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Les bailleurs de fonds, dans leurs relations avec les ONG nationales, disposent d'un ensemble de procédés qui constituent leur politique en matière de coopération non gouvernementale. Cette politique qui se traduit par leur principe de coopération non gouvernementale, le choix des domaines d'appui aux ONG nationales, les critères de choix des ONG nationales partenaires, les procédures d'obtention d'appui et la proportion de l'appui aux ONG nationales, est susceptible d'avoir un effet sur l'action des ONG nationales dans la lutte pour la réduction de la pauvreté au Cameroun.
De ce fait, l'analyse de cette politique peut permettre une explication de l'impact de la coopération non gouvernementale sur la réduction de la pauvreté au Cameroun. D'où l'intérêt accordé à l'analyse de cette politique de coopération dans cette partie de notre travail. Mais avant de procéder à l'analyse proprement dite de cette politique, il sera d'abord question de la présenter telle qu'elle est pratiquée par les bailleurs de fonds au Cameroun.
La pratique de la coopération non gouvernementale par les bailleurs de fonds s'observent à travers leurs domaines d'intervention, leurs critères de choix des ONG nationales partenaires, les procédures d'obtention de leur appui et la proportion de leur appui aux ONG nationales. Mais, il y a avant tout ceci un principe de coopération non gouvernementale chez ces bailleurs de fonds.
En matière de coopération non gouvernementale, la Banque mondiale dispose de deux voies de contacts ou de relations avec les ONG nationales : la voie indirecte et la voie directe.
Dans le voie indirecte, la Banque mondiale intervient à travers l'État, en exigeant de celui-ci, entre autres conditions de prêts, l'implication des ONG nationales dans les programmes qu'elle finance.
Dans la voie directe, la Banque mondiale dispose d'un programme ponctuel de micro-subventions aux ONG nationales pour des micro-réalisations. Dans le cadre de cette voie directe toujours, la Banque mondiale fait dans le renforcement des capacités des ONG nationales par la formation des responsables d'ONG et par la facilitation des contacts avec les autres bailleurs de fonds ou les ONG du Nord qui font office de donatrices. Qu'en est-il de L'Union européenne ?
En matière de coopération non gouvernementale, L'Union européenne dispose de deux programmes : le programme participatif de développement urbain dénommé FOURMI 2 et le programme d'appui aux capacités décentralisées de développement appelé PACDDU. Dans l'exécution de ces programmes, L'Union européenne ne traite pas directement avec les organisations de la société civile parmi lesquelles les ONG nationales. La mise en oeuvre de ces programmes est assurée par le groupe italien CERFE pour le programme FOURMI 2 et, le groupe français SOFRECO pour le programme PACDDU. Le programme FOURMI 2 concerne les villes de Douala et de Yaoundé, tandis que le programme PACDDU concerne les villes de Bafoussam, Bamenda, Foumban, Maroua et Ngaoundéré. Seul le programme FOURMI 2 nous intéresse dans cette étude, puisqu'il a servi de cadre à notre observation.
Le programme FOURMI 2 a en principe pour finalité générale l'amélioration de l'environnement urbain à travers un appui aux dynamiques de base de la société civile, de manière à reconnaître les populations comme les protagonistes de leur développement économique et social. Le projet vise donc à contribuer au processus de décentralisation en oeuvre au Cameroun à travers le transfert aux communautés locales des responsabilités croissantes à exercer dans le cadre des politiques nationales en matière de lutte pour la réduction de la pauvreté.
Dans l'exécution du programme FOURMI 2, le CERFE travaille avec « des organismes correspondants » qui sont des ONG nationales. Quel est le principe de l'ACDI ?
En ce qui concerne la coopération non gouvernementale, l'Agence canadienne de développement international dispose des programmes à travers lesquels elle est en relation avec les ONG nationales et les autres organisations de la société civile camerounaise. Il s'agit du Fonds canadien d'initiatives locales (FCIL) et du projet « Appui au développement démocratique et aux droits de la personne » (PRO-DÉMOCRATIE). Le FCIL finance la réalisation de petits projets associatifs et institutionnels qui contribuent au développement technique, économique, éducationnel et social des communautés locales. PRO-DÉMOCRATIE a pour objectif l'appui au renforcement de la démocratie au Cameroun et au développement d'un environnement propice au respect des droits de la personne. Bien que ces deux projets interviennent dans des domaines différents, ils sont complémentaires dans la mesure où ils concourent à la réalisation de la politique de l'ACDI en matière de satisfaction des besoins humains fondamentaux.
Après cette présentation des principes de coopération non gouvernementale chez les bailleurs de fonds, intéressons-nous à leurs domaines d'intervention.