Réorganiser l'offre institutionnelle d'une MECS pour répondre à la situation des enfants en difficultés multiples.par Chrysalde MORIN Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP) - CAFDES 2019 |
5.1.3 Passer d'une culture centrée sur le quotidien à une culture des besoins individuels de l'enfantA) La pédagogie des équipes éducatives en adéquation avec leur coeur de métierMalgré des nécessités budgétaires, Il a été choisi de ne presque pas recourir àdes glissements de métiers, c'est à dire l'emploi de moniteurs éducateurs, de personnes non diplômées en lieu et place d'éducateurs spécialisés ( Composition des équipes confère tableau 1.1.1 A). Ce choix s'est imposé pour préserver la qualité des prises en charge, au regard des situations des enfants en difficultés multiples. Pour fonctionner au quotidien et pallier au manque d'effectifs, le recours aux glissements de tâches reste récurrent. Les trois maîtresses de maison peuvent être sollicitées pour surveiller les enfants,notamment lorsque les éducateurs sont en audience ou instances partenariales. L'homme d'entretien participe aux accompagnements lorsque les éducateurs manquent. Il ressort des rapports d'évaluation externe de 2016 et interne de 2013que les éducateurs s'appuient sur « une pédagogie de l'expérience positive (soirée à thème, camps) pour aider l'enfant à créer du lien »11(*). Ils travaillent autour de la participation des familles, l'autonomie de l'enfant, le maintien du lien d'attachement noué par l'enfant avec d'autres personnes que ses parents. Leurs pratiques s'inscrivent dans le quotidien de l'enfant, et dans son projet personnalisé qui se décline autour des soins, de l'éducation à la santé, de la scolarité, de l'orientation professionnelle et des loisirs. Y sont étroitement associés familles, partenaires de la protection de l'enfance de la Métropole du « Grand Lyon », Juges pour enfants, et Maisons Départementaleset Métropolitainesdes Personnes Handicapées (MDMPH). En sus du quotidien, les réunions, les visites à domicile rythment et régulent la prise en charge de chaque enfant. Le respect deses souhaits,quant à sa participation à une activité sportive ou culturelle, favorise une ouverture sur l'extérieur. Ouverture dont l'école,véritable clé de voûte, complète l'accompagnement pour développer ses apprentissages, sa socialisation, son sens de la citoyenneté, et préparer son avenir. Selon le rapport d'activité2017,en journée, deux enfants vont en école de la seconde chance ; cinq enDITEP ; un en Institut Médico Éducatif (IME) ;un en Section d'enseignement général et professionnel adapté (Segpa) ;un enUnité Localisée pour l'Inclusion Scolaire (ULIS) ; un en Etablissement expérimental pour enfants handicapés sans solution, en alternance avec l'Hôpital De Jour (HDJ) et des accueils séquentiels en unité hospitalière de pédopsychiatrie pour les 6_13 ans. Par ailleurs, douzeenfants étaient suivis en orthophonie, quinze en Centre Médico Psychologique Pédagogique. Cecimontre dans quelle mesure le relai éducatif ne peut se situer que sur le quotidien. En 2018, les chiffres sont semblables, douze enfants sont déscolarisés de façon complète ou partielle, et dixsont en situation d'absentéisme ou de multiples renvois temporaires. * 11 GRANGE T, POURTOIS J-P, BOBBIO A, et al., 2015, L'accueil des mineurs en difficulté, Fernelmont : EME éditions, Collection Ouvertures pédagogiques, (chapitres en français) 21 p. |
|