I.4) Faciliter l'octroi de
micro-crédits pour la création de PME.
Le salariat n'est pas la seule voie possible d'entrée
dans le monde du travail. Le goût d'entreprendre reste insuffisamment
valorisé chez les jeunes ivoiriens qui rencontrent un certain nombre de
difficultés culturelles, administratives et financières. Pourtant
la création ou la reprise d'activités peut constituer un
engagement professionnel et économique déterminant pour
l'expérience professionnelle des jeunes.
Le renforcement de l'information et l'accompagnement des
jeunes sur les opportunités offertes par le secteur libéral ainsi
que la création et la reprise d'entreprises doit être l'affaire
des institutions chargées de la promotion de l'emploi (AGEPE, AGEFOP,
etc.).
Créer une entreprise c'est participer à la
création de richesses d'une nation en termes de valeur ajoutée,
d'emplois et de recettes fiscales. Le goût pour le risque d'entreprendre
doit être cultivé et entretenu. Ces projets nécessitent
certes des moyens humains et la détermination, mais l'Etat devrait
soutenir aussi bien financièrement que techniquement les jeunes dans
leurs initiatives de création de richesses par la création de
micro-projets. Des comptes rendus réguliers des activités
menées sur le terrain par les jeunes entrepreneurs permettront de
constater si ces derniers ont utilisé les frais financiers et techniques
à bonne fin. On pourra instituer un comité qui se chargera de ces
contrôles. Tout jeune ou groupe de jeunes qui aura su créer de la
richesse se verra accorder d'autres facilités pour l'agrandissement de
ses activités.
Les groupes d'entraide (ou tontines) ont une longue tradition
et peuvent être utilisés comme base pour les institutions de
microfinance. Les membres de ces groupes se garantissent les prêts les
uns aux autres et lorsque les membres du groupe ont pu collectivement accumuler
quelque capital, le groupe lui-même peut devenir une agence de
crédit et d'épargne.
La microfinance est particulièrement utile pour les
femmes et les jeunes dans l'économie informelle. Un exemple est
donné par la société Citi Saving and Loans Ltd. au Ghana
qui, depuis 1992, a aidé des centaines de jeunes femmes qui auparavant
n'avaient pas accès au financement, en mobilisant les
dépôts, en accordant des crédits et en fournissant des
services financiers.
Organiser les jeunes en coopérative augmente la
probabilité de remboursement des prêts et encourage donc les
institutions à fournir le financement ; c'est le cas du programme
ACOPAM.
Encadré
n°2 : Le programme ACOPAM dans les pays du
Sahel.
Le programme ACOPAM (Appui des Coopératives pour
l'Amélioration des Communautés de Base), conçu pour
combattre les effets de la sécheresse dans les pays du Sahel,
était considéré par l'OIT comme un de ses programmes de
génération d'emplois les plus réussis.
Il organisait les gens à la base en coopératives
pour améliorer la sécurité alimentaire et les conditions
de vie par le biais de plans conjoints de gestion foncière et
d'irrigation, les banques de céréales, la commercialisation des
produits et des plans d'épargne et de crédit. Dans sa
dernière phase (1996-2000), le programme a crée 56.000 nouveaux
emplois.
ACOPAM a produit une large
gamme de manuels traduits en langues locales qu'il a diffusé parmi ses
partenaires et qui sont toujours disponibles. Son expérience doit
être réexaminée et il faut envisager de reproduire ses
stratégies les plus réussies dans d'autres pays d'Afrique de
l'Ouest.
Etudes thématiques de UNOWA,
seconde édition, Août 2006.
Tout jeune entrepreneur qui bénéficiera de
quelque financement que ce soit, devra à une échéance
restituer le capital qui aura servi à son financement pour l'accorder
à un autre désireux d'entreprendre ; et ainsi de suite il se
créera un effet de chaînes.
|