas de figure) ;
- les fonds propres garantissent, d'une certaine façon,
les dettes financières en cas de difficulté de l'entreprise.
Le deuxième ratio (ratio d'autonomie financière)
permet d'apprécier l'importance des fonds propres par rapport au total
des capitaux engagés dans l'affaire. Il ne doit pas être
inférieur à 1.
Compte tenu des données du tableau, on peut conclure
que la politique d'endettement (endettement net/ fonds propres) de l'entreprise
Hamidou est satisfaisante. Elle est respectivement de 4%, 5%, 9% en 2005, 2004
et 2003. Cela signifie que le propriétaire de la PME est autant
impliqué financièrement que la SGTB. Les fonds propres
constituent en eux, une garantie pour la banque. Cependant, nous avons un autre
ratio de structure financière qui permet d'apprécier la part des
fonds propres sur les différents capitaux engagés dans
l'affaire.
Les fonds propres de l'entreprise Hamidou représentent
respectivement 61%, 63%, 51% en 2005, 2004 et 2003. Donc en 2005, les fonds
propres représentent plus de la moitié du total de bilan.
En conclusion, la détermination et
l'appréciation du fonds de roulement constituent l'un des
éléments les plus importants du jugement définitif. Si une
première idée de la valeur du fonds de roulement peut être
faite, comme nous venons de le voir, sa véritable valeur ne peut
réellement s'apprécier qu'en fonction du niveau du besoin en
fonds de roulement.
C'est par l'analyse de l'évolution du taux de
couverture du besoin en fonds de roulement par le fonds de roulement que l'on
pourra voir si ce fonds de roulement est structurellement insuffisant
(taux de couverture toujours inférieur à 100%) ou
satisfaisant (taux de couverture égal ou supérieur à
100%).
2. Le besoin en fonds de
roulement
Le fonds de roulement doit couvrir les actifs circulants (pour
assumer les risques liés à l'exploitation), et permettre par son
importance, de générer de la trésorerie pour l'entreprise,
compte tenu de son besoin en fonds de roulement ; ce besoin est lié
au cycle d'exploitation achat- production- vente.
BFR = Actif circulant (hors trésorerie) - Passif
circulant (hors trésorerie)
On constate dans le cas de notre entreprise que, les passifs
circulants (ou ressources d'exploitation) sont inférieurs aux actifs
circulants (ou besoin d'exploitation). L'écart de ces deux postes nous
donne un besoin en fonds de roulement de 1351062 en 2005, 981735 en 2004 et
911476 en 2003.
Nous dirons dans ce cas qu'une partie des actifs circulants
n'est pas couverte par les passifs circulants : l'entreprise a un besoin
en fonds de roulement, autrement dit un besoin supplémentaire de
financement que devra nécessairement prendre en charge le fonds de
roulement. On dit alors que l'entreprise a un BFR positif.
La situation du BFR de l'entreprise HAMIDOU s'explique :
d'une part le niveau d'activité de l'entreprise augmente car la demande
du marché exige l'augmentation du volume du stock ; d'autre part,
les créances clients ont augmentée plus rapidement que le chiffre
d'affaires, c'est-à-dire que les délais de paiement
accordés aux clients ont augmenté.
3. La trésorerie et les
ratios
a) La trésorerie
La trésorerie d'une entreprise est la différence
entre la somme des ressources dont dispose l'entreprise et la somme des besoins
à couvrir, soit :
Trésorerie = Fonds de roulement - besoin en Fonds
de roulement
A partir de cette formule, nous pouvons déterminer la
trésorerie de l'entreprise HAMIDOU. Elle est négative et est
égale à 65900 en 2005, 66422 en 2004 et 68443 en 2003.
Cette situation s'explique par le fait que le besoin en fonds
de roulement de l'entreprise est supérieur au fonds de roulement. Une
partie de son besoin en fonds de roulement est donc financée par des
crédits de fonctionnement en l'occurrence le découvert.
Une trésorerie nette structurellement
déficitaire est le signe d'une fragilité certaine de la situation
financière car l'entreprise HAMIDOU fait recours à des
crédits de fonctionnement pour couvrir les besoins d'exploitation.
b) Les ratios de rotation
Il s'agit ici de déterminer la rotation des stocks, un
indicateur qui permet de renseigner sur le délai de rotation de stocks
en nombre de jours, et de chercher la durée de crédit client et
fournisseurs.
Les ratios de l'entreprise HAMIDOU sont mentionnés dans
le tableau ci-dessous :
Ratios
|
Formules
|
(days of turnover)
|
31/12/2003
|
31/12/2004
|
31/12/2005
|
Rotation de stocks
|
Stocks/ CA HT
|
104
|
86
|
106
|
Délai de crédit client
|
Clients / CA HT
|
31
|
26
|
29
|
Délai de crédit fournisseur
|
Fournisseurs / Achats
|
9
|
20
|
24
|
Evolution du BFR par rapport au CA
|
BFR / CA HT
|
139
|
110
|
129
|
Evolution du FR par rapport au CA
|
FR / CA HT
|
129
|
103
|
123
|
Evolution de la trésorerie par rapport au CA
|
Trésorerie / CA HT
|
-10
|
-7
|
-6
|
Evolution des dettes à CT par rapport au
CA
|
Dettes à CT / CA
|
8
|
12
|
15
|
Il ressort de ce tableau que les ratios de rotation de stock
de l'entreprise ont évolué en dents de scie pendant les trois
années. Cette situation peut s'expliquer par la non maîtrise de la
politique d'approvisionnement ou une hausse des coûts
d'approvisionnement. Toutefois, l'entreprise doit approvisionner son stock 106
fois avant de réaliser le Chiffre d'affaires.
Les délais de paiement accordés aux clients
n'ont pas été constants durant les trois années. Nous
pouvons dire que l'entreprise ne mène pas une bonne politique
commerciale, c'est-à-dire que le rapport client-entreprise se
dégrade. Les clients ne remboursent pas régulièrement, par
conséquent l'entreprise n'a pas une bonne politique de suivi des
clients. Ces variations se justifient également par le fait que
l'entreprise s'est orientée vers un type de clientèle qui exige
des délais plus longs. L'exigence de la clientèle habituelle est
due par exemple à une concurrence plus vive et donc à une
évolution des rapports des forces défavorable à
l'entreprise.
Tout comme les crédits clients, les délais
moyens de paiement des fournisseurs n'ont pas été stables. Mais
l'accroissement de ces indicateurs pendant les trois années, laisse
croire que l'entreprise à une bonne capacité de
négociation. Cependant, cet effort doit être doublé car
comparativement au crédit client, le crédit fournisseur est
remboursé quelques jours avant ce dernier. Ce qui conduit l'entreprise
à conserver toujours une trésorerie tendue. Notons aussi que
l'évolution de ce ratio n'est pas dans tous les cas un bon signe pour
l'entreprise. Il peut se traduire par la détérioration de la
situation financière de l'entreprise, la conduisant à demander
des délais de paiement plus longs. Face à cette situation,
l'entreprise doit faire une publicité agressive pour attire d'autres
clients et amener aussi les clients actuels à réduire leurs
délais de remboursement et accroître le crédit
fournisseur ; l'objectif étant de réduire le BFR.
Le rapport trésorerie sur le CA a évolué
négativement durant les trois années. Ce phénomène
s'explique par la dégradation de la trésorerie pendant cette
période. Notons néanmoins que cette situation s'améliore
lentement proportionnellement au chiffre d'affaires. L'entreprise doit donc
parvenir à maîtriser ses charges et augmenter
considérablement son chiffre d'affaires. Mais l'amélioration de
la trésorerie n'a pas empêchée l'évolution des
dettes. Cela s'explique par le fait que les clients ne remboursent pas
normalement leurs dettes.
Tout compte fait, après une analyse rigoureuse, le
gestionnaire de la SGTB va donner son avis sur le dossier de crédit.
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