2.2.3. Reforme dans le cadre de l'ajustement structurel et
commercialisation des cultures d'exportation
Des mesures d'ajustement structurel ont été
introduites dans maints pays en développement, et notamment, dans la
plupart des pays de l'Afrique subsaharienne pour favoriser le redressement
économique. Pour, les institutions financières internationales,
la reprise serait obtenue grace a la stabilité économique rendue
possible par la réduction des déficits budgétaires et la
maItrise de l'inflation (Shepherd et Farolli, 1999).
Les reformes agricoles entreprises a la fin des années
80, dans les différents pays vont tendre a laisser le marche des
principaux produits agricoles aux opérateurs prives ; voie
nécessaire pour arriver a une forte élasticité entre les
prix sur les différents marches et le comportement des producteurs en
matière d'offre. Si certains pays de l'Afrique de l'Ouest (Ghana,
Sénégal, etc.) s'engagent très vite dans cette voie des
reformes, le Cameroun ne la suivra qu'a partir de 1989 a travers le plan
d'ajustement structurel adopte en accord avec le FMI. Ainsi, la nouvelle
politique agricole initiée a la suite de ce plan devait amener:
· L'Etat a se retirer progressivement des filières
des principales cultures d'exportation et notamment des filières du
café et du cacao.
· La libéralisation progressive des filières
agricoles de base.
· La professionnalisation et la participation effective a
la gestion des filières.
La libéralisation progressive des deux
filières, marquée par le retrait ou le désengagement de
l'Etat tant au niveau des structures productives a la base, qu'a celui de
l'encadrement du réseau de commercialisation interne, était de
nature a affecter le comportement des producteurs en matière d'offre, et
également la structure du marché intérieur lié aux
différentes transactions sur ces deux produits.
2.2.3.1. Dispositif institutionnel
La reforme prévoyait la redéfinition des
responsabilités des différents opérateurs de la
filière et la création d'une structure interprofessionnelle.
L'objectif de la reforme était de désengager
l'Etat et donc les organismes (offices ou caisses) de toutes les étapes
de la commercialisation.
Au Cameroun, l'Office National du Café et du Cacao (ONCC)
qui remplace l'ONCPB a comme fonctions principales:
· De suivre les campagnes, a savoir des statistiques et des
stocks.
· D'enregistrer les contrats de vente et de vérifier
leur conformité aux règlements.
· De contrôler la qualité a l'exportation.
· De cogérer avec les autres opérateurs le
fond de stabilisation.
· D'assurer l'information des prod ucteurs.
· De promouvoir les produits camerounais et de
représenter le pays dans les grandes instances internationales du
café et du cacao.
Un Comité Interprofessionnel du Café Cacao
(CICC) était mis en place, ayant pour role de représenter
l'ensemble des opérateurs de la filière (ONCC, exportateurs,
usiniers, intermédiaires, coopératives, groupement des
producteurs, banq ues, ministères) est conçu principalement comme
organe consultatif de cogestion avec l'office de commercialisation.
Ses fonctions étaient:
· Déterminer les orientations de la filière a
moyen et long terme.
· Participer a la gestion de la filière notamment en
définissant les règles d'agrément, en faisant respecter
les règlements et en cogérant le fonds de stabilisation.
· Donner son avis sur toutes les réformes et faire
toutes propositions concernant l'amélioration du fonctionnement de la
filière.
· Gérer les conflits a l'intérieur de la
profession.
L'Etat, éclairé par le CICC garde les
prérogatives habituelles, a savoir légiférer en ce qui
concerne l'agrément des opérateurs, la définition du
niveau de la taxation et l'ouverture et la fermeture des campagnes.
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