4.2. SERVICE AGRAIRE DANS LA ZONE
4.2.1. Principaux fournisseurs et utilisation d'intrants
dans la zone
Avant la libéralisation, la fourniture d'intrants
relevait pour l'essentiel d'organismes publics. Les engrais, pesticides et
semences étaient importés ou produits localement par l'Etat et
fournis aux agriculteurs, généralement a titre gratuit et/ ou
subventionnés. Leur coOt était déduit du prix versé
par l'office de commercialisation ou les coopératives au moment de
l'achat de la récolte. La libéralisation des circuits de vente de
tous les intrants agricoles s'est faite parallèlement a celle des
circuits de commercialisation des cultures de rente, et le secteur privé
prend aujourd'hui une part active aux transactions sur les intrants agricoles
(semences et plants, engrais, matériels agricoles et produits
phytosanitaires etc.).
a) Principaux fournisseurs d'intrants utiIisés dans
Ia zone
Vendeurs privés Vendeurs privés Organisations
Cooperatives Acheteurs prives Autres planteurs Autres
agrees non autorités paysannes de cacao ou voisins
51,9
37,42
3,12 2,49 1,87 2,08 1,04
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10
0
Figure 4: Principaux fournisseurs d'intrants dans la zone
La figure suivante présente les principaux fournisseurs
d'intrants agricoles dans la zone. Source : Résultats d'enquête
La fin du monopole étatique donne naissance a
plusieurs acteurs dans le secteur du marché d'intrants. Cela s'est
traduit par l'entrée fulgurante du secteur privé, qui
contrôle près de 80 % du marché d'intrants au Cameroun et
dans la zone en particulier. Parmi les vendeurs privés dominant le
marché, nous observons qu'environ 51,98 % sont agrées tandis que,
37,42 % sont recensés parmi les vendeurs privées non
agrées, mais qui opèrent sous simple déclaration
d'existence. La part du marché (20 %) est contrôlée les
organisations paysannes, coopératives, acheteurs privés de cacao,
autres planteurs... La présence remarquable des privés dans ce
secteur d'intrants agricoles et une absence de réglementation de
législation dans ce secteur amène une certaine anarchie dans
l'organisation du marché. Cet état de chose fait a entraIner une
augmentation considérable des prix d'achats, ajouté a cela le
problème d'accès aux intrants et crédits, car les vendeurs
privés ne desservent pas les zones enclavés
éloignés et les zones de faible demande. Tout cela créait
une asymétrie forte et une détérioration des termes de
l'échange dans le secteur agricole.
b) Utilisation d'intrants dans les exploitations
L'effet de la libéralisation sur l'application
d'intrants aux cultures de rente doit être apprécié, par
rapport a l'évolution parallèle des modalités
générales de commercialisation des intrants. Dans la zone, la
libéralisation s'est accompagnée d'une suppression de la
subvention accordée aux utilisateurs de ces produits. L'analyse des
données nous permet de constater qu'au plus 80 % des chefs
d'exploitation utilisent des intrants appropriés. En plus, il ressort
que seulement 20 % n'utilisent aucun intrant adéquat pour leur
exploitation, ceci par manque de moyens financiers et du problème de
disponibilité d'intrants dans certaines zones enclavées. Face aux
résultats disponibles a l'heure actuelle, il est difficile de se
prononcer sur l'intensité et le degré d'utilisation des intrants
dans chaque ménage. De ces résultats, il ressort une forte
régression dans l'utilisation des intrants adéquats dans les
exploitations.
Defo (2001); Banque Mondiale (2002) estiment que cette
tendance baissière d'utilisation d'intrants est liée a plusieurs
facteurs économiques:
· Le prix élevé des engrais, car
après la libéralisation, le marché d'intrants est
passé aux mains des privés, et que les paysans ont vu les prix
doublés, voire méme triplés pour certain.
· La qualité et la disponibilité de
certains engrais sur le marché de la zone.
· L'impraticabilité de certaines pistes rurales ne
permet pas l'acheminement des intrants a gricoles.
· Le découragement des paysans suite aux
fluctuations des prix et des bas prix aux producteurs.
En plus de ces facteurs, il faut ajouter, le manque d'une
législation réglementant (cadre juridique) la participation du
secteur privé au système de fourniture d'intrants. L'essentiel de
la législation existante porte encore sur les méthodes de
commercialisation dépassées, et n'a pas encore été
adapté aux nouvelles conditions de marché. Ainsi, pour faire
participer pleinement le secteur privé a la fourniture d'intrants, il
importe que l'Etat élabore une législation existante
appropriée pour réguler le secteur d'intrants au Cameroun.
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