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Les déterminants du choix du secteur d’enseignement primaire par les parents de la ville de Bukavu.


par Gloire NGONE NDJALO
Institut supérieur pédagogique de Bukavu - Licence en pédagogie appliquée 2019
  

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ABSTRACT

An understanding of the mechanisms that motivate the parent to choose an educational sector necessarily involves analyzing a number of qualitative and quantitative data. The behavior of households in choosing between different educational institutions is still largely unknown, particularly in the context of developing countries. This problem of choosing families for different educational alternatives could have a number of important consequences for the education system and society of these countries. Thus, the choice of an educational institution is undoubtedly one of the most important decisions that parents make for their children. This choice can indeed be crucial for the future of the child, even the household as a whole and even educational institutions. The objective of this study is to understand the process of choosing the educational sector, its determinants and finally its immediate effects and to identify the factors that influence the choice of the primary education sector by the parents of the city of Bukavu. To achieve this, this work used interviews, a pre-survey and a proper survey was carried out involving 292 household heads. Interview data were analyzed through content analysis and the actual survey using factor analysis and logistic regression.

Descriptive statistics for the variable of interest indicate that 56.16% of respondents chose the private sector versus 43.84% who chose the public sector. In order to identify the variables that have influenced this choice, the use of econometric estimates is unavoidable Calculations based on the results of the descriptive statistics of the perceived quality indices for the private and public education sector have shown that public primary education of the city of Bukavu is more appreciated compared to private. With a respective level of quality appreciation of 72% and 69%. The results of the Logit model revealed that only 10 variables influence the choice of the primary education sector by the parents of the city of Bukavu, these include: the respondent's place in the household, the parent's sex, the head of household, the level of education of the head of the household, the civil status of the head of the household, the perceived differential quality, the number of children attending school, the mother tongue of the parent of the household. public sector spending and private sector expenditure on education

Key words: determinants of choice, primary education sector, parents

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0. INTRODUCTION

Problématique

L'éducation joue un rôle très important sur la croissance d'un Etat. sa condition à la croissance économique et au développement a été longtemps négligée, cependant son véritable rôle économique a été progressivement admis et a pris place dans l'économie du développement bien qu'il reste souvent sujet à controverse (S. Malcolm et al., 1970, p 54). Elle constitue un investissement en capital humain qui est inépuisable et dont la valeur accroit progressivement et rend les êtres humains plus productifs, contribuant ainsi au développement économique en valorisant l'apport du secteur travail : « un pays sous développé est un pays sous éduqué » dit-on (G. Muheme, 2012-2013).

Ainsi, le choix d'un établissement éducatif est sans conteste l'une des décisions les plus importantes que prennent les parents pour leurs enfants. Ce choix peut en effet être crucial quant au futur de l'enfant, voire du ménage dans son ensemble. Cette problématique du choix des familles face à différentes alternatives d'établissements éducatifs présente ainsi un certain nombre d'enjeux cruciaux pour la formation du capital humain d'une nation et son niveau de stratification sociale. Dans le contexte particulier des pays en développement, alors même qu'un grand nombre d'offres alternatives à l'enseignement public existe et se développe, le comportement des ménages face au choix entre différents établissements éducatifs reste encore largement méconnu. Pour appréhender l'équité face au choix d'un établissement éducatif entre les différentes catégories socioéconomiques de ménages, il apparaît essentiel d'étudier le processus, les motivations déclarées et le choix effectif fait par les familles d'une catégorie d'établissement éducatif (Rohen d'aigle pierre : 2012).

Des études ont montré que les élèves issus des familles défavorisées sont accueillis généralement dans des écoles à faible performance (Glazerman, 1998). François et Poupeau (2005) ont constaté qu'en France, un filtrage social s'opère pour le choix des écoles en fonction des catégories sociales. Les catégories à revenu élevé contournent les établissements pour avoir un meilleur placement que les gens des classes moyennes qui eux-mêmes fuiraient les écoles localisées dans les quartiers populaires.

Certaines familles choisissent de préférence des écoles privées au lieu d'accepter la «mixité sociale» dans les écoles publiques. Cet évitement ne fait qu'accentuer les différences de performance entre les écoles défavorisées et celles dites favorisées (François, 2002).

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La liberté de choix peut avoir deux impacts significatifs sur le mode de l'enseignement : les parents ont commencé à avoir ce que d'aucuns ont appelé un comportement consumériste et les établissements scolaires sont entrés en concurrence. D'une part, les parents qui font face à une vaste offre ont la possibilité de comparer les établissements entre eux et de juger plus opportun d'inscrire leurs enfants dans tel ou tel établissement, en fonction de différents critères. Ils sont les « clients » d'un service public (en l'occurrence, l'école) avec lequel ils passent, tacitement, un contrat : ils confient leurs enfants pour qu'ils puissent bénéficier d'un enseignement de qualité et qu'il soit amené à satisfaire à l'évaluation que l'institution scolaire met en place, c'est-à-dire réussir son année, son cursus ce qui démontre largement un aspect de modèle économique basé sur l'offre et la demande dans le but d'utilité. Cet enseignement doit en outre pouvoir préparer leurs enfants à ce qu'ils soient armés pour faire face au monde du travail. Comme tous les « consommateurs », il est évident que les parents peuvent être mécontents des services rendus et ont différents moyens de porter à l'intention de l'institution leur mécontentement, le moyen ultime étant bien sûr de changer d'établissement donc l'offreur (Christophe Desagher, 2010).

Le développement de l'enseignement privé suscite en effet un certain nombre d'inquiétudes quant aux effets de cette augmentation du choix sur les inégalités et le brassage social en Afriques et particulièrement en RDC. Le processus de choix d'un établissement éducatif, ses déterminants et ses effets pourraient ainsi constituer un rouage essentiel de la stratification sociale et de la reproduction des inégalités (Kremer, M. et al, 2000).

À l'inverse, le développement d'alternatives à l'enseignement public pourrait offrir certaines opportunités. Un élargissement de l'offre éducative pourrait être susceptible de mieux répondre à la demande de certains ménages et ainsi permettre une plus grande flexibilité et une diversité accrues dans les systèmes éducatifs (Walberg, J.W., 2007). Si certaines conditions peuvent être réunies, la mise en concurrence des établissements éducatifs pourrait également être en mesure d'améliorer l'efficacité des services éducatifs tant publics que privés pour un libre choix de qualité par le parent (Patrinos, H. A., World, 2007). Dans les faits, bien qu'étant un acteur majeur et scolarisant un très grand nombre d'élèves, l'enseignement privé est encore peu pris en compte par les gouvernements.

Dans une recherches en Québec visant à déterminer les facteurs ayant influencé un élève dans son choix de collège, sans différencier qu'il soit public ou privé. Lors d'un colloque organisé par l'AQPC (Association Québécoise de Pédagogie Collégiale), Terrill et Ducharme(1994) ont présenté un sommaire des résultats recueillis lors de la passation du questionnaire : « Aide-nous à te connaître », administré à 18 000 étudiants et étudiantes nouvellement admis au collégial (privé

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et public). On y apprend que les principaux facteurs qui motivent les diplômés du secondaire dans leur choix d'un collège sont les programmes d'études (76,5 %), la réputation du collège (42,5 %) et la proximité de l'établissement de leur lieu de résidence (36,2 %). Ces raisons devancent toujours assez largement la qualité des lieux (26,2 %), la qualité des activités parascolaires, culturelles et sportives (22,3 %) et le désir de demeurer chez les parents (15,6 %). Bien qu'intéressante,

Cette étude ne rend toutefois pas compte de nombreux facteurs qui peuvent s'avérer importants dans le choix des élèves.

Depuis quelques années, la notion de partenariats Public-Privé dans l'éducation commence toutefois à bouleverser cet état de fait, en tentant de mieux cadrer les opérateurs éducatifs privés et de les associer plus étroitement avec l'État.

La question financière est au coeur des problèmes de la demande et du mauvais choix du secteur d'enseignement par le parent en République démocratique du Congo. Cette situation est corroborée par les grandes différences observées entre les ménages les plus pauvres et les ménages les plus aisés concernant l'accès et l'achèvement aux différents niveaux et secteur d'enseignement. Les raisons familiales, celles associées à l'enfant en particulier sa réussite ou non à l'école mais aussi certaines questions liées à l'offre scolaire sont également évoquées, mais la contrainte économique apparaît comme le facteur le plus prégnant et doit être mise en relation avec l'offre scolaire, majoritairement publique conventionnée, voire privée, mais en tout état de cause payante.

Les frais de scolarité représentent la plus grande part de la contribution des ménages aux dépenses d'éducation, et, les ménages sont très insatisfaits de ces coûts élevés mais continuent de contribuer à une grande part des dépenses. Les estimations faites au moyen de l'enquête auprès des ménages la plus récente (2012 - 2013) indiquent que 65 pourcent des paiements des ménages sont destinés aux dépenses liées à l'éducation.

Le niveau de revenu des ménages, la distance entre le domicile et l'établissement et les dépenses publiques en matière d'éducation, ensemble, constituent, la probabilité d'un mauvais choix du secteur d'enseignement. Des régressions multi variées permettent d'explorer davantage les facteurs affectant le taux de la demande et du mauvais choix dans diffèrent secteur d'enseignement en RDC et de fournir plus amplement les preuves que le niveau de revenu du ménage, qui indique sa capacité à financer l'éducation, constitue un facteur clé en République démocratique du Congo.

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Mais aussi les autres facteurs explicatifs, cependant les modèles théoriques existants sur le choix des ménages face à plusieurs alternatives d'établissements éducatifs vont dans le sens d'un tri des élèves selon les revenus, les capacités (Epple et Romano 1998, 2002) ou encore selon la religion et l'ethnie (Cohen-zadaa, D. et Sander, W.2007)

Les ménages riches, ceux appartenant aux majorités religieuses et ethniques ainsi que ceux avec des enfants ayant les meilleures capacités intellectuelles, ont théoriquement une plus forte propension à choisir l'enseignement privé ou public de qualité. Outre les variables d'intérêt, les autres facteurs liés à l'offre (tels que les installations scolaires) et liés à la demande (les caractéristiques personnelles des élèves et les caractéristiques particulières des ménages) comme variables de contrôle. Les études antérieures montrent que les facteurs liés à l'offre et à la demande affectent ensemble la probabilité du choix de secteur d'enseignement par le parent.

Compte tenu du fait que les frais de scolarité élevés en RDC ont déjà contribué à exclure de nombreux enfants du système de l'éducation et ont amené le parent à opérer un choix du secteur inapproprié, indépendamment de leur propre volonté, il est très important pour les décideurs politiques d'instituer des politiques éducatives pro-pauvres afin de rompre le cycle de la pauvreté intergénérationnelle. (Revue des Dépenses Publiques du secteur de l'éducation en R.D.C :2015).

Au Sud-Kivu la situation est devenue précaire au sein des écoles. Les parents deviennent incapables de supporter tous les coûts des ménages (habillement, scolarisation des enfants, alimentation,...) et surtout celui de l'investissement en éducation. Les parents, agents importants dans l'éducation, traversent des difficultés pour le choix d'un secteur d'enseignement.

Il en découle des effets d'entrainement qui font que les rendements des générations futures soient incertains ; disons que les mal formés sont ceux-là qui vont former les générations futures. Pour y arriver, il faudra relever les problèmes qui paralysent l'épanouissement du système éducatif et entrave ainsi le développement du pays (de la province) tant de générations actuelles que des générations à venir et apporter des solutions durables.

C'est dans cette perspective que notre étude part de questionnement suivant : quels sont les déterminants du choix du secteur d'enseignement primaire par les parents de la ville de Bukavu ?

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0.1. Hypothèses

Les hypothèses de travail sont de réponses provisoires aux questions de la problématique c'est une proposition de réponses à la question posée, elle tend à formuler une relation entre les faits significatifs. Suite à ces préoccupations nous allons répondre par les hypothèses suivantes: le niveau d'étude du parent, l'âge de l'enfant, sexe du parent, le niveau moyen de réussite des enfants de la famille, l'âge du parent, la taille de ménage, l'état civil du responsable du ménage, le temps de travail, la profession du parent, le revenu, le coût de l'éducation , la qualité actuelle de l'école primaire, la commune où réside le parent, l' accès aux crédits, langue maternelle, la distance qui sépare le domicile de l'enfant aux écoles ,... prédiraient comme les déterminants du choix du secteur d'enseignement primaire par les parents de la ville de Bukavu.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard