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évaluation du niveau de participation aux activités communautaires par les membres du comité de développement en ville de Butembo/RDC.


par Mwanamulere Osée Kabuyaya
Université Libre des Pays des Grands Lacs de Butembo/RDC - Master II en gestion des projets de santé 2014
  

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II.2 Méthodes et outils de sensibilisation communautaire

Il existe diverses approches de connaissance d'une communauté locale. Les délais, ainsi que la formation de base du personnel ne permettent pas de conduire des investigations selon les méthodes habituelles de la recherche de type scientifique. Ces approches, qui ont prévalu pendant plusieurs décennies ont au demeurant été radicalement remises en cause, étant considérées comme trop complexes, trop longues et donnant lieu à des documents, certes scientifiques, mais inutilisables par le personnel de terrain. On a en revanche, mis au point des méthodes rapides et non académiques grâce auxquelles on peut acquérir une connaissance globale suffisante pour pouvoir s'engager dans les phases suivantes de la programmation participative. La plupart des méthodes enseignées actuellement s'inspirent des approches d'évaluation rapide dérivée de la méthode dite de « Rapid Rural Appraisal », dont la version dans les pays francophones est dénommée Méthode Accélérée de Recherche et de Programmation (MARP). Cette approche se veut essentiellement participative, son propos étant principalement d'amener la population à découvrir et analyser sa propre réalité. Ses promoteurs insistent sur le fait que la connaissance doit être établie de façon telle, qu'elle puisse être totalement appropriée par ceux qu'elle concerne, les facilitateurs se contentant de la partager avec eux. Cette humilité voulue se fonde sur un principe selon lequel toute connaissance qui ne peut pas être partagée et qui est acquise de façon unilatérale devient nécessairement un instrument de pouvoir (knowledge is power). De là, un rejet de principe des enquêtes et études formelles qui impliquent des opérateurs extérieurs GRIGORI, 2002, p.149).

La sensibilisation vise à favoriser la réflexion et à susciter une prise de conscience par rapport à une situation problématique ou un besoin commun et à promouvoir des solutions alternatives ou des idées nouvelles afin de transformer cette situation ou de répondre à ce besoin commun. S'il est relativement facile de mobiliser des personnes qui reconnaissent qu'une situation est problématique, qui sont prêtes à agir pour changer cette situation, mais qui n'ont pas encore eu l'occasion de se regrouper pour le faire, il en va autrement lorsqu'il s'agit de mobiliser des personnes qui ne sont pas conscientes de l'existence d'une situation problématique et, qui ignorent le caractère collectif de cette situation

L'évaluation du degré de sensibilisation des personnes que le groupe cherche à engager dans une action ou un projet doit donc constituer une étape préalable à la mobilisation. La sensibilisation peut même, à certaines occasions, constituer le but premier de l'intervention, sans que le groupe cherche à passer à l'étape de la mobilisation, notamment lorsque la sensibilisation vise à introduire des changements individuels sur le plan des comportements, des attitudes, des habitudes de vie ou de consommation. Pensons seulement au travail de sensibilisation mis en place par certains groupes préoccupés à la fois d'écologie et de solidarité internationale pour promouvoir la vente et la consommation de produits de commerce équitable chez les consommateurs des pays du Nord. Les pratiques d'action communautaire sont riches d'exemples de changements sociaux qui n'ont pu s'actualiser sans un patient et parfois long travail de sensibilisation, non seulement auprès des personnes touchées par un problème social, mais aussi auprès des décideurs et de l'opinion publique. Ces actions de sensibilisation ont permis de favoriser une prise de conscience par rapport à un problème social ou à un besoin commun et ont contribué à promouvoir des solutions alternatives afin de transformer cette situation ou de répondre à ce besoin.

Les pratiques d'action communautaire dans le champ de l'environnement sont éloquentes à cet égard. Qu'il s'agisse de l'importance environnementale et économique de la récupération et du recyclage des déchets domestiques, des risques associés à l'utilisation massive des insecticides et des pesticides ou encore de la nécessité d'offrir aux citoyens une eau potable de qualité dans une municipalité, un travail de sensibilisation auprès des citoyens d'une communauté, des décideurs ou encore de l'opinion publique a généralement précédé la mobilisation, tandis que mobilisation vise à susciter l'engagement et à regrouper des personnes touchées par un problème social ou partageant un même besoin autour d'une action visant à résoudre ce problème ou autour d'un projet destiné à satisfaire ce besoinl'action (Henri LAMOUREUX, 2009, p.269).

Cette liste de moyens et outils n'est pas exhaustive. Elle constitue plutôt un guide, suggère des moyens adaptables selon les besoins du groupe et le contexte dans lequel l'action s'inscrit. Citons par exemple : Rencontre de l'information, Atelier de formation, sensibilisation porte à porte, groupe de discussion, Forum communautaire, téléphone, mégaphone et entretien.

II.2. 2 Moyens de sensibilisation

II.2.2.1. Rencontre d'information

Une rencontre d'information est une activité à caractère éducatif qui s'adresse généralement aux membres d'un groupe. Elle vise la sensibilisation dans une perspective de changement individuel et collectif ou la mobilisation autour d'un projet ou d'une action. Une telle activité peut prendre diverses formes : café rencontre, déjeuner causerie, conférence, présentation formelle suivie d'une période de questions. Il appartient au groupe de déterminer quelle formule sera la plus appropriée.Les centres de femmes par exemple, utilisent fréquemment le café rencontre comme forme de rencontre d'information et d'échange, en raison de sa souplesse et parce que le café rencontre constitue pour plusieurs femmes une porte d'entrée vers les autres activités éducatives et actions collectives des centres. Les cafés rencontrent permettent tout d'abord de sensibiliser les femmes à des éléments de leur vécu et d'en faire ressortir les causes sociales et le caractère collectif. Ils sont aussi parfois le point de départ d'actions de transformation dans le milieu. L'engagement des centres de femmes dans les dossiers tels que la lutte contre la pauvreté et la violence faite aux femmes sont des exemples intéressants d'actions qui sont parfois issues de telles rencontres. Pour stimuler les échanges de vues et la participation des femmes, les centres de femmes ont par ailleurs créé ou adapté une multitude d'outils d'animation associés à chacun des thèmes abordés lors de cafés rencontres : exercices, jeux et vidéos viennent tour à tour faciliter la prise de parole et l'expression du vécu individuel et collectif des participants.(Henri LAMOUREUX, 2009, p.270).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault