Chapitre II: Stratégies au
plan microéconomique.
S'il est vrai que la question de l'employabilité est du ressort des
gouvernements, des agences de gestion de l'emploi des jeunes et autres
structures du même genre, il n'en demeure pas moins que les plus
concernés sont les jeunes eux-mêmes et les entreprises.
La mise en place de stratégies visant à
faciliter l'insertion des jeunes en entreprises, ainsi que les propositions de
certaines des méthodes d'insertion professionnelle eu égard
à des expériences, font l'objet de ce second chapitre.
I) Politiques d'insertion
dans les entreprises.
I.1) Encourager les années
d'études cumulées d'expérience professionnelle par la
pratique des stages.
Cette stratégie s'adresse aussi bien aux offreurs
d'emploi dont les entreprises et l'Etat de Côte d'Ivoire, mais plus
encore aux demandeurs d'emploi.
Comme nous avons pu le constater dans la première
partie de notre travail, l'une des raisons de la faible employabilité
des jeunes serait le fait de leur manque d'expérience professionnelle.
Pour réduire considérablement le niveau de chômage des
jeunes, en raison de l'appétit grandissant des offreurs d'emploi pour la
main d'oeuvre expérimentée et surtout qualifiée, la mise
en place d'une stratégie incitant au prolongement des études
cumulé d'expériences professionnelles est impérieuse.
D'ailleurs, une des méthodes pour relever le niveau d'étude des
jeunes serait d'assurer des stages en permanence pour ceux qui auront à
poursuivre les études.
Pourquoi des années d'études
cumulées d'expériences professionnelles ?
Ce qu'il faut remarquer d'emblée, c'est l'arbitrage qui
a lieu entre poursuivre des études de manière continue et
acquérir une expérience professionnelle par la pratique des
stages. Cet arbitrage entraîne un coût d'opportunité que
l'individu (ici notre demandeur d'emploi) devrait supporter.
En effet, pour celui qui poursuit des études, il y a un
gain en termes d'accroissement du niveau de son capital humain (encore
faudrait-il qu'il réussisse ses années d'études ?)
sur le long terme, mais une perte en termes d'expérience professionnelle
puisqu'il aurait pu consacrer son temps passé aux études à
exercer une fonction dans le monde du travail. Pour celui qui exerce dans le
monde du travail, il y a un gain en termes d'expérience professionnelle
et une perte en termes d'accroissement de niveau de capital humain par les
études. Pour les jeunes (puisque c'est à leur
employabilité que nous nous intéressons), il serait judicieux
d'allier études et expériences professionnelles par la pratique
des stages. L'Etat en collaboration avec les entreprises pourraient mettre en
place des stratégies (comme les dégrèvements fiscaux)
incitant les seconds à assurer des stages bénéfiques aux
étudiants dont la plupart est primo demandeur.
En définitive, le couplage d'un emploi à temps
partiel avec l'enseignement en classe peut augmenter la motivation et le niveau
d'instruction des jeunes tout en leur permettant d'acquérir une
précieuse expérience de travail. Si l'expérience
professionnelle associée à la scolarité peut avoir un
incident positif sur l'intégration réussie des jeunes dans
l'emploi, il faut cependant veiller à ce que cela ne se traduise pas par
un nombre d'heures de travail excessif, auquel cas les jeunes oublieraient
l'essentiel qui est leurs études.
Les méthodes permettant d'assurer des
expériences positives vont de l'apprentissage à des stages
ponctuels dans les entreprises pendant la scolarité.
Le service civique initié par l'Etat de Côte
d'Ivoire depuis l'année 2006 constitue une réponse au
problème d'expérience professionnelle et d'emploi des jeunes,
encore faudrait-il que le programme touche tous les jeunes surtout ceux issus
des couches les plus fragiles de la population ?
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