ABSTRACT
An understanding of the mechanisms that motivate the
parent to choose an educational sector necessarily involves analyzing a number
of qualitative and quantitative data. The behavior of households in choosing
between different educational institutions is still largely unknown,
particularly in the context of developing countries. This problem of choosing
families for different educational alternatives could have a number of
important consequences for the education system and society of these countries.
Thus, the choice of an educational institution is undoubtedly one of the most
important decisions that parents make for their children. This choice can
indeed be crucial for the future of the child, even the household as a whole
and even educational institutions. The objective of this study is to understand
the process of choosing the educational sector, its determinants and finally
its immediate effects and to identify the factors that influence the choice of
the primary education sector by the parents of the city of Bukavu. To achieve
this, this work used interviews, a pre-survey and a proper survey was carried
out involving 292 household heads. Interview data were analyzed through content
analysis and the actual survey using factor analysis and logistic
regression.
Descriptive statistics for the variable of interest
indicate that 56.16% of respondents chose the private sector versus 43.84% who
chose the public sector. In order to identify the variables that have
influenced this choice, the use of econometric estimates is unavoidable
Calculations based on the results of the descriptive statistics of the
perceived quality indices for the private and public education sector have
shown that public primary education of the city of Bukavu is more appreciated
compared to private. With a respective level of quality appreciation of 72% and
69%. The results of the Logit model revealed that only 10 variables influence
the choice of the primary education sector by the parents of the city of
Bukavu, these include: the respondent's place in the household, the parent's
sex, the head of household, the level of education of the head of the
household, the civil status of the head of the household, the perceived
differential quality, the number of children attending school, the mother
tongue of the parent of the household. public sector spending and private
sector expenditure on education
Key words: determinants of choice, primary education sector,
parents
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0. INTRODUCTION
Problématique
L'éducation joue un rôle très important
sur la croissance d'un Etat. sa condition à la croissance
économique et au développement a été longtemps
négligée, cependant son véritable rôle
économique a été progressivement admis et a pris place
dans l'économie du développement bien qu'il reste souvent sujet
à controverse (S. Malcolm et al., 1970, p 54). Elle constitue
un investissement en capital humain qui est inépuisable et dont la
valeur accroit progressivement et rend les êtres humains plus productifs,
contribuant ainsi au développement économique en valorisant
l'apport du secteur travail : « un pays sous développé est
un pays sous éduqué » dit-on (G. Muheme,
2012-2013).
Ainsi, le choix d'un établissement éducatif est
sans conteste l'une des décisions les plus importantes que prennent les
parents pour leurs enfants. Ce choix peut en effet être crucial quant au
futur de l'enfant, voire du ménage dans son ensemble. Cette
problématique du choix des familles face à différentes
alternatives d'établissements éducatifs présente ainsi un
certain nombre d'enjeux cruciaux pour la formation du capital humain d'une
nation et son niveau de stratification sociale. Dans le contexte particulier
des pays en développement, alors même qu'un grand nombre d'offres
alternatives à l'enseignement public existe et se développe, le
comportement des ménages face au choix entre différents
établissements éducatifs reste encore largement méconnu.
Pour appréhender l'équité face au choix d'un
établissement éducatif entre les différentes
catégories socioéconomiques de ménages, il apparaît
essentiel d'étudier le processus, les motivations
déclarées et le choix effectif fait par les familles d'une
catégorie d'établissement éducatif (Rohen d'aigle
pierre : 2012).
Des études ont montré que les
élèves issus des familles défavorisées sont
accueillis généralement dans des écoles à faible
performance (Glazerman, 1998). François et Poupeau (2005) ont
constaté qu'en France, un filtrage social s'opère pour le choix
des écoles en fonction des catégories sociales. Les
catégories à revenu élevé contournent les
établissements pour avoir un meilleur placement que les gens des classes
moyennes qui eux-mêmes fuiraient les écoles localisées dans
les quartiers populaires.
Certaines familles choisissent de préférence des
écoles privées au lieu d'accepter la «mixité
sociale» dans les écoles publiques. Cet évitement ne fait
qu'accentuer les différences de performance entre les écoles
défavorisées et celles dites favorisées
(François, 2002).
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La liberté de choix peut avoir deux impacts
significatifs sur le mode de l'enseignement : les parents ont commencé
à avoir ce que d'aucuns ont appelé un comportement
consumériste et les établissements scolaires sont entrés
en concurrence. D'une part, les parents qui font face à une vaste offre
ont la possibilité de comparer les établissements entre eux et de
juger plus opportun d'inscrire leurs enfants dans tel ou tel
établissement, en fonction de différents critères. Ils
sont les « clients » d'un service public (en l'occurrence,
l'école) avec lequel ils passent, tacitement, un contrat : ils confient
leurs enfants pour qu'ils puissent bénéficier d'un enseignement
de qualité et qu'il soit amené à satisfaire à
l'évaluation que l'institution scolaire met en place,
c'est-à-dire réussir son année, son cursus ce qui
démontre largement un aspect de modèle économique
basé sur l'offre et la demande dans le but d'utilité. Cet
enseignement doit en outre pouvoir préparer leurs enfants à ce
qu'ils soient armés pour faire face au monde du travail. Comme tous les
« consommateurs », il est évident que les parents peuvent
être mécontents des services rendus et ont différents
moyens de porter à l'intention de l'institution leur
mécontentement, le moyen ultime étant bien sûr de changer
d'établissement donc l'offreur (Christophe Desagher, 2010).
Le développement de l'enseignement privé suscite
en effet un certain nombre d'inquiétudes quant aux effets de cette
augmentation du choix sur les inégalités et le brassage social en
Afriques et particulièrement en RDC. Le processus de choix d'un
établissement éducatif, ses déterminants et ses effets
pourraient ainsi constituer un rouage essentiel de la stratification sociale et
de la reproduction des inégalités (Kremer, M. et al,
2000).
À l'inverse, le développement d'alternatives
à l'enseignement public pourrait offrir certaines opportunités.
Un élargissement de l'offre éducative pourrait être
susceptible de mieux répondre à la demande de certains
ménages et ainsi permettre une plus grande flexibilité et une
diversité accrues dans les systèmes éducatifs
(Walberg, J.W., 2007). Si certaines conditions peuvent être
réunies, la mise en concurrence des établissements
éducatifs pourrait également être en mesure
d'améliorer l'efficacité des services éducatifs tant
publics que privés pour un libre choix de qualité par le parent
(Patrinos, H. A., World, 2007). Dans les faits, bien qu'étant
un acteur majeur et scolarisant un très grand nombre
d'élèves, l'enseignement privé est encore peu pris en
compte par les gouvernements.
Dans une recherches en Québec visant à
déterminer les facteurs ayant influencé un élève
dans son choix de collège, sans différencier qu'il soit public ou
privé. Lors d'un colloque organisé par l'AQPC (Association
Québécoise de Pédagogie Collégiale), Terrill et
Ducharme(1994) ont présenté un sommaire des résultats
recueillis lors de la passation du questionnaire : « Aide-nous à te
connaître », administré à 18 000 étudiants et
étudiantes nouvellement admis au collégial (privé
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et public). On y apprend que les principaux facteurs qui
motivent les diplômés du secondaire dans leur choix d'un
collège sont les programmes d'études (76,5 %), la
réputation du collège (42,5 %) et la proximité de
l'établissement de leur lieu de résidence (36,2 %). Ces raisons
devancent toujours assez largement la qualité des lieux (26,2 %), la
qualité des activités parascolaires, culturelles et sportives
(22,3 %) et le désir de demeurer chez les parents (15,6 %). Bien
qu'intéressante,
Cette étude ne rend toutefois pas compte de nombreux
facteurs qui peuvent s'avérer importants dans le choix des
élèves.
Depuis quelques années, la notion de partenariats
Public-Privé dans l'éducation commence toutefois à
bouleverser cet état de fait, en tentant de mieux cadrer les
opérateurs éducatifs privés et de les associer plus
étroitement avec l'État.
La question financière est au coeur des
problèmes de la demande et du mauvais choix du secteur d'enseignement
par le parent en République démocratique du Congo. Cette
situation est corroborée par les grandes différences
observées entre les ménages les plus pauvres et les
ménages les plus aisés concernant l'accès et
l'achèvement aux différents niveaux et secteur d'enseignement.
Les raisons familiales, celles associées à l'enfant en
particulier sa réussite ou non à l'école mais aussi
certaines questions liées à l'offre scolaire sont
également évoquées, mais la contrainte économique
apparaît comme le facteur le plus prégnant et doit être mise
en relation avec l'offre scolaire, majoritairement publique
conventionnée, voire privée, mais en tout état de cause
payante.
Les frais de scolarité représentent la plus
grande part de la contribution des ménages aux dépenses
d'éducation, et, les ménages sont très insatisfaits de ces
coûts élevés mais continuent de contribuer à une
grande part des dépenses. Les estimations faites au moyen de
l'enquête auprès des ménages la plus récente
(2012 - 2013) indiquent que 65 pourcent des paiements des
ménages sont destinés aux dépenses liées à
l'éducation.
Le niveau de revenu des ménages, la distance entre le
domicile et l'établissement et les dépenses publiques en
matière d'éducation, ensemble, constituent, la probabilité
d'un mauvais choix du secteur d'enseignement. Des régressions multi
variées permettent d'explorer davantage les facteurs affectant le taux
de la demande et du mauvais choix dans diffèrent secteur d'enseignement
en RDC et de fournir plus amplement les preuves que le niveau de revenu du
ménage, qui indique sa capacité à financer
l'éducation, constitue un facteur clé en République
démocratique du Congo.
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Mais aussi les autres facteurs explicatifs, cependant les
modèles théoriques existants sur le choix des ménages face
à plusieurs alternatives d'établissements éducatifs vont
dans le sens d'un tri des élèves selon les revenus, les
capacités (Epple et Romano 1998, 2002) ou encore selon la
religion et l'ethnie (Cohen-zadaa, D. et Sander, W.2007)
Les ménages riches, ceux appartenant aux
majorités religieuses et ethniques ainsi que ceux avec des enfants ayant
les meilleures capacités intellectuelles, ont théoriquement une
plus forte propension à choisir l'enseignement privé ou public de
qualité. Outre les variables d'intérêt, les autres facteurs
liés à l'offre (tels que les installations scolaires) et
liés à la demande (les caractéristiques personnelles des
élèves et les caractéristiques particulières des
ménages) comme variables de contrôle. Les études
antérieures montrent que les facteurs liés à l'offre et
à la demande affectent ensemble la probabilité du choix de
secteur d'enseignement par le parent.
Compte tenu du fait que les frais de scolarité
élevés en RDC ont déjà contribué à
exclure de nombreux enfants du système de l'éducation et ont
amené le parent à opérer un choix du secteur
inapproprié, indépendamment de leur propre volonté, il est
très important pour les décideurs politiques d'instituer des
politiques éducatives pro-pauvres afin de rompre le cycle de la
pauvreté intergénérationnelle. (Revue des
Dépenses Publiques du secteur de l'éducation en R.D.C
:2015).
Au Sud-Kivu la situation est devenue précaire au sein
des écoles. Les parents deviennent incapables de supporter tous les
coûts des ménages (habillement, scolarisation des enfants,
alimentation,...) et surtout celui de l'investissement en éducation. Les
parents, agents importants dans l'éducation, traversent des
difficultés pour le choix d'un secteur d'enseignement.
Il en découle des effets d'entrainement qui font que
les rendements des générations futures soient incertains ; disons
que les mal formés sont ceux-là qui vont former les
générations futures. Pour y arriver, il faudra relever les
problèmes qui paralysent l'épanouissement du système
éducatif et entrave ainsi le développement du pays (de la
province) tant de générations actuelles que des
générations à venir et apporter des solutions durables.
C'est dans cette perspective que notre étude part de
questionnement suivant : quels sont les déterminants du choix du
secteur d'enseignement primaire par les parents de la ville de Bukavu ?
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0.1. Hypothèses
Les hypothèses de travail sont de réponses
provisoires aux questions de la problématique c'est une proposition de
réponses à la question posée, elle tend à formuler
une relation entre les faits significatifs. Suite à ces
préoccupations nous allons répondre par les hypothèses
suivantes: le niveau d'étude du parent, l'âge de l'enfant, sexe du
parent, le niveau moyen de réussite des enfants de la famille,
l'âge du parent, la taille de ménage, l'état civil du
responsable du ménage, le temps de travail, la profession du parent, le
revenu, le coût de l'éducation , la qualité actuelle de
l'école primaire, la commune où réside le parent, l'
accès aux crédits, langue maternelle, la distance qui
sépare le domicile de l'enfant aux écoles ,... prédiraient
comme les déterminants du choix du secteur d'enseignement primaire par
les parents de la ville de Bukavu.
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