4.2.3. Organisation paysanne et les services fournis aux
paysans
L'un des objectifs de la libéralisation des
filières cacao était la responsabilisation des producteurs a
travers les organisations des producteurs. Nous constatons qu'avec le
désengagement de l'Etat et la libéralisation, et en faveur des
mesures réglementaires sur la création des organisations
paysannes en 1992, plusieurs groupements paysans ont vu le jour dans la zone.
Cependant, l'analyse de données, nous permet de constater que seulement
40 % des producteurs sont membres des groupements des producteurs, contre 60 %
qui évoluent toutes seules. Depuis 1992, il existe certes des
Groupements d'lntérêts Commun (GIC) et des groupements de
producteurs, mais la plupart de ces organisations reste constituée a
l'échelle familiale (la loi exigeant un minimum de 5 personnes qui sont
des membres du bureau) et ces groupes sont loin d'être de
véritable association a but économique, ayant les
capacités de négociation véritable.
Malgré le manque de groupe économique
véritable dans la zone, les groupements paysans existant fournissent
plusieurs services aux membres du groupe. Les services fournis sont pour la
plupart les activités relevant de la commercialisation (ventes
groupées, informations sur les marchés, transports groupés
du cacao, stockage), les informations générales,
l'approvisionnement en intrants, les conseils techniques et les formations des
producteurs.
4.2.4. Source d'information sur Ia situation du
marché
Le tableau suivant, nous présente les principales sources
d'informations des paysans sur la situation du marché pendant la
campagne cacaoyère.
Tableau 10: Principales sources d'information sur la situation
du marché
Activité Fréquence Pourcentage (%)
Radio 376 62,67
Journaux écrits 6 1,00
Télévision 2 0,33
Voisins 68 11,33
Internet 0 0,00
Services de vulgarisation 35 5,83
Organisations paysannes 49 8,1 7
ONG 23 3,83
Autre 41 6,83
Total 600 100
Source : Résultats d'enquête
Après la libéralisation des filières et
le désengagement de l'Etat, les prixsont soumis aux lois du
marché. Ainsi, l'information sur l'évolution et la fluctuation
des prix du marché mondial et au niveau intérieur est très
importante pour les producteurs. A l'issu de notre analyse, nous observons une
grande variabilité et une diversité des sources d'informations
sur la situation du marché du cacao. Parmi ces sources, les plus
importants pour les producteurs sont: la radio (62,67 %), les voisins (11,33
%), les organisations paysannes (8,17 %). Les informations diffusées par
les autres sources sont faiblement reçues par les paysans. L'absence des
infrastructures adéquates dans certaines régions, l'enclavement
de certaines régions et le faible niveau des paysans ne leur permettent
pas d'accéder a certaines sources d'informations (Internet,
Télévision...) pourtant bien nécessaire et bien
utilisées dans d'autres régions.
Il faut cependant, signaler, que les paysans reçoivent
les informations, grace aux efforts notables de l'Etat pour disséminer
les informations du marché a travers la zone de grande production et le
pays tout entier. L'Etat veille, ainsi, a ce que les producteurs soient
régulièrement et systématiquement
informés des tendances des prix de marché. C'est ainsi, que
l'ONCC dispose d'un terminal Reuter connecté a Abidjan, New York et
Londres, et fournit les informations sur les prix des produits de base du jour.
Ces informations sont ensuite transmises au CICC qui se charge a l'aide du
projet ASPPA, de les diffuser autant que faire se peut par voies de radio,
télévision, presse et communiquées aux opérateurs
de la filière (Banque mondiale, Op. cit).
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