Section 3
Les violations des droits
et libertés fondamentaux en Afrique : lutte à mener
Les africains mènent une lutte contre les violateurs
des droits de l'homme. Ces droits sont, comme nous l'avons souligné dans
les chapitres précédents, économiques, sociaux et
culturels d'une part (§1), civils et politiques (§2) de l'autre part.
On pêchera de se limiter seulement à combattre pour le
rétablissement de ces droits ; il faut chercher le
rétablissement d'une justice impartiale et la lutte pour la suppression
de la peine de mort ainsi que contre l'impunité à laquelle se
trouvent certaines personnes.
§1. Les droits
économiques, sociaux et culturels
L'incapacité d'exercer les droits civils et politiques,
le sentiment d'insécurité, les instabilités et conflits
trouvent souvent leur source dans les violations des droits économiques
et sociaux pourtant garantis par le Pacte international y relatif et la Charte
africaine des droits de l'Homme et des peuples.
Plusieurs cas de violation peuvent être décrits,
de Zimbabwe (avec son programme accéléré de redistribution
de terre qui ne sert qu'à quelques intérêts politiques bien
spécifiques, créant ainsi une pénurie alimentaire
désastreuse. Cette situation a un impact très négatif sur
les droits civils et politiques : violence, détentions arbitraires,
les exécutions extrajudiciaires augmentent fortement), passant par le
Congo/Brazza (avec la situation économique et sociale très
alarmante : 70 % de la population vit en dessous du seuil de
pauvreté, alors que 50 % est active au chômage), le Niger (avec
l'affaire d'intoxication de 5.000 enfants du village de Tibiri à la
suite de mise en service d'un nouveau forage), pour ne citer que ces quelques
cas.
§2. Les droits civils et
politiques
Les droits civils et politiques garantis par le Pacte
international y relatif et la Charte africaine des droits de l'Homme et des
peuples sont encore largement bafoués sur le continent africain. Ces
violations résultent pour certaines du caractère autoritaire ou
autocratique des régimes politiques, avec comme conséquence des
arrestations arbitraires et détentions illégales (A), des
pratiques de torture ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants
(B). A cette liste, on peut à juste titre ajouter des imperfections du
système judiciaire et sa dépendance face au pouvoir (C), du
manque de formation des fonctionnaires chargés de l'application des
lois. D'autres s'inscrivent dans un contexte particulier : périodes
électorales, lutte antiterroriste, conflits armés dont sont
champions les pays africains (D et F). On ne peut non plus négliger la
lutte que mènent aujourd'hui les défenseurs des droits de l'homme
(F).
Voyons tout cela dans les points qui suivent.
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