Section 3 : Typologie des pactes
A l'origine, le pacte d'actionnaires est né de la
volonté d'assurer aux investisseurs minoritaires la détention
d'un pouvoir de décision non proportionnel à leur participation
en capital ou tout au moins d'obtenir des droits que la seule
réglementation sur les sociétés commerciales ne leur
permettait de détenir, renforçant en quelque sorte leur
protection. Le pacte d'actionnaires n'a par ailleurs pas abandonné sa
vocation primaire qui viserait à organiser en premier lieu les relations
entre actionnaires et dirigeants, cependant, les clauses pouvant y être
intégrées sont aujourd'hui très variées, en
fonction des buts poursuivis. Parmi ces clauses, l'on pourrait citer les
clauses relatives à l'organisation de la gestion (sous-section 1) et les
clauses relatives à l'actionnariat (sous-section 2).
Sous-section 1 : Les clauses relatives à
l'organisation de la gestion
Le pacte d'actionnaires s'intéresse
généralement à la gouvernance de l'entreprise en
décrivant la structure de celle-ci, c'est ainsi qu'il comportera des
clauses relatives à la composition, aux modalités de
désignation et de révocation et aux pouvoirs des organes de
direction et de surveillance de la société. Il donne
également la possibilité de conférer à certains
actionnaires des droits de véto. L'on pourrait citer, dans cette
catégorie les conventions de vote et les clauses d'information.
1- Les conventions de vote :
Elle concerne le droit de vote des actionnaires. Elles
prévoient, par exemple, la nécessité d'un accord unanime
des signataires pour les décisions importantes limitativement
énumérées, ou encore la soumission à la loi de la
majorité telle que celle-ci se dégage lors d'une réunion
des actionnaires signataires du pacte, préalable à la tenue de
l'Assemblée Générale de la société. Ces
conventions consistent pour les associés à s'engager à
voter dans un sens déterminé ou à ne pas participer au
vote. Elles peuvent concerner toutes les décisions collectives ou
certaines d'entre
73S. Valory, op. cit. note 37, p.41; M.
Bruschi, Le pacte de préférence, Droit et patrimoine,
juin 1999, n°72, p.64. 74A. Terrasson de Fougères,
Sanction de la rétractation du promettant avant levée de
l'option par le bénéficiaire d'une promesse unilatérale de
vente, JCP éd. N., 1995, I, p. 194 ; A. Bénabent, Les
contrats spéciaux, Montchrestien, n°93.
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elles : le choix des dirigeants, l'agrément de nouveaux
associés, la politique d'investissement, l'affectation des
résultats ou autres. A l'heure actuelle, aucune disposition
législative ou réglementaire ne prohibe fondamentalement ces
accords.75
Ces clauses ne sont valables, cependant, que si elles ne sont
pas contraires à l'intérêt social ou motivées par la
volonté de nuire à l'une des parties à la convention.
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