§2 - Les obstacles à la promotion des
investissements
Les obstacles ont été
déjà mentionnés auparavant mais ils englobaient le domaine
du développement en général. Concernant l'investissement
en particulier, notamment les ZFI qui sont le domaine de prédilection
des IDE, les obstacles à la bonne marche des affaires relèvent
des domaines suivants.
- En premier lieu, le problème d'infrastructures est
toujours la première préoccupation des investisseurs.
L'état délabré des routes, les mauvaises performances des
grands monopoles étatiques (eau, électricité,
téléphonie fixe etc.) handicapent l'environnement industriel.
- Le second obstacle est d'ordre financier et bancaire.
Sept banques sont opérationnelles à Madagascar. Les banques
nationale ont toutes été privatisées : la BNI-CL,
privatisée en 1991 et depuis lors partenaire du Crédit Lyonnais,
une banque française ; la BFV-SG partenaire depuis sa privatisation en
1998 de la Société Générale française et la
BTM-BOA partenaire depuis sa privatisation en 1999 du Holding Financier- Bank
of Africa. Trois autres banques sont venues agrandir le marché : la
BMOI, affiliée au groupe français BNP-Paribas ; l'UCB
contrôlée par la Mauritius Commercial Bank qui est entrée
sur le marché en 1994 ; la State Bank of Mauritius (SBM) qui a fait son
entrée en 1998, et depuis janvier 2003 une banque financée
uniquement par des capitaux privés locaux, la Compagnie Malgache de
Banque (CMB). Un nombre de mécanismes de micro-finance, notamment par
des réseaux de mutuelles d'épargne et de crédit, a
également fait son apparition, notamment en faveur des populations qui
n'ont pas accès au système bancaire commercial. Cependant, le
système bancaire malgache est très concentré, même
en référence des normes de l'Afrique Subsaharienne. Le
problème a trait au conservatisme bancaire car les industriels se
plaignent que les banques malgaches sont particulièrement peu enclines
à octroyer des crédits à long terme. Les banquiers
considèrent que l'environnement des affaires à Madagascar
comporte encore trop risques. Le crédit est restreint pour deux autres
raisons principales : le manque d'informations et le mécanisme
d'application de la loi. En effet, les banques trouvent également
difficile d'obtenir des informations fiables sur les emprunteurs ou
d'évaluer correctement le degré de solvabilité de ces
derniers. L'autre raison réside dans la méfiance des banquiers
vis à vis du système judiciaire anémique et non
effectif.
- Le troisième obstacle est en relation avec le
niveau de formation des travailleurs. La pénurie de travailleurs
qualifiés, particulièrement au niveau des cadres moyens et des
techniciens, est un autre problème commun à l'ensemble des
entreprises. Le problème est assez récent mais s'accentue puisque
le seul organe de formation destiné aux travailleurs des industries du
vêtement et du textile, ne remplit plus son rôle.
Parallèlement, il existe très peu d'instituts de formation
technique adéquats. De plus, le gouvernement ne semble pas fournir un
appui quelconque à la formation industrielle.
- Le quatrième obstacle invoqué vise les douanes
et le régime d'importation et d'exportation qui demeurent des sources
importantes de problèmes. La corruption et une certaine
inefficacité entraînent des coûts et des délais de
rotation anormalement élevés. Les retards dans le
dédouanement et les rotations extrêmement longues des services des
douanes représentent une charge particulièrement onéreuse
pour les entreprises à Madagascar.
- Un autre obstacle est également
mentionné par les entreprises qui se plaignent des exigences
administratives liées à la législation du travail. Si on
s'en tient à l'avis des autorités administratives, la mise en
place du guichet unique devrait arranger ce problème.
Enfin, la disparité régionale
crée une distorsion pour les entreprises qui veulent s'établir
dans les provinces car il y a une différence notoire de
procédure entre ces régions et la capitale.
En définitive, la fiscalité n'est pas
encore une préoccupation majeure pour les entreprises de la ZFI,
étant donné que la plupart d'entre elles sont toujours dans la
période de grâce fiscale. Pour celles qui ont à payer des
taxes, le taux imposé est suffisamment bas pour qu'il ne constitue pas
un fardeau majeur.
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