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Analyse socio-économique de la commercialisation du cacao en zone forestière du sud Cameroun

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par Denis Pompidou FOLEFACK
Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux, Belgique - Diplôme d'Etudes Spécialisées en Economie et Sociologie rurales 2003
  

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4.2.2. Accès et source de credit des producteurs

Avec la libéralisation, la problématique du financement des cultures pérennes est remplacée par la question globale du financement des activités agricoles par le marché agricole. Celui-ci a connu au cours de ces dernières années des évolutions profondes: échecs des banques agricoles et les banques de développement, émergence d'innovations institutionnelles regroupées sous le terme de systèmes financiers décentralisées ou micro finance (Wampfer, 2001). Malgré, la multitude d'institutions de financement des producteurs, la question qui se pose aujourd'hui est de savoir dans quelle mesure les besoins spécifiques de financement des cultures pérennes peuvent être couverts par ces outils de financement. Le tableau suivant permet d'identifier les principales sources de crédit et le degré d'accessibilité des prod ucteurs dans la zone.

Tableau 9: Accès et source de crédit

Source de crédit Fréquence Pourcentage (%)

Crédit formel (Banque, 6 1

Coopérative...)

Crédit informel (Tontine, Ngangui...) 22 3,67

Usuriers au village 1 0,1 7

Acheteur de cacao 5 0,83

Prêt d'un ami/famille 8 1,33

Pas d'accès au crédit 558 93

Total 600 100
Source : Résultats d'enquête

L'analyse de ce tableau nous permet d'observer que dans la région, l'accès aux crédits est très difficile. La majorité des producteurs n'ont pas d'accès aux crédits auprès des institutions formels ou informels, soit près de 93 %. Seulement 7 % des ménages ont accès aux crédits, , ils les reçoivent sous différente forme (argent liquide, matériel de production, intrant...), auprès des institutions de crédits informels (Tontine, Ngangui, prêts familiaux...). Dans cette situation, il est nécessaire de signaler le fait que l'accès aux institutions de crédits formels reste très marginal pour les producteurs ruraux. Le manque d'accès au financement reste une contrainte majeure au développement des agricultures familiales. Ces agriculteurs ont besoin de crédit a court terme pour se moderniser, s'intensifier, se financer l'innovation technique, organisationnelle, le financement des campagnes, la diversification.

En effet, le problème d'accès aux crédits formels est lié a la volatilité, l'incertitude sur les prix, en majorité au taux d'intérêt élevé, au manque de garanti par les producteurs, a une faible capacité d'épargne dans les institutions de crédits, a une mauvaise

organisation du secteur de crédit agricole et aux risques de production. La Banque Mondiale (2002) dans l'une de ces études enrichit ces justificatifs, tout en relevant le fait que les banques commerciales ou institutions formels évoquent entre autres, le risque de production comme principal obstacle au financement de la filière cacao. Ce risque s'analyse a la fois sous les aspects quantité et qualité. Car depuis 1995, la production annuelle de cacao a évolué en dent de scie entre 107 000 tonnes et 134 000 tonnes (Annexe 2) et que la croissance attendue n'a pas vu le jour. La faible productivité de la plupart des plantations s'explique par:

· Leur vieillissement: près de 50 % du verger doit être replanté ou réhabilité.

· La faible utilisation des intrants agricoles (engrais, pesticides, etc.) en raison de leur coOt très élevé depuis la dévaluation du Fcfa et comparativement au revenu des p la nteurs.

· Une désaffection des planteurs due a l'instabilité des cours et face a de nouvelles opportunités offertes par le marché national des produits vivriers.

En plus, l'insuffisance des traitements phytosanitaires et les mauvaises conditions de stockage relevées chez certains planteurs sont de nature a favoriser l'altération de la qualité du produit. Il est aussi vrai que parfois, les planteurs subissent des pressions commerciales de la part de l'acheteur et ne prennent pas toujours le temps de préparer un produit marchand.

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