Politique fiscale et Investissement: le cas de Madagascar( Télécharger le fichier original )par Vola Marielle RAJAONARISON Université Paul Cézanne - Aix Marseille 3 - DEA Finances Publiques et Fiscalité 2004 |
B - Les filières d'opportunitéAfin d'avoir une vision d'ensemble des filières d'opportunités exploitables à Madagascar, nous avons regroupé les opportunités par secteur. 1. Secteur primaire Le secteur primaire regroupe plus de 80% de la population active et apporte sa contribution au PIB pour à 34% au PIB. Madagascar propose des produits agricoles d'exportation de qualité tels que le café, la vanille, le girofle, le poivre ou encore le sisal. Par ailleurs, la pêche et l'aquaculture malgache sont deux domaines très porteurs qui contribuent à 90% des recettes d'exportation du secteur primaire85(*). Les potentialités sont encore énormes dans ce secteur du fait de l'étendue des surfaces non encore exploitées86(*). Par ailleurs, l'intérêt de ce secteur réside dans l'effort que le gouvernement envisage d'y porter. En effet, les objectifs visés dans le DSRP, s'ils sont atteints, permettront sans doute d'obtenir des résultats intéressants.
2. Secteur secondaire L'intérêt du secteur secondaire réside dans le bâtiment et les travaux publics, l'agroalimentaire et l'agro-industrie en général, l'industrie du textile et de l'habillement et l'industrie extractive et l'énergie. L'explosion du secteur du Bâtiment et des Travaux publics s'explique par la priorité fixée par le gouvernement à la réhabilitation des routes et des infrastructures routières87(*). Le textile est sans doute le domaine qui a le plus dynamiser l'exportation malgache depuis les années 90. En effet, la création de la zone franche industrielle en 1989 a encouragé les investissements directs étrangers à intervenir dans cette branche. Elle demeure la plus performante du secteur secondaire. Le secteur du textile et de l'habillement a représenté plus de 90% de la valeur de la production des entreprises franches en 2001. L'éligibilité et par la suite la qualification de Madagascar pour l'AGOA depuis 2000 a davantage fait du textile un moteur de développement palpable pour le pays puisque presque 80% des investissements étrangers sont attirés par ce secteur à cause des avantages offerts par cette adhésion. L'industrie agroalimentaire est intéressante de par la diversité des matières premières et la diversité du tissu industriel local. L'industrie extractive quant à elle dispose d'une forte potentialité. En effet, Madagascar regorge de produits miniers très diversifiés couvrant la majeure partie de l'île, tels les matériaux de carrière (marbre, granite...), les gemmes et minéraux de collection (rubis, saphir, émeraude...), minerais (nickel, titane, cobalt...), minéraux industriels (mica, graphite...), ressources énergétiques (charbon, hydrocarbures, chromite...). Une nouvelle loi sur les grands investissements miniers visant les investissements de plus de 250 Millions de dollars US a été adoptée. Elle prévoit des dispositions fiscales et financières particulièrement intéressantes (exonération de l'impôt sur les bénéfices durant les cinq premières années, garantie de rapatriement des fonds et de liberté de conversion des capitaux...). Par ailleurs, l'intérêt du secteur réside dans le fait qu'actuellement on n'y dénombre que deux projets d'exploitation de grande envergure88(*). 3. Le secteur tertiaire Le secteur tertiaire est dominé par le tourisme, l'informatique, les télécommunications et les banques. Le tourisme est le deuxième secteur pourvoyeur de devises et dispose de potentialités énormes car Madagascar est un lieu de destination de premier choix si on n'évoque que sa faune et sa flore endémiques, ses réserves naturelles ou sa potentialité balnéaire. La libéralisation du secteur de la télécommunication a par ailleurs permis au secteur de la téléphonie mobile de prendre un essor remarquable. De plus , le régime de l'entreprise franche a donné une ouverture à la création d'entreprises spécialisées en traitement de données informatiques ou en travaux informatiques de sous-traitance. Les investissements nécessaires pour cette branche ne sont pas lourds financièrement, la main d'oeuvre est abondante, facile à former et de très bon rapport qualité/prix. Dans sa bataille pour le développement durable, le gouvernement malgache mise énormément sur l'investissement privé aussi bien national qu'étranger pour développer l'économie de la Grande. L'orientation économique actuelle semble se tourner davantage vers les investisseurs étrangers puisque le leitmotiv actuel est d'« attirer par tous les moyens les investisseurs à s'installer à Madagascar ». Comme l'Etat ne dispose pas des moyens pouvant lui permettre de faire lui-même les investissements, le recours aux investissements étrangers constitue pour Madagascar la première solution pour la croissance économique rapide. §2 - L'implantation des sociétés à MadagascarPour s'implanter à Madagascar, trois formes de sociétés sont possibles : l'entreprise individuelle, la Société à Responsabilité Limitée ou SARL, la Société Anonyme ou SA. Actuellement, on dénombre une forte proportion d'entreprises individuelles (94%) contre un nombre faible de sociétés. Les SARL représentent environ 3% de l'ensemble tandis que les SA ne représentent que la part infime de 0,5%. Pour faciliter la création d'entreprise, l'Etat malgache a mis en place un Guichet Unique des Investissements et du Développement des Entreprises ou GUIDE89(*) qui a pour objectifs de faciliter les investissements nationaux et étrangers et de mettre en confiance les investisseurs. La procédure d'installation d'une société à Madagascar a été largement simplifiée depuis la mise en place de ce Guichet unique. Nous allons voir qu'avant la mise en place du Guide, la procédure de constitution et d'implantation était lourde et source de problèmes. * 85 En 2000, les recettes d'exportation des produits halieutiques s'élevaient à 850 milliards de Fmg soit 11,5% des recettes totales d'exportation. * 86 Madagascar n'exploite encore moins de 10% des terres potentiellement cultivables. A titre d'exemple, 10 000 ha seulement sur les 52 000 aménageables sont exploitées pour l'aquaculture. * 87 Le DSRP prévoit la réhabilitation de 14000 km de routes nationales primaires et secondaires reliant la Capitale aux chefs lieux de Provinces ou de Régions et les Provinces et Régions entre elles d'ici 2008. De 2003 à 2006, 2000 Km environ par an de routes rurales de désenclavement et de desserte devront être aménagés ou réhabilités. Enfin, un programme de construction de nouveaux axes routiers sera élaboré et réalisé en fonction des besoins socio-économiques. * 88 Un projet canadien d'extraction du Titane dans le Sud à Taolagnaro et un projet américain sur le Nickel à Moramanga au Nord Est. * 89 Par le décret n° 2003/938 portant création du Guichet Unique des Investissements et de Développement des Entreprises (GUIDE). |
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