2.2.1.2. Le système de prix et stabilisation
Au Cameroun et bien dans autres pays producteurs des cultures
d'exportation, la régulation des filières reposait sur
l'administration des prix et les structures de commercialisation (ONCPB,
CSSPPA...). Pour chaque campagne, le prix était fixé par
décret du gouvernement, deux prix garantis et un barème.
- La fixation des prix et du barème
Elle repose sur:
· Le prix d'achat garanti au producteur (bord champ), il
était théoriquement respecté par le collecteur, un
contrôle du respect de ce qui se faisait par l'intermédiaire de la
commission d'achat et de vérification.
· Le barème différentiel: il
définissait l'ensemble des charges de commercialisation supporté
par les intermédiaires et la rémunération de ceux-ci.
· Le prix garanti stade CAF.
Il existait d'autres coUts non pris en compte dans le calcul et
supportés directement par l'office de commercialisation (transport,
certains frais financiers...)
- La stabilisation
Si le prix garanti stade CAF était supérieur au
prix de réalisation du contrat, les structures de commercialisation
versaient la différence a l'exportateur au moment de l'embarquement.
Dans le cas contraire, c'est l'exportateur qui versait a la structure. Les
fonds de stabilisation étaient gérés par les offices et
placés auprès des banques commerciales de la place et du
trésor.
- La taxation
La taxation de la filière reposait sur l'application
d'un droit de sortie calculé en pourcentage d'une valeur mercuriale, il
était intégré au barème. En pratique, il
s'apparentait a une taxe forfaitaire déterminée en fonction de
l'évolution des cours internationa ux.
2.2.1.3. La commercialisation du produit
La commercialisation du cacao était effectuée
par les exportateurs qui opèrent, soit directement au moyen de leurs
comptoirs de brousse, soit indirectement grace a un réseau d'acheteurs
intermédiaires. Bien que, les offices de commercialisation
négociaient directement la mise en marché extérieur des
produits, l'exportateur restait la pièce maItresse du dispositif, son
role était primordial de l'amont a l'aval de la filière.
a) L'exportation
Dans le système oU les pouvoirs publics sont très
présents, l'exportation fait intervenir trois principaux exportateurs,
deux a l'intérieur du pays, l'office de commercialisation et
l'exportateur, et un a l'extérieur, le
négociant ou le courtier. Il ne faut cependant pas oublier, que le
produit était destiné a un quatrième opérateur,
l'industriel. Ainsi, les offices de commercialisation contrôlaient
l'ensemble de la commercialisation, tout en laissant le secteur privé
joué son role dans les opérations d'achat et de commercialisation
intérieure.
- Les offices de commercialisation
Ces structures déterminaient les ventes a
l'extérieur et la mise en place des embarquements. Au niveau des ventes,
ils négociaient les contrats (qualité, quantité, prix et
date d'embarquement). Au niveau de l'embarquement, ils contrOlaient la
qualité et choisissaient le ((chargeur .
- L'exportateur
L'exportateur agissait comme principal chargeur, devait
réaliser les contrats de vente des offices. La pièce
charnière du système, l'exportateur était
propriétaire du produit, recevait les crédits de campagne,
assurait le financement de la commercialisation intérieure, embarquait
le produit, percevait le montant des ventes a l'exportation et reversait ou
percevait la différence entre le prix CAF garanti et le prix de vente
CAF.
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