2. FILIERE MANIOC EN RDC
2.1. Origine et description
Le manioc (Manihot esculenta, Manihot
glazziovi) appartient à la famille des Euphorbiacées. Il est
originaire du Nord-Ouest du Brésil et probablement de l'Amérique
centrale. On estime qu'il est cultivé dans ces zones depuis 9000 ans.
Comme certains autres membres de la famille, notamment l'hévéa
qui fournit le caoutchouc, il contient un latex blanc. Il a été
introduit en Afrique de l'Ouest et dans le bassin du Congo par les portugais
dans la seconde moitié du seizième siècle. En Afrique de
l'Est, cette culture n'est pas apparue avant le dix-huitième
siècle. C'est seulement au cours de ce siècle que le manioc a
été largement
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répandu à travers l'Afrique par les
autorités coloniales du fait qu'il constituait une réserve
idéale contre la famine. Il est aujourd'hui cultivé partout sous
les tropiques (Purseglove, 1987).
Le manioc se présente sous la forme d'un arbuste de 1
à 4 m environ de hauteur. Son produit principal est la racine
tubérisée. Son second produit, la feuille, caduque, alterne et
palmilobée, mesure 10 à 20 cm de long et constitue
également un aliment apprécié. Elle est un des
résidus intéressants de la plante. Riche en protéines
(17,7% à 38,1% en poids sec) et en nutriments (vitamines B1, B2 et C et
en minéraux), elle peut participer à la lutte contre
l'insécurité alimentaire et la dénutrition qui
prévalent dans les pays en développement. Le manioc intervient
pour environ un tiers dans la production totale d'aliments de base en Afrique
subsaharienne (Purseglove, 1987)
2.2. Place du manioc dans le PNIA
Le Programme National d'Investissements Agricoles (PNIA) a
été initié dans l'application des recommandations et des
engagements pris dans le cadre du Programme Détaillé de
Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA) qui est le volet
agricole du Nouveau Partenariat pour le Développement en Afrique
(NEPAD). La relance du secteur agricole fait partie du Deuxième
pilier du Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction
de la Pauvreté (DSCRP 2): « Diversifier l'économie,
accélérer la croissance et promouvoir l'emploi ».Ce
pilier fait référence aux politiques de production des richesses
et de développement des infrastructures de soutien aux activités
de production ainsi que celles liées à la redynamisation de ces
activités.
Le coût total du PNIA de la République
Démocratique du Congo sur la période allant de 2013 à 2020
est estimé à 5 474,2 millions USD dont 1 532,8 millions USD entre
2013 et 2015, soit 28% du budget estimatif total et 3 941,4 millions USD de
2016 à 2020, représentant 72% (RDC, 2013).
Le manioc, en tant que principale culture vivrière en
RDC, est mentionné dans le Programme National d'Investissements
Agricoles (PNIA) dans le sous-programme 1.1. « Développement des
filières végétales » dont le coût total est
estimé à 1936,7 millions USD. En effet, le manioc, le maïs,
le riz, la banane plantain, le haricot et l'arachide ont été
identifiés par le Ministère de l'agriculture comme les
principales cultures vivrières dont il faut augmenter la
productivité afin d'assurer les besoins du pays en produits vivriers.
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