2.3. Importance économique de la filière
manioc en ROC
Le manioc, tant sur l'aspect racine que feuille, reste de loin
la principale culture vivrière en RDC. Il a une importance centrale dans
le régime alimentaire des Congolais. Il se place en tête de toutes
les cultures quant au volume produit. Le manioc est particulièrement
cultivé dans le Nord-Ouest du pays (les anciennes provinces du
Bas-Congo, Bandundu, Équateur, Kasaï et Province Orientale). Il
occupe 50 % des terres cultivées et compte environ 80% des
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tonnages produits en racine tubéreuse. Aucune autre
culture, même le maïs, seconde culture en importance ou la banane
plantain, n'atteint une production de 10% de la production totale du pays. La
production totale actuelle est estimée à 15 millions de tonnes ;
cependant, son importance semble diminuer au profit des céréales,
notamment le maïs et le riz (MINAGRI, 2009).
La RDC fait partie des cinq premiers producteurs du manioc au
monde et paraît être autosuffisante en cette matière. Ainsi,
aucune importation de manioc n'est enregistrée dans le pays. Le manioc
de la RDC et ses produits dérivés sont destinés à
la consommation nationale et éventuellement des pays frontaliers (la
République du Congo, la Centrafrique et l'Angola) (Kinkela et al.,
2009).
Le manioc est cultivé à travers tout le pays. La
production est plus élevée dans le Nord du pays (Nord des
anciennes provinces de l'Equateur et de la Province Orientale), l'Ouest
(l'ancienne province du Bandundu et le Kongo-Central) et le Centre (les deux
anciennes provinces du Kasaï). La production totale des racines
tubéreuses à partir de 2006 est estimée à 15
millions de tonnes. Elle a régressé à partir de 1992
où elle s'élevait à 20 millions de tonnes. Les rendements
moyens - situés entre 7 et 8 t/ ha - sont très faibles à
cause de l'utilisation très répandues de variétés
traditionnelles à faible productivité et sensibles aux maladies
et ravageurs (notamment la mosaïque, l'anthracnose et la cochenille
farineuse) ainsi que l'utilisation de techniques culturales inadéquates
(Kinkela et al., 2009).
La production du manioc en RDC est assurée par deux
secteurs : traditionnel et moderne. Le secteur traditionnel domine très
largement la production nationale. Il se caractérise par de petites
exploitations familiales (entre 0,10 et 0,20 ha) dans lesquelles le manioc est
associé à d'autres cultures vivrières (Kinkela et al.,
2009)
Les exploitations modernes occupent des superficies variant
entre 5 et 10 ha et même plus. Elles utilisent une main d'oeuvre
rémunérée, des variétés
améliorées et des engrais. Les rendements se situent entre 20 et
25 tonnes/ha. Ce type d'exploitations se retrouve surtout autour de grands
centres urbains (Kinkela et al., 2009).
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