B. Rareté et Contraintes
Comme à Matamba, la rareté des feuilles est
remarquable pendant la saison sèche. Ce phénomène
pèse énormément sur les commerçants qui sont
obligés de combiner les feuilles de manioc à d'autres
légumes ou à la chikwangue pour avoir un revenu permanent. Les
commerçants des feuilles de manioc du marché UPN
s'approvisionnent le soir auprès des producteurs pour vendre le matin
à Kinshasa. La contrainte principale est le manque de place au
marché et la vente à même le sol sans abri. Afin de garder
les feuilles fraiches malgré le soleil, les détaillants sont
obligés d'asperger régulièrement de l'eau sur les feuilles
et pour ce faire, ils dépensent parfois jusqu'à 1.000 FC pour
acheter de l'eau. Ceci réduit leur profit.
3.2.2.3. Transport
Le transport des feuilles de manioc n'est pas
spécialisé. Les chauffeurs transportent les feuilles lorsque
leurs véhicules sont loués par les commerçants ou les
producteurs. Les véhicules habituellement utilisés pour le
transport des feuilles de manioc peuvent transporter jusqu'à 1,5 tonnes
; cependant les quantités transportées sont de loin
supérieures à la capacité des véhicules. Il faut
noter que la tige représente presque 50 % du poids des bottes
transportées et vendues, et pourtant seules les feuilles sont
consommées. Malgré leur poids, les tiges jouent un rôle
primordial : celui de contribuer à la conservation de la fraicheur des
feuilles.
Le frais de transport est fixé par botte et
dépend de la distance entre le lieu de chargement et Kinshasa. Il varie
de 1.000 FC à 1.500 FC. Les chauffeurs transportent des quantités
allant jusqu'à 100 variés soit 2,2 tonnes par voyage sans compter
les passagers dont le nombre varie entre 10 et 16 personnes. Un véhicule
réalise en moyen 20 rotations par mois à raison de 5 par
semaine.
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