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étude juridique du pouvoir discrétionnaire de l’administration.


par Tsikiniaina Olivier GaàƒÂ«l ANDRIATIANA
Université de Toamasina / MADAGASCAR - Maîtrise en droit public 2015
  

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§2- Le pouvoir discrétionnaire implicite

Le pouvoir discrétionnaire implicite découle du silence de la réglementation et de l'indétermination légale d'une part, et de la fixation de seuil d'autre part.

A. Les différents cas du pouvoir discrétionnaire implicite

Le pouvoir discrétionnaire peut résulter du silence de la réglementation d'une part, et de l'indétermination légale d'autre part.

1. Le silence de la réglementation

Le silence est considéré comme un vide, une lacune dans la réglementation. L'Administration doit toutefois répondre aux besoins des citoyens en comblant ce vide. Elle doit rechercher ce qu'est la volonté du législateur dans ce cas précis. Mais ce faisant, elle ne s'appuie, en définitive, que sur sa propre appréciation considérée conforme à l'intérêt général. Il est toutefois difficile de déterminer si le silence est dû

18 Velontrasina JULIEN, Cours Polycopié du Droit constitutionnel Niveau A, Université de Toamasina, 2012, p. 12

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à l'oubli ou à la volonté délibérée du législateur. La question sera examinée ultérieurement. Cette hypothèse se rencontre souvent dans les cas où la réglementation a prévu une institution mais sans déterminer les modalités de sa mise en oeuvre.

2. L'imprévision de conditions

Pendant longtemps, le pouvoir discrétionnaire a été réduit à la seule hypothèse où la loi était restée vague sur les conditions de l'action administrative. En réalité, il ne s'agit que « d'une hypothèse parmi tant d'autres »19. Dans ce cas, la loi fixe la condition de l'action administrative mais en utilisant des concepts plus ou moins imprécis. La mise en oeuvre de l'action administrative implique dès lors que l'Administration apprécie librement la réalisation dans le concret de la condition visée par la loi. Par exemple, les textes en vigueur donnent aux maires le pouvoir de prendre les dispositions réglementaires de police exigées par l'ordre public. Cependant, la notion d'ordre public n'est pas définie de manière expresse.

B. Le pouvoir discrétionnaire résultant de la fixation des seuils

Dans ce procédé, le législateur n'indique pas à l'Administration avec exactitude la solution qu'elle doit prendre. Il se contente de lui indiquer les limites à ne pas dépasser. Autrement dit, elle lui reconnaît un pouvoir d'apprécier librement l'ampleur de sa décision à la seule condition de ne pas aller à l'encontre des seuils indiqués. L'Administration jouit donc d'un véritable pouvoir d'appréciation pour choisir une solution située dans un champ dont le législateur n'a fixé que le minimum et le maximum. Ce procédé est courant en ce qui concerne l'indication des délais de l'action administrative ou celle de certains avantages matériels susceptibles d'être octroyés par l'Administration à des catégories particulières d'institutions ou d'individus.

19 Http: //www. touslesconcours.info/96-francais-aux-concours/sujets-corriges-de-droit-administratif/379-competence-liee-et-pouvoir-discretionnaire, Consulté le 18 janvier 2015 à 22h24

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L'appréciation des délais de l'action

Pour des raisons évidentes, la réglementation peut laisser une marge d'appréciation à l'Administration de choisir le moment opportun pour agir. Mais pour encadrer cette liberté, elle fixe néanmoins un délai à ne pas dépasser. En matière d'associations sans but lucratif et établissements d'utilité publique, le Ministre de la Justice a le libre choix du moment pour accorder la personnalité juridique à condition de ne pas dépasser douze mois à dater de l'autorisation provisoire.

En ce qui concerne les partis politiques, le Ministre de l'Intérieur est libre de choisir le moment pour prendre l'arrêté d'enregistrement à condition de ne pas dépasser trente jours à dater du dépôt de la demande.

2. L'appréciation des avantages accordés

Dans ses actions de promotion des activités privées ou d'interventions sociales, l'Administration peut attribuer des avantages, souvent pécuniaires, sous forme de subsides, subventions ou autres allocations. Dans la majeure partie des cas, elle est libre d'apprécier la consistance des avantages à accorder, mais dans les limites fixées par la réglementation, souvent en raison des contraintes budgétaires. A titre d'illustration, les interventions du Fonds de promotion de l'industrie peuvent prendre la forme, entre autres, des subventions destinées à la réhabilitation des infrastructures économiques et sociales accordées dans le cadre de contrat-programme.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand