6.
L'EDUCATION NON FORMELLE TYPE DANS LE PRESENT TRAVAIL
Nous l'avions bien défini plus haut, de l'ensemble de
variétés des opportunités de l'ENF, la présente
étude a choisi de traiter de la formation au métier.
Il s'agit d'un ensemble de programmes organisés dans
différents centres et ONG de l'agglomération de Kinshasa, dans le
but d'apprendre aux bénéficiaires l'exercice d'un
métier tel que: la menuiserie, la maçonnerie,
mécanique, couture, électricité, etc.
La formation qui se déroule dans ces centres est une
formation centrée sur l'individu et où le lien
formateur-apprenant est personnalisé (au regard du nombre réduit
des apprenants) et donc humanisé, alors que dans le système
scolaire ordinaire ce lien est davantage impersonnel.
Au début, l'apprenti doit se contenter d'observer ce
que font les anciens et poser de temps en temps des questions sur certains
détails. Dans la suite, le maître pourra lui confier
progressivement d'abord quelques tâches simples, puis celles qui exigent
plus d'expérience et d'habileté.
Ces centres jouent un rôle social très important.
En effet, dans certains d'entre eux, le travail qu'effectuent les apprenants
est considéré à la fois comme une formation et comme une
sorte d'embauche.
C'est une formation dans la mesure où ils
acquièrent des nouvelles connaissances pratiques qui leur permettent de
s'adapter au milieu et de participer au processus du développement de la
communauté. C'est une embauche dans la mesure où leurs
activités sont perçues comme des services qu'ils rendent au
maître et pour lesquels ils sont payés.
Du point de vue organisation, chaque centre est
structuré de sa manière et selon les objectifs qu'il poursuit. Il
n'y a donc pas un modèle unique d'organisation. Cela est d'autant vrai
pour l'horaire des activités que pour l'organisation fonctionnelle.
Il convient aussi de rappeler quelques constats qui ont
été faits : l'ENF, bien qu'étant un sous secteur du
système éducatif national il ne relève pas de la tutelle
du ministère de l'éducation mais plutôt de celui des
affaires sociales. C'est à ce niveau que différents centres et
ONG obtiennent leur agrément et reçoivent certaines orientations
de fonctionnement.
Certains centres appliquent le programme du ministère
des affaires sociales, spécialement en matière
d'alphabétisation, de rattrapage scolaire ; d'autres emploient
leurs propres programmes.
Quant au financement, seuls les centres de formation
créés par les ministères bénéficient des
apports financiers et matériels des pouvoirs publics. Les
établissements privés par contre vivent sous un régime
d'auto financement. Ils peuvent ponctuellement recevoir des subventions des
agences ou ONG internationales, les interventions du gouvernement étant
très rares.
Concernant les caractéristiques de ces
différents programmes, KAPUKU M., KAPUKU N. et MUSA A. (2004,
pp.17-21), ont essayé d'appréhender la dimension interne des
programmes de formation non formelle relatifs à la perspective de
changement, la nature de l'approche, l'autorité de l'apprentissage,
l'approche de l'enseignement, l'origine des ressources et le pouvoir de
contrôle. Ainsi, affirment-ils :
Concernant la perspective de changement, cette dernière
peut être sociale, économique et personnelle ; l'approche
employée dans la formation non formelle est de double nature : de
la base au sommet c'est-à-dire participative ou du sommet à la
base c'est-à-dire imposée ;
L'autorité de l'apprentissage peut être interne
ou externe (lorsqu'elle est respectivement dictée par les besoins
réels de l'apprenant ou de son environnement, ou imposée).
Les stratégies d'apprentissage sont multiformes :
assimilation, participation, discussion, manipulation.
Les approches de l'enseignement sont : méthodes
classiques, méthodes andragogiques, méthodes
spécialisées et l'illustration.
Les sources de financement sont, soit des subventions ou
l'auto financement.
L'objet de changement est soit l'individu ou le groupe.
Le pouvoir de contrôle est soit externe ou interne.
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