CHAPITRE
III : SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS
1. BREVE
REVUE HISTORIQUE
Portée à introduire le peuple dans la
société et à préparer les enfants et les jeunes
à la vie adulte, à la tradition et aux valeurs morales et
spirituelles, l'éducation traditionnelle africaine était
essentiellement pratique, et les enfants apprenaient en agissant. Ils
étaient impliqués dans la pratique de la ferme, de la
pêche, de la cuisine... La formation intellectuelle renfermait
l'étude de l'histoire locale des légendes, de l'environnement,
des proverbes...
En tant qu'expérience intégrée, cette
formation combinait la formation physique et la formation du caractère,
l'activité manuelle avec la formation intellectuelle.
L'éducation traditionnelle africaine était
fonctionnelle dans ce sens que le programme relevait des besoins de la
société.
Cependant, à cause de sa non conformité avec la
vision des premiers missionnaires et du gouvernement colonial,
l'éducation pratiquée par les autochtones était
anéantie par les colonisateurs. L'imposition par les colonisateurs de
leur modèle d'éducation, pour des buts mercantilistes et
impérialistes, a contribué à la destruction de
l'éducation traditionnelle (CARNOY 1986).
Le système éducatif occidental était
introduit au Congo en 1892, avec les premières écoles
établies sur le modèle européen. Dès lors, le
système s'est répandu et développé avec des
conséquences inhérentes dont la discrimination,
inadéquation du contenu avec les réalités locale. Les
stratégies éducatives de la Belgique imposées au Congo
considéraient que la plupart d'élèves voudraient terminer
leurs études avec le cycle primaire. On insistait sur la
préparation des apprenants à l'environnement local. Le
système éducatif Belge avait ainsi construit une sorte de
pyramide de bas vers le haut avec la tentative répétée de
favoriser un nombre sélectionné d'élèves.
A l'indépendance, en dépit de l'existence d'un
contexte étendu de l'école primaire, il y avait presque l'absence
des cadres congolais pouvant assurer la classe moyenne et les positions
élevées laissées par l'administration coloniale. Il n'y
avait, en 1960, qu'environ 5 universitaires et probablement une centaine des
diplômés du secondaire. Dès lors, il s'est imposé
l'impérieuse nécessité d'entreprendre une réforme
totale et profonde pour augmenter le taux de scolarisation et adapter le
programme aux besoins de l'Etat pour un développement rapide du pays.
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