I.2) Encadrer la pratique
des stages.
Si le développement des stages permet de
toute évidence de favoriser l'insertion professionnelle des
jeunes ; il convient toutefois de veiller à ce que leur pratique ne
se substitue pas à de véritables embauches de jeunes
diplômés en cours de formation.
Par ailleurs, il est prioritaire de
réduire les disparités constatées entre les jeunes issus
de l'enseignement supérieur en matière de stage. Plusieurs
études ont en effet montré que les diplômés des
écoles de commerce et d'ingénieurs ont en moyenne effectué
un stage avant de quitter le système éducatif. A contrario, la
majorité des diplômés des filières plus
généralistes n'en ont pas effectué pour la plupart du
temps ; Le nombre de stages effectués variant également
selon les disciplines. Alors qu'un jeune diplômé d'une
maîtrise de gestion à en moyenne effectué un stage, durant
ses études, le diplômé d'une maîtrise de lettres ou
sciences humaines n'en a effectué aucun.
Obligatoire principalement dans les filières
professionnelles, la possibilité d'effectuer au moins un stage de courte
durée tout au long du cursus scolaire devrait être étendue
à la plupart des filières académiques au regard du
bénéfice que peuvent en tirer les jeunes en matière de
connaissances du monde du travail et de mise en oeuvre des connaissances
universitaires en cours d'acquisition.
De même, après la fin de leur scolarité,
certains jeunes sont amenés à effectuer des stages dans des
entreprises, des structures libérales ou des administrations, sans pour
autant disposer de statut bien défini. Certes, ces stages peuvent
utilement contribuer à l'acquisition d'une expérience
professionnelle, mais le partage est parfois difficile à opérer
entre les situations où le statut de stagiaire est pleinement
justifié et les situations où les activités
exercées par le jeune et son apport à l'entreprise ou la
structure justifieraient qu'elles relèvent d'un contrat de travail de
droit commun ou d'un statut de collaborateur libéral.
L'indemnisation des temps de stages est donc également
à prendre en compte. Il est important que soit engagée sur ce
sujet une négociation interprofessionnelle portant sur les frais de
déplacement et de repas, ou encore l'ouverture des droits à la
retraite, aussi bien quand il s'agit d'un stage obligatoire que lorsqu'il est
effectué à l'initiative de l'étudiant.
Par ailleurs, la fonction tutorale en entreprise doit faire
l'objet d'une reconnaissance à la mesure de son importance. A l'heure
actuelle, elle se cumule avec d'autres tâches, laissant ainsi peu de
disponibilité ou de satisfaction professionnelle. Or le tuteur a un
rôle fondamental en ce qu'il permet à l'étudiant
d'acquérir une connaissance et des savoir-faire et ainsi de donner du
sens à son stage.
Afin de s'assurer que le stage est en adéquation avec
le cursus de l'étudiant, il est indispensable d'encourager le
développement des échanges entre les enseignants et l'entreprise
ou la structure d'accueil, au travers du tuteur, tant au moment de la
définition des objectifs et du contenu du stage qu'au moment de son
évaluation. Celle-ci (définition des objectifs) doit être
menée conjointement par le corps enseignant, l'entreprise ou la
structure et l'étudiant.
Enfin, la recherche de stages s'avère dans de nombreux
cas difficile. Il convient donc de mettre en oeuvre tous les outils permettant
de rapprocher les offres et les demandes de stages par un travail
d'informations et de communications, mais aussi de prospections et d'actions
tant vers les entreprises que vers les étudiants. La publication des
offres de stages via les sites Internet serait louable comme c'est le cas dans
de nombreux pays développés.
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