Avec la libéralisation, la problématique du
financement des cultures pérennes est remplacée par la question
globale du financement des activités agricoles par le marché
agricole. Celui-ci a connu au cours de ces dernières années des
évolutions profondes: échecs des banques agricoles et les banques
de développement, émergence d'innovations institutionnelles
regroupées sous le terme de systèmes financiers
décentralisées ou micro finance (Wampfer, 2001). Malgré,
la multitude d'institutions de financement des producteurs, la question qui se
pose aujourd'hui est de savoir dans quelle mesure les besoins
spécifiques de financement des cultures pérennes peuvent
être couverts par ces outils de financement. Le tableau suivant permet
d'identifier les principales sources de crédit et le degré
d'accessibilité des prod ucteurs dans la zone.
Tableau 9: Accès et source de crédit
Source de crédit Fréquence Pourcentage
(%)
Crédit formel (Banque, 6 1
Coopérative...)
Crédit informel (Tontine, Ngangui...) 22 3,67
Usuriers au village 1 0,1 7
Acheteur de cacao 5 0,83
Prêt d'un ami/famille 8 1,33
Pas d'accès au crédit 558 93
Total 600 100
Source : Résultats
d'enquête
L'analyse de ce tableau nous permet d'observer que dans la
région, l'accès aux crédits est très difficile. La
majorité des producteurs n'ont pas d'accès aux crédits
auprès des institutions formels ou informels, soit près de 93 %.
Seulement 7 % des ménages ont accès aux crédits, , ils les
reçoivent sous différente forme (argent liquide, matériel
de production, intrant...), auprès des institutions de crédits
informels (Tontine, Ngangui, prêts familiaux...). Dans cette situation,
il est nécessaire de signaler le fait que l'accès aux
institutions de crédits formels reste très marginal pour les
producteurs ruraux. Le manque d'accès au financement reste une
contrainte majeure au développement des agricultures familiales. Ces
agriculteurs ont besoin de crédit a court terme pour se moderniser,
s'intensifier, se financer l'innovation technique, organisationnelle, le
financement des campagnes, la diversification.
En effet, le problème d'accès aux
crédits formels est lié a la volatilité, l'incertitude sur
les prix, en majorité au taux d'intérêt
élevé, au manque de garanti par les producteurs, a une faible
capacité d'épargne dans les institutions de crédits, a une
mauvaise
organisation du secteur de crédit agricole et aux
risques de production. La Banque Mondiale (2002) dans l'une de ces
études enrichit ces justificatifs, tout en relevant le fait que les
banques commerciales ou institutions formels évoquent entre autres, le
risque de production comme principal obstacle au financement de la
filière cacao. Ce risque s'analyse a la fois sous les aspects
quantité et qualité. Car depuis 1995, la production annuelle de
cacao a évolué en dent de scie entre 107 000 tonnes et 134 000
tonnes (Annexe 2) et que la croissance attendue n'a pas vu le jour. La faible
productivité de la plupart des plantations s'explique par:
· Leur vieillissement: près de 50 % du verger
doit être replanté ou réhabilité.
· La faible utilisation des intrants agricoles (engrais,
pesticides, etc.) en raison de leur coOt très élevé depuis
la dévaluation du Fcfa et comparativement au revenu des p la nteurs.
· Une désaffection des planteurs due a
l'instabilité des cours et face a de nouvelles opportunités
offertes par le marché national des produits vivriers.
En plus, l'insuffisance des traitements phytosanitaires et
les mauvaises conditions de stockage relevées chez certains planteurs
sont de nature a favoriser l'altération de la qualité du produit.
Il est aussi vrai que parfois, les planteurs subissent des pressions
commerciales de la part de l'acheteur et ne prennent pas toujours le temps de
préparer un produit marchand.