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L'institution de la coopération non gouvernementale au Cameroun a été favorisée par une volonté politique à la fois au niveau international et national.
Après les échecs répétitifs de plusieurs programmes de développement, échecs consécutifs à une conception du développement fondée sur le paradigme de la prééminence de l'économie qui a laissé très peu de place à l'homme et au social, la communauté internationale va opter pour la promotion du processus participatif dans les initiatives de développement. C'est dans cette perspective que vont se multiplier des conférences, conventions, colloques et séminaires suivis de recommandations sur la participation des populations aux initiatives de leur propre développement. Le Cameroun adhère à la quasi-totalité des initiatives visant à assurer une meilleure prise en compte du rôle de la société civile dans le développement. On peut citer, entre autres, la conférence d'Arusha, la convention de Lomé IV, la conférence sur la culture et le développement, le sommet mondial de Copenhague.
Tenue du 12 au 16 février 1990 sur le thème : « Priorité à la participation populaire », la conférence internationale d'Arusha (Tanzanie) a reconnu que la participation populaire est indispensable au développement social et économique de l'Afrique. Cette participation passe, selon les recommandations de ces assises, par l'habilitation des populations en vue de leur implication dans la conception et la mise en oeuvre des politiques de développement au travers des structures souples, autonomes et efficaces.
La convention de Lomé IV organise, comme les précédentes, la coopération entre L'Union européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Elle s'est enrichie d'innovations parmi lesquelles l'ouverture à des formes de coopération décentralisée qui favorise une plus grande participation des populations de base aux actions de développement. L'inclusion dans le partenariat ACP-UE de la société civile traduit la volonté de la Communauté européenne à promouvoir la coopération avec les acteurs non gouvernementaux de développement.
La conférence sur la culture et le développement organisée par la Banque mondiale en 1992 à Paris, a réfléchi sur le problème de la « dimension culturelle du développement ». Cette conférence a reconnu l'échec de la plupart des stratégies de développement. Cet échec s'explique par :
« Une conception étroite du développement qui ne prend pas en compte la diversité des cultures et des sociétés dans le monde » (SERAGELDIN et TABOROFF, 1992 : 15).
Des recommandations ont été faites en vue de la prise en compte de la culture dans le développement par la participation des populations aux initiatives de développement.
Convoqué par l'Assemblée générale des Nations unies, le sommet mondial pour le développement social tenu du 06 au 12 mars 1985 a Copenhague (Danemark), a préconisé l'atténuation et la réduction de la pauvreté avec pour stratégie la promotion de l'intégration des populations locales en vue de leur participation à la prise des décisions économiques et sociales. La participation effective des populations a été recommandée afin qu'elles obtiennent les services dont elles ont besoin et saisissent les opportunités qui leur sont offertes.
On peut également citer, au niveau international, le colloque international tenu à Bordeaux les 28, 29 et 30 novembre 1996 sur le thème : « ONG et développement Nord-Sud ».
Toutes ces rencontres et décisions au sommet constituent autant d'engagements qui traduisent la volonté de la communauté internationale de promouvoir la participation de la société civile au développement et par delà la coopération non gouvernementale. A tous ces efforts s'ajoutent l'institution au sein de l'ONU d'un service de liaison des Nations unies avec les organisations non gouvernementales. Qu'en est-il au niveau national ?