4.3. COMMERCIALISATION DV CACAO
4.3.1. Période de vente et d'encaissement par les
producteurs
Depuis la libéralisation de la filière cacao en
1995, toutes les restrictions d'achat et de circulation des produits ont
été levées. Les opérations d'achat et de vente du
produit se déroulent dans le cadre des campagnes annuelles, dont
l'ouverture et la cloture sont fixées du 1eraoUtau 15juilletde
l'annéesuivante.
* Période de vente
De manière générale, cette
période se réfère a la campagne ; toutefois, il y a lieu
de signaler qu'il existe une période de ventes massives. Elle se situe
dans la plage de 04 mois, de septembre en décembre. Au cours de cette
période de ventes massives, environ 71 % des paysans vendent souvent
leur produit en vente groupée, sous la supervision des groupements de
producteurs dans les villages (ces ventes groupées apportent un gain
minimum de 50 a 60 Fcfa/kg ((0.076 a 0.092 €/kg en supplément aux
producteurs). Cependant, elles ne concernent encore au plus que 15 a 20 % du
cacao commercialisé bord champ (Bernard, 2003). Dans ces
opérations, les planteurs apportent quotidiennement leurs produits aux
différents points de collecte ou de vente. Lors de ces ventes, les
producteurs par l'intermédiaire de leur groupement négocient les
prix d'achat en fonction du meilleur prix offert sur le marché, la
quantité et la qualité de leur production. Aussi, suivant le
dynamisme de chaque organisation, et les capacités de négociation
et les tactiques, peuvent influencer de manière significative le prix et
les conditions d'achat de leur production. En dehors des périodes de
vente massive, l'affluence des planteurs est irrégulière voire
sporadique et généralement focalisée sur les jours de
marché hebdomadaire, oU la vente est pour la plupart individuelle et ne
concerne que des petites quantités de cacao.
* Période d'encaissement des revenus
Depuis la mutation du système de commercialisation,
les producteurs encaissent l'intégralité du montant de le vente
au moment de la collecte ou de la vente. uls sont ainsi a l'abri des multiples
tracasseries orchestrés par les coopératives et autres acheteurs
avant la libéralisation du marché pour percevoir le montant de
leur vente.
4.3.2. Manipulation post récolte (fermentation,
séchage et conservation)
Les manipulations post récoltes ont un enjeu assez
important sur la qualité du cacao marchand destiné au
marché. Après la libéralisation et en l'absence de tout
encadrement des producteurs, la fermentation des fèves de cacao se fait
sous certaines contraintes (manque de matériels adéquats, manque
de techniques...). Ainsi, l'on constate que la durée de la fermentation
est très variable selon les exploitations (0-7 jours) d'une exploitation
a une autre, avec une moyenne de 3.89 jours.
Après cette fermentation, suit en principe la
période de séchage. Cette période varie d'une
région a une autre en fonction des aléas climatiques et des
contraintes familiales. Dans la zone, le cacao est séché
majoritairement par voie fèves naturellement (au soleil) au moyen des
nattes en élévation (41.5 %) tandis que 24.6 % de ces derniers
sèchent sur des nattes par terre. Alors qu'une proportion non moins
importante ont recours a des moyens artificielles (fours cimentés) pour
le séchage des fèves, soit moins de 24 % des exploitants. Il faut
cependant signaler que ces deux moyens de séchage sont parfois
simultanément utilisés en fonction des périodes de
séchage.
Le produit issu du séchage doit être vendu
immédiatement ou conservé pendant une période plus ou
moins longue. Dans la zone, plusieurs outils et techniques sont utilisés
pour la conservation du cacao. Ainsi, les produits sont conservés dans
les cuisines ou dans les magasins, soit en élévation ou par
terre. Ils sont conservés dans les sacs préts a la vente ou dans
gros sacs a conditionner lors de la vente.
Au regard de ces résultats, l'on s'aperçoit que
le retrait de l'Etat dans le circuit de commercialisation a modifié de
façon considérable, les techniques de manipulation post
récolte. Ces manipulations sont de nos jours sous la seule
responsabilité du producteur, qui n'est plus préoccupé par
la qualité du produit. Cette situation a un impact assez néfaste
sur la qualité du cacao de la zone en particulier et du Cameroun en
général.
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