I.2) Créer des emplois par
l'investissement.
Une politique d'incitation à la création
d'emplois par les entreprises passe par une compréhension approfondie
des liens entre la décision d'investir et les mécanismes de
financement de cet investissement qui vont décider de la nature et en
particulier de son contenu en emploi. Une réactivation possible de
l'appétit des entreprises pour la création d'emplois pour les
jeunes par l'investissement passe par une politique fiscale appropriée
(par exemple dégrèvement fiscal incitant à
accélérer l'amortissement des matériels et des
capacités créées combiné ou non à une
réduction de l'impôt sur les sociétés à
hauteur d'un pourcentage des sommes investies), voire une réduction de
l'assiette de l'impôt (flat tax) et ou une politique
monétaire axée sur une baisse sélective des taux
d'intérêt à moyen et long terme.
Ces deux politiques : budgétaire et
monétaire si elles sont menées avec minutie permettront aux
entreprises d'absorber une grande partie de la main d'oeuvre.
S'il est vrai que l'imprévisibilité de la
croissance rend les perspectives d'activités économiques
aléatoires et donc pèse lourdement sur la décision
d'investir des entreprises, il serait vain de s'attendre à une politique
audacieuse quand le taux de croissance annuel moyen est de 1% en volume et que
le taux d'intérêt à long terme est plus de 5 fois
supérieur. L'exemple de réforme qu'un chef d'entreprise de France
souhaite est patent.
Encadré n°
1 : Les réformes que souhaitent les chefs
d'entreprises en France.
« Pour un chef d'entreprise, la seule raison valable
d'embaucher est l'augmentation de son chiffre d'affaire [...]. Il faudrait
donner aux entreprises la possibilité de remplacer le paiement de 10%
supplémentaire d'impôt sur les sociétés par la
création de nouveaux emplois, à coût égal...Les
finances publiques y trouveraient leur compte car cette activité
supplémentaire générerait des ressources fiscales
supplémentaires et pourrait amorcer le redressement de
l'économie. D'autant plus que cette méthode a été
employée avec succès, il y a 25 ans, pour la formation
professionnelle... ». (Le Figaro, 12.5.96).
I.3) Impulser un souffle nouveau aux agences de
gestion des emplois jeunes.
L'impulsion d'une dynamique nouvelle aux
agences ayant en charge la gestion des emplois jeunes est nécessaire,
puisque ces dernières jouent un rôle prépondérant
dans l'employabilité des jeunes.
Cette nouvelle dynamique concerne :
l'assainissement de l'environnement institutionnel des agences, leur
organisation et leur fonctionnement, leur clientèle, et leur dispositif
de formation professionnelle (Kouadio Bénié Marcel, 2007).
Concernant l'environnement institutionnel
des agences de promotion des emplois jeunes, il est
suggéré de :
- revoir le statut de certaines agences afin de réduire
les lourdeurs administratives dont elles sont sujettes.
- prendre des mesures incitatives à la création
d'emplois et de micros et petites entreprises destinés aux jeunes.
- établir un partenariat avec les autres institutions
du marché de l'emploi, les collectivités locales, les
associations d'employeurs, les ONG, etc. afin de favoriser
l'employabilité des jeunes.
Au sujet de l'organisation et du fonctionnement
des agences, l'accent doit être mis sur l'audit organisationnel et
financier des agences, sur l'élaboration d'un plan de
développement stratégique pour chaque structure, ainsi que la
diversification de leur source de financement.
L'audit organisationnel permettra de :
- reprécisez les organigrammes inadaptés,
- repréciser les missions des agences et certaines de
leurs directions et services,
- réallouer leurs budgets.
La nécessité d'élaborer un
plan de développement stratégique pour les agences, se justifie
par la volonté de repositionner certaines agences dans le dispositif
d'insertion professionnelle des jeunes. Elle s'explique également par la
préoccupation des agences de promotion de l'emploi des jeunes
d'atteindre les missions qui leur sont assignées et de mobiliser des
ressources financières additionnelles.
La stratégie de diversification et de
renforcement des sources de financements de ces agences, doit se traduire par
l'amélioration des moyens de collecte des taxes affectées
à l'emploi et à la formation (taxe d'apprentissage) et par la
stabilité et la pérennité des activités, programmes
et projets de ces agences.
Concernant la clientèle des agences de
promotion de l'emploi des jeunes, il est recommandé que ces
dernières (agences) informent suffisamment les jeunes des
différents programmes et projets conçus à leur intention.
Par ailleurs, elles doivent porter à leur connaissance les
créneaux économiques porteurs d'emploi pour les jeunes.
Enfin, il convient d'améliorer le
dispositif de la formation professionnelle en vue de :
- fournir du personnel jeune et qualifié à
l'ensemble de l'économie,
- disposer de structures de formation capable d'accueillir des
programmes et projets de formation en alternance, de formation de courte
durée, etc.
- disposer d'une équipe de formateurs capables de
concevoir et d'animer des modules de formations pour répondre aux
besoins en main d'oeuvre qualifiée de l'ensemble de
l'économie.
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