Réorganiser l'offre institutionnelle d'une MECS pour répondre à la situation des enfants en difficultés multiples.par Chrysalde MORIN Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP) - CAFDES 2019 |
5.7 Manager vers un changement de culture institutionnelle5.7.1 S'adapter aux changements de notre environnementparle décloisonnementA) Les évolutions du secteur du handicapLa désinstitutionalisation et les plateformes de service définissent de nouvelles méthodes d'appréhension du travail social. Initiées dans le secteur du handicap pour répondre aux défis de croissance des associations, elles sont largement diffusées par Loubat J-R. Les changements de taille des associations ont mené à des transformations intrinsèques. Selon lui, sans attention préalable avec une réingénierie profonde, les effets de seuil auraient influencé la qualité du service rendu. Pour ne pas perdre le sens de leur mission, les associations ont dû se repenser, innover, réinterroger leurs fondamentaux, et prendre en compte les évolutions de leur environnements. Cela a obligé à des changements de pratique dans la façon d'appréhender le travail (moins en silos). C'est aussi la force d'un secteur qui cherche à utiliser tout son potentiel. La notion de place tend vers celle de parcours et de dispositifs (confère les ITEP devenant DITEP). La désinstitutionalisation, les plateformes de services, la mise en place d'une Réponse Accompagnée Pour Tous (RAPT), et de Plan d'accompagnement Global (PAG)111(*), sont l'expression d'un changement de paradigme. Pour Plein soleil, cela signifie une transformation majeure des logiques des partenaires et de l'environnement. L'articulation face à ces évolutions est à mettre en réflexion. En qualité de Directrice, être en veille sur ceci donne des informations précieuses sur les orientations, récentes etprobables, notamment des autorités de tarification. Cette dynamique des partenaires m'amène à penser que Plein soleil peut aussi chercher et construire plus de synergie interneavec les établissements de l'association, et externe sur le territoire. B) Des pratiques en silos à l'image des financementsLe décloisonnement de nos pratiques entend équilibrer le fonctionnement compartimenté des acteurs de la protection de l'enfance et le handicap. Nos logiques individuelles sont impulsées par nos financeurs respectifs. Toutes les instances sont pensées de façons verticales. Par exemple, pour un enfant ayant un trouble du comportement, la commission en charge de statuer sur le renfort éducatif (PCP) va se situer dans les locaux de la métropole. Y seront conviés, de façon pluridisciplinaire et transversale, les acteurs autour de la situation de l'enfant (CMP, HDJ, service ASE). Dans cette commission, il n'existe pas de financement croisé, limitant les possibilités de prise en charge globale et adaptée. Elle va statuer sur l'obtention du financement pour un renfort éducatif. Les échanges entre les professionnels vont moduler la temporalité de chacune des prises en charge, et apporter des éclairages. En ceci, il y a bien transversalité. Mais ces commissions utilisent essentiellement des outils enrestant en silos. Ellesne pourraient pas proposer d'ergothérapie, pourtant importante dans les troubles d'apprentissage. Hormis pour ceux des orthophonistes, les bilans demandent à être budgétés et soumis à accord du financeur, un an à l'avance. Les méthodologies d'apprentissage, telles que celles des « cartes graphiques » préconisées en sciences cognitives pour les troubles d'attention, réclament des intervenants dont le financement est refusé par les autorités de tarification. * 111MINISTÈRE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA SANTÉ, Circulaire N° DGCS/3B/2017/148, 2 mai 2017.? |
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