A. Mécanismes de
vulgarisation, de surveillance et de contrôle
De prime à bord, il faut relever que la
détermination des Etats comme l'adoption des textes juridiques ne
suffisent pas à elles seules à garantir aux citoyens une
véritable protection en l'absence de certaines mesures
spécifiques. La première mesure et le premier mécanisme
à prendre à compte ici devra être la mobilisation des
associations diverses qui se préoccupent de la question des
droits de l'Homme, pour s'investir dans la formation des populations à
la connaissance et à la défense de leurs droits en abandonnant
tout préjugé ou toute crainte injustifié, vu la
détermination de tous les Etats du monde à promouvoir le
respect des droits de l'Homme et à assurer à leurs peuples
leur exercice effectif.
Il est aussi nécessaire, outre la mobilisation des
associations des droits de l'Homme, que les membres de celles-ci fassent
comprendre par quels moyens la protection des droits de l'Homme dépend
des textes internationaux et peut être assurée par ceux-ci. Ce
qui suppose, et c'est la tâche des membres de ces associations, des
juristes du droit international, la vulgarisation de ces textes, d'une part
et, d'autre part, que les responsables de ces associations, à
défaut de pouvoir faire des injonctions aux Etats, doivent jouer leur
rôle de chiens de garde afin de contrôler l'application
des textes relatifs aux droits des citoyens et de dénoncer, comme font
nombreux d'entre eux, haut et fort, les violations constatées.
Les différentes associations d'un Etat sont tenues de
se concerter pour constituer des groupes de pression face au pouvoir,
d'autant plus qu'à ce jour ces associations ne font plus totalement
peur et sont même écoutées : pour preuve, l'on
constate souvent la participation des Chefs d'Etat, ou de gouvernement ou
leurs représentants, à des cérémonies
organisées par celles-ci. Des échanges doivent avoir lieu
entre les associations tant au niveau national qu'international, afin de
tisser un réseau de plus en plus dense d'hommes et de femmes
décidés à relever le défi du respect du droit en
Afrique, afin de réhabiliter celle-ci avec ses vraies vertus qui sont
celles de la liberté et de la dignité humaine.
Autre mécanisme, pour le contrôle de
l'application des lois au niveau national, il devra être
préconisé la création d'un poste comme celui de
« Médiateur », à qui l'on peut
confier le pouvoir d'une autorité neutre et intègre de haut
rang, dont le rôle, à fixer par une convention africaine, serait
la défense des libertés publiques et des institutions de l'Etat
en violation de certains droits des particuliers.
Enfin, la tâche d'une telle activité ne doit
pas être assumée uniquement par les associations à qui
le pouvoir peut refuser ou retirer le fonctionnement. Les citoyens doivent
s'impliquer dans la vulgarisation, la surveillance et le contrôle des
droits leur reconnus par les textes, dénoncer leur violation et
transmettre les plaintes contre leurs auteurs.
Il s'agit là des mécanismes non
juridictionnels, qui s'avèrent souvent inefficaces. Il faut donc
recourir à des mécanismes de répression, susceptibles de
faire peur aux auteurs des différentes violations
décriées.
|