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Politique fiscale et Investissement: le cas de Madagascar

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par Vola Marielle RAJAONARISON
Université Paul Cézanne - Aix Marseille 3 - DEA Finances Publiques et Fiscalité 2004
  

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Conclusion

Comme dans presque tous les pays du tiers monde, les obstacles à l'investissement relevés à Madagascar peuvent sont relatifs aux restrictions aux participations étrangères, à l'exigence de l'alignement de la stratégie de l'entreprise sur les objectifs nationaux de développement, à l'absence de stabilité politique et économique, au manque de transparence dans les réglementations, à la corruption ainsi qu'à la médiocrité des dispositifs de protection des droits de la propriété intellectuelle et la liste est encore longue.

La conscience du danger que pourrait représenter la persistance de telles lacunes dans la réputation internationale de la Grande Ile a sans doute amené les dirigeants actuels à faire l'effort d'inscrire dans leur politique nationale une politique d'incitation à l'investissement qui consiste à la mise en place d'un cadre institutionnel stable et sécurisant et d'un environnement des affaires sain et clair.

La politique économique actuelle cherche à faire venir à tout prix les investisseurs en ayant mis en place une batterie de mesures incitatives d'ordre social, économique, juridique et fiscal. La coopération avec les bailleurs de fonds a permis de réviser les priorités et de les contenir dans un document de projet de société, le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Ce document est louable en soi vu qu'il comporte toutes les priorités que nécessitent une lutte efficace contre la pauvreté mais la question porte surtout sur les mesures d'accompagnement.

L'attention de ce travail a été particulièrement tournée vers les mesures relatives à l'investissement qui font partie intégrante des stratégies du DSRP. Un rapprochement, qui pourrait être assimilé à celui du moyen et du but, a été fait entre la politique fiscale et l'investissement. En effet, la politique fiscale est considérée par le gouvernement actuel comme « le moyen » de promouvoir l'investissement. Au terme de ce travail, nous avons conclu que la politique fiscale n'a pas redonné l'élan tant espéré aux investissements directs étrangers.

En ne mettons pas en doute le rôle de la fiscalité dans un pays comme Madagascar, nous nous permettons de constater que ce n'est pas la fiscalité qui constitue le blocage du développement à Madagascar. Elle peut faire partie des moyens incitatifs pouvant faire venir les investisseurs mais plusieurs autres facteurs conditionnent la décision d'implantation. Le domaine où l'incitation fiscale montre son efficacité sans doute concerne les Zones franches industrielles. Les avantages fiscaux octroyés dans ce domaine ont donné au paysage industriel malgache un nouveau visage mais il ne faut pas oublier que la part des zones franches dans le PIB total représente seulement 1% pour dire que la solution est ailleurs.

Le problème fiscal malgache trouve son origine à notre avis dans l'absence de culture fiscale en général. La notion d'impôt est ignorée, contestée même par la majorité de la population à qui on n'a pas donné une raison convaincante de la nécessité de payer l'impôt. L'administration fiscale est en ce moment en train de mener une vaste campagne à travers toute l'île pour tenter de vulgariser l'impôt et partant d'élargir l'assiette fiscale. La raison d'une telle mobilisation est que l'administration fiscale espère combler le manque à gagner engendré par les mesures de détaxation menées récemment par un élargissement de l'assiette en intégrant la large frange rurale et informelle.

Même si ce volet dépasse le cadre de notre étude, nous nous permettons de conclure que le fonds du problème fiscal à Madagascar vient du fait que la Grande Ile n'est pas un pays fiscalisé. Avant de s'attaquer aux autres problèmes plus étendus, il convient de s'occuper du problème de fonds de Madagascar: un changement de mentalité, l'éducation du plus grand nombre, le développement rural car il ne s'agit pas d'adapter uniquement les réussites des pays occidentaux à la réalité d'un peuple qui se trouve encore en bas de l'échelle dans le processus de développement.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand