PARTIE 1 : LES COSMETIQUES
De tout temps, hommes et femmes cherchent à se
conformer aux normes imposées par leur société. Même
si ces normes évoluent avec le temps, et changent d'un pays à
l'autre, la jeunesse, la forme et la beauté sont au coeur de toutes les
tendances d'aujourd'hui. Les cosmétiques sont une des armes mises
à disposition des individus pour se rapprocher toujours plus de cet
idéal féminin et masculin. Le secteur des cosmétiques
regroupe une large sphère de produits et de méthodes, mais
parfois, ils ne suffisent pas, et la frontière entre les
cosmétiques et les médicaments devient de plus en plus infime. La
principale différence entre ceux-ci est qu'un cosmétique n'a pas
vocation à modifier le corps de façon profonde, mais seulement de
l'embellir et de l'entretenir. La médecine et la chirurgie
esthétique sont les seules méthodes pour modifier son apparence.
En France, la chirurgie esthétique est encore taboue, 8 % de la
population assume y avoir eu recours en 2014. Selon un sondage YouGov
réalisé en 2014, 40,8 % des patients ont fait appel à la
chirurgie pour « embellir leur apparence physique », 22 % pour «
masquer certaines imperfections apparues au cours de leur vie » et 17,7 %
pour « rajeunir ». Les motivations sont en apparence les mêmes
que pour l'utilisation de cosmétiques, mais l'action de ceux-ci sur la
peau restent limités et ne peuvent pas avoir les mêmes
résultats. Les cosmétiques sont de plus en plus
surveillés, d'autant plus que certains composants se soient
avérés dangereux pour la santé. La «
cosmétovigilance » se charge de répertorier tous les
produits ayant des effets indésirables pouvant être
utilisés dans les cosmétiques après leur mise sur le
marché. De la recherche en cosmétologie nait des
découvertes technologiques et des innovations. Les marques sont en
perpétuelle recherche de nouveaux procédés pour
séduire un consommateur assailli par les produits cosmétiques. Le
marketing joue son rôle et il est difficile aujourd'hui de passer
à côté de l'assaut des cosmétiques ; ils sont
partout et sont devenus aujourd'hui produits de grande consommation. Nous
allons tout d'abord nous intéresser aux cosmétiques en
eux-mêmes ; à savoir quel produit peut être qualifié
de cosmétiques, leur définition, leur réglementation, et
leur origine. Vient ensuite le marché des cosmétiques ; les
tendances, les chiffres clefs et les grands acteurs, d'un angle de vue mondial,
puis cibler sur la France. Nous allons ensuite faire un focus sur la gent
masculine et ses spécificités tant physiologiques, que
comportementales vis-à-vis des cosmétiques. Pour finir cette
première partie, la génération Z sera
décryptée. Elle ne ressemble à aucune autre et elle
suscite un engouement croissant pour les marques qui tentent
désespérément de les séduire.
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I. Le secteur des cosmétiques
L'utilisation des cosmétiques n'est pas un
phénomène nouveau. 300 000 ans avant notre ère, des
découvertes ont démontré que les hommes des cavernes
s'appliquaient des pigments rouges sur le corps en guise de parure et pour se
tatouer. Pendant l'antiquité, les Egyptiens utilisaient les
cosmétiques, à des fins religieuses pour plaire aux dieux lors
des cérémonies (Robin, 2005). Les pharaons se devaient d'afficher
une apparence irréprochable en toutes circonstances, et
n'hésitaient pas à passer entre les mains de masseurs, de
barbiers, mais étaient également adeptes de la manucure et de la
pédicure. Il était courant à cette époque de se
teindre les cheveux avec du henné ou d'utiliser du khôl, ce crayon
noir typique de l'Orient que les femmes utilisent encore aujourd'hui, pour ses
vertus thérapeutique qui prévenait les maladies ophtalmiques
(Khodorowsky, 2015). Les pratiques esthétiques et les produits de
beauté n'étaient pas strictement dédiés à
une utilisation féminine, il s'agissait plutôt d'une coutume mixte
(Verschoore, 2016). Les romains eux aussi étaient adeptes du concept
« d'esthétique médicale » et le soin et la
beauté étaient pour eux synonyme de bonne santé. C'est
à l'époque romaine que les thermes et les spas se
développent et rencontrent un franc succès pour leurs pouvoirs
thérapeutiques. L'épilation n'était en aucun cas une
atteinte à la virilité de l'homme à cette époque
puisque César lui-même y avait recours, pour afficher un physique
irréprochable.
1. L'univers des cosmétiques
1.1. L'origine et l'étymologie
Le terme cosmétique provient à l'origine du
grec, de la contraction des mots « kosmetikos » et de « kosmos
» qui signifient « qui concerne le soin de la parure » ou bien
« l'art de la parure, de la toilette ». Les cosmétiques sont
définis comme ce qui sert à « entretenir la beauté,
à embellir la peau, les cheveux ». Ce sont donc des produits
à vocation esthétique, dont l'utilité est de rendre beau,
ou de le rester.
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