A. Des arrestations et des
détentions arbitraires en Afrique
Les cas d'arrestation et de détention arbitraires sont
multiples sur le sol africain : arrestations sans notification, sans
fondement légal sont devenues monnaie courante, audition non en
présence de l'avocat même si le détenu le réclame
expressément, interdiction des visites, mauvais traitements des
détenus dans des maisons d'arrêt, non accès aux services
médicaux, délais irraisonnables de détention, juridictions
illégitimes, des verdicts insusceptibles de recours, sont très
manifestes et très fréquents dans des pays comme la Tunisie, la
Libye, le Zimbabwe, l'Ethiopie, la Tanzanie, la République
Démocratique du Congo, la Mauritanie..., constate la Commission
africaine des droits de l'Homme et des peuples, en sa
33ème session tenue au Niger du 15 au 29 mai 2003. Or,
plusieurs instruments internationaux, régionaux et même des lois
internes examinés ci-dessus les interdisent formellement.
L'Afrique n'est pas médiocre uniquement dans ce
domaine, elle l'est aussi en matière de torture et des traitements
inhumains ou dégradants.
B. Pratiques en Afrique de la
torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants
La torture est largement pratiquée en Mauritanie, au
Zimbabwe, au Libéria, en Libye, au Soudan, en Egypte, etc.
L'état d'urgence décrété
par les différents gouvernements africains permet
régulièrement à ces derniers de procéder à
l'arrestation de certaines personnes considérées par le
régime comme suspectes et provoque des détentions administratives
et des tortures pour des périodes infinies.
Cette situation poussa, en novembre 2002, le Comité
contre la Torture des Nations unies à confirmer de telles pratiques,
stigmatisant l'absence de contrôle et l'impossibilité de mener des
enquêtes impartiales sur ce phénomène. Cet organe affirmait
en outre l'existence de morts suspectes en détention des suites de
mauvais traitements. En Afrique, conclut le Comité, la torture demeure
une pratique répandue au sein de l'appareil sécuritaire,
notamment à l'encontre des prisonniers politiques comptabilisés
au nombre de 1.000.
Pour exemple, 35 prisonniers d'opinion subissent aujourd'hui
un régime d'isolement total dans des prisons, privés de tout
contact avec le monde extérieur, ce depuis plus de 20 ans. Nombre
d'entre eux sont désormais atteints de pathologies mentales et physiques
dues à cet isolement et au manque de soins.
La R.D.C n'est pas en dehors de ces accusations contre
l'afrique. Mais ce qui peut être entrain d'encourager ces
différents Etats africains à demeurer dans ce désastre, ce
sont les mécanismes judiciaires qu'ils mettent en place avec des
instructions et orientations précises : ne pas voir une personne
porter atteinte au pouvoir établi, même par simple
déclaration.
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