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étude juridique du pouvoir discrétionnaire de l’administration.


par Tsikiniaina Olivier GaàƒÂ«l ANDRIATIANA
Université de Toamasina / MADAGASCAR - Maîtrise en droit public 2015
  

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B. La police des étrangers

En matière de police des étrangers, ou encore de la haute police, deux points relèvent du pouvoir discrétionnaire, les mesures d'expulsion d'une part, et les publications étrangères d'autre part.

1. Les mesures d'expulsion

L'expulsion constitue une mesure de police spéciale. Elle est prononcée à l'encontre d'un étranger dont la présence sur le territoire national constitue soit une menace grave pour l'ordre public, soit une menace pour la sûreté de l'État. A ce sujet, il convient de ne pas confondre l'expulsion et la reconduite à la frontière. La dernière vise un étranger entré irrégulièrement à Madagascar. Il s'agit d'un individu n'ayant pas de visa, par exemple.

La mesure d'expulsion que peut prendre l'Administration, agissant par le biais du Ministère de l'Intérieur dans son rôle de garant de maintien de l'ordre public,

21 C.A, 2 février 2005, ANDRIANJAFY Alain, RJCA de 2004 à 2007, 2009, n° 20, p. 44

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reflète également l'usage de des prérogatives de puissance publique, attribut de la souveraineté de l'Etat. Dans ce domaine l'Administration dispose d'une compétence discrétionnaire pour déterminer sa politique d'immigration. Ce principe est dégagé par l'arrêt COUILLAC22.

Dans cette affaire, COUILLAC a fait l'objet d'un message-radio-police l'expulsant du territoire malagasy. Cette décision a été prise par l'arrêté du 21 décembre 1994. Cependant, la notification dudit arrêté ne lui est pas parvenue et que de ce fait le Sieur COUILLAC est dans l'ignorance totale des motifs de son expulsion. Et que ce message lui a été notifié suivant le procès-verbal de notification du Commissariat de Police de Miandrivazo. Le Sieur COUILLAC, a intenté un recours pour excès de pouvoir devant la Chambre Administrative pour non-respect de droit de la défense, avec sursis à exécution du message-radio-police et du procès-verbal de notification. La requête du Sieur COUILLAC est rejetée, car il n'y a pas lieu à statuer sur le sursis à exécution, et que la mesure d'expulsion est une prérogative de puissance publique qui n'est soumise à aucun contrôle. La Chambre Administrative a décidé que : « ... l'Administration fait usage de ses prérogatives de puissance publique, attributs de la souveraineté de l'Etat auxquels elle n'est soumise à aucun contrôle »23.

2. Les publications étrangères

Les publications étrangères peuvent également être frappées par des mesures de police. Le champ de celles-ci a trait au lieu de publication et de la langue utilisée. L'Administration représentée par le Ministre de l'Intérieur dispose d'un pouvoir discrétionnaire en la matière. Le Conseil d'Etat français a reconnu à l'Administration, dans ce domaine un pouvoir discrétionnaire. Ce principe, est confirmé par l'arrêt Maspero. Les publications étrangères ont toujours été soumises à un contrôle plus sévère que les publications nationales par l'Administration.

Dans l'affaire Maspero, le Ministre de l'Intérieur a édicté un arrêté d'interdiction de publication à l'encontre de la Société Librairie François Maspero. Cette société avait assuré la diffusion en France des éditions françaises et espagnoles de la revue

22 C.A, 23 avril 2008, Gerard COUILLAC, A.C Années 2008 - 2009 - 2010, Jurid'Ika, 2012, n° 7, p. 63

23 Idem

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« Tricontinental » publiée en plusieurs langues par la secrétariat exécutif de l'organisation de solidarité des pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine dont le siège se trouvait à la Havane. Or, la réglementation en vigueur, interdisait toutes publications étrangères non censurées par l'autorité publique. En espèce, le Conseil d'Etat a estimé que le Ministre de l'Intérieur n'avait pas commis de faute et la mesure prise est régulière, elle relève du pouvoir discrétionnaire de l'Administration24.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams