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L'observation relative à la présente recherche sur la coopération non gouvernementale porte sur les bailleurs de fonds et les ONG nationales. Avant toute étude des relations entre ces deux institutions dans la lutte pour la réduction de la pauvreté, il s'impose une prise de connaissance desdites institutions.
Il s'agit dans cette rubrique des partenaires « en amont » des ONG. ce sont des institutions qui font partie de l'« environnement de soutien » des ONG. Leur soutien est souvent matériel, financier, logistique ou technique. Les bailleurs de fonds sont des institutions auprès desquelles les ONG tirent les ressources pour leur fonctionnent et leurs actions.
Dans le cadre de la présente étude, trois institutions (bailleurs de fonds) ont servi de cadre à notre observation : la Banque mondiale, L'Union européenne et l'Agence canadienne de développement international. Il s'agit respectivement d'une institution de coopération multilatérale à dimension mondiale (BM), d'une institution de coopération multilatérale à dimension continentale (UE) et d'une institution de coopération bilatérale (ACDI).
1 - L'Institution et ses objectifs
La Banque mondiale est une institution de coopération multilatérale qui comprend la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), l'Association internationale de développement (IDA), la Société financière internationale (SFI), l'Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI) et le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) . Tout cet ensemble forme ce que l'on appelle le Groupe de la Banque mondiale.
Créée sous le non officiel de la BIRD lors de la conférence de Bretton Woods en juillet 1944, la Banque mondiale ouvre ses portes en 1946. Les différents organismes qui constituent le Groupe de la Banque mondiale sont dans chaque cas, distincts aux plans juridique et financier. La BIRD et l'IDA partagent le même personnel et les mêmes installations, et l'expression « Banque mondiale » s'applique normalement à l'une et l'autre institution (BM, 1996 : 2). La BIRD et l'IDA ont trois fonctions connexes : prêter des fonds, fournir des conseils d'ordre économique et une assistance technique et, servir de catalyseur pour attirer les investissements provenant d'autres sources.
La BIRD travaille essentiellement avec des pays pauvres à revenu intermédiaire. L'IDA travaille avec les pays les plus pauvres qui ne sont pas à même d'emprunter aux conditions fixées par la BIRD. La SFI travaille directement avec le secteur privé des pays membres. Elle s'efforce de promouvoir la croissance du secteur privé des pays en développement en mobilisant les capitaux étrangers et nationaux. L'AMGI quant à elle a été créée en 1988 pour encourager les investissements étrangers directs dans les pays en développement en protégeant les investisseurs des risques non commerciaux, particulièrement des risques de guerre ou de rapatriement. Le CIRDI encourage, pour sa part, l'apport d'investissements étrangers aux pays en développement en offrant des mécanismes d'arbitrage et de conciliation.
La Banque mondiale a eu au départ pour objectif de reconstruire l'Europe et de garantir les investissements dans les pays d'Europe dévastés par la Deuxième guerre mondiale ou insuffisamment développés. Son objectif actuel est de promouvoir le développement économique à long terme et réduire la pauvreté dans les pays en développement. L'objectif suprême de la Banque mondiale est donc de collaborer avec les pays membres pour lutter contre la pauvreté et contribuer à leur développement économique et sociale à long terme.
2 - Les interventions de la Banque mondiale dans le développement
La stratégie de la Banque mondiale en matière de projets de développement est passée de l'aide à la reconstruction à la lutte contre la pauvreté. La Banque mondiale a eu au départ pour ambition de reconstruire l'Europe et de garantir les investissements dans les pays dévastés ou insuffisamment développés. Et même, à l'égard des pays les moins avancés,, l'essentiel des financements de la BIRD était à l'origine concentré sur l'amélioration des infrastructures : moyens de communication, production d'électricité, etc. C'est cette mise en place des infrastructures qui devait favoriser le développement et la croissance des pays ainsi concernés.
Après les renchérissements soudains et successifs du coût de l'énergie importée au cours des années 1970, la Banque mondiale s'est préoccupée des conséquences de cette situation sur les économies des pays en développement et a décidé de faire du secteur énergétique son autre priorité sectorielle, tout en demeurant très active dans les transports, l'éducation et le développement urbain. Elle a ainsi opéré par adjonctions successives en ajoutant de nouveaux secteurs à son champ d'action, tout en conservant le cadre conceptuel adopté à ses débuts (E.R. ZANG., 2000 : 254)
En fait, c'est depuis les années 1970, sous la présidence de Mc Namara que l'agriculture, l'éducation, la population, la satisfaction des besoins essentiels, ont progressivement pris une place grandissante dans la réflexion économique sur le développement à la Banque mondiale.
C'est dans ce contexte que la Banque mondiale a entrepris d'étendre ses interventions vers des régions comme l'Afrique et d'intensifier le financement des prêts agricoles, urbains et éducatifs. Elle a pris ainsi définitivement l'option de la lutte contre la pauvreté.
Ces derniers années, une stratégie a deux voies s'est imposée à la Banque mondiale : réaliser une croissance économique durable et investir dans les ressources humaines. La Banque accorde des prêts aux pays membres nécessiteux pour financer des investissements susceptibles de contribuer à la croissance économique et au recul de la pauvreté. Elle donne également des conseils spécialisés pour aider à améliorer les programmes et les politiques de développement. Les projets qu'elle finance sont conçus et exécutés par des organismes d'État ou des institutions privées, avec une participation active de la Banque à chaque étape. Malgré l'intervention fréquente des organisations privées, c'est aux États membres que la Banque mondiale accorde ses prêts, et ce sont les États qui rétrocèdent ensuite les fonds aux organismes privés ou publics pertinents. La Banque cherche à s'associer à d'autres participants - organismes multilatéraux, bilatéraux, commerciaux, gouvernementaux et non gouvernementaux et entités du secteur privé - afin de mieux coordonner ses efforts et de les rendre plus efficaces.