* Formation du prix
Avec la libéralisation, il n'existe plus de prix
fixé par l'Etat en début de campagne. Les prix d'achat se forment
suivant les lois du marché au niveau du marché mondial, soit a
Londres ou a New York, ce prix constitue un prix de référence. De
ce prix de référence découle le prix domestique du cacao,
qui suit tout au long de la campagne cacaoyère les fluctuations
inhérentes au marché international.
Ainsi, le prix du cacao étant
libéralisé, il est apprécie et fixé d'accord partie
entre les opérateurs. Mais, l'on observe des insuffisances dans la
structure actuelle de marché, pour réaliser l'ajustement de
l'offre et de la demande a des prix acceptables par tous les acteurs de la
filière. Alors, en l'absence d'une détermination réelle du
coOt de production, la négociation est basée sur les prix de
vente a terme dans les marchés internationaux. Ils sont
communiqués aux exportateurs après une conversion du Dollar US et
de la Livre Sterling en Euro. Cette dernière monnaie a l'avantage de
garder une parité fixe avec la monnaie nationale, le Franc CFA.
Généralement le prix d'achat aux producteurs se situe autour de
70 % de la valeur FOB, les 30 % restant représentent les coOts des
structures et de commercialisation. Avant la libéralisation, la part du
prix reçu par les producteurs ne dépassait guère 60 % du
prix FOB, ceci a cause des multiples prélèvement des offices de
commercialisation (Banque mondiale, op. cit.; Bernard, op. cit.). Si certains
coOts sont connus d'avance, d'autres par contre dépendent largement du
dynamisme, de l'efficacité, de la zone géographique et de
l'efficience d'exportateurs (coxeurs ou acheteurs).
L'Etat veille a ce que les producteurs soient
régulièrement et systématiquement informés des
tendances de prix sur le marché, comme nous l'avons mentionné
plus haut. Certains planteurs utilisent ces informations pour négocier
avec les acheteurs. Ces prix varient selon la distance par rapport au port
d'embarquement a Douala, les coOts de transport
pouvant représenter environ 8 a 15 % du prix d'achat.
Enfin, certains exportateurs déplorent le fait que ces informations sur
le marché publiées au Cameroun soient dénudées de
toute analyse pertinente de spéculation telle que l'indication de tout
phénomène susceptible d'influencer l'offre et la demande mondiale
des produits de base (climatologie, catastrophe, surproduction, etc.).
* Prix d'ac hat aux producteurs
Avant la libéralisation du secteur cacao, l'Etat
fixait a l'ouverture de chaque campagne, par décret du Président
de la république, le prix d'achat aux planteurs. Depuis 1995, avec les
réformes du système, cette pratique a totalement disparue et seul
les forces du marché déterminent le prix d'achat au marché
international, d'oU découle le prix d'achat au niveau national. La
figure ci après nous permet d'apprécier l'évolution des
prix d'achat moyen aux producteurs dans la zone forestière et au
Cameroun.
Fcfa/kg
Source : Banque mondiale, 2002
Figure 5: Evolution du prix d'achats aux producteurs au
Cameroun
L'analyse des prix d'achat du cacao ces dernières
années nous permet de constater que le prix d'achat pratiqué a
été le plus bas (400 Fcfa/kg) (0.615 euro/kg) depuis 1995
jusqu'en 2001 et puis une montée relative après. Ce prix
traduisait un excèdent structurel de l'offre sur le marché
mondial. Le maintien des cours du cacao a un niveau bas et les effets de la
libéralisation ont induit une baisse des revenus des planteurs, et ayant
pour corollaire la baisse de leur niveau de vie, la baisse de la
capacité d'épargne et
d'investissement dans les cacaoyères. Cette situation
s'est traduite par la mise en péril de la protection des familles, en
réduisant leur accès a la santé et a l'éducation
d'une part et l'absence d'entretien des plantations a cause des coUts
élevés d'intrants agricoles d'autre part.