Réorganiser l'offre institutionnelle d'une MECS pour répondre à la situation des enfants en difficultés multiples.par Chrysalde MORIN Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP) - CAFDES 2019 |
5.3.2 Les troubles des apprentissages versus handicapA) Des besoins spécifiques des enfants liés au handicapDans son rapport,la Dr Martin-Blachais M-P.souligne la spécificité des besoins liés au handicap du fait d'une « double vulnérabilité à effet cumulatif »49(*). Ces besoins selon elle sont particuliers du fait de cette vulnérabilité, et seront à prendre en compte dans le plan de compensation personnalisé. Elle explique la prévalence nationale de handicap au sein des Mecs de 25% en ces termes : « les mineurs pris en charge en protection de l'enfance voient leur développement compromis du fait des situations adverses auxquelles ils ont été confrontés»50(*).Parmi les enfants pris en charge à Plein soleil, la prévalence de handicap associé à leur parcours enfance (dossier MDMPH reconnu ou en cours) est de 41,6%.Mon recueil quantitatif concernant les enfants de Plein soleil le précise. Je n'ai retenu que des éléments issus de professionnels compétents à poser un diagnostic. Je m'appuie sur les différents dossiers MDMPH..., et les bilans. Les bilans cognitifs testent le QI (WPPS-V, WISC-V, WAIS-IV) ; les bilans neuropsychologiques évaluent l'attention, la mémoire, les inhibitions (hyperactivité) ; les bilans orthophoniques recherchent les causes des troubles langagiers ou écrits et confirment les troubles d'apprentissage.
Certains résultats sont dits non évaluables lorsque les troubles trop sévères gênent la passation du bilan. B) Des troubles divers et parfois cumulés.Les troubles que repère mon recueil sont multiples et diversifiés ; certains enfants cumulent plusieurs troubles. Les troubles du comportement s'accompagnent systématiquement de TDA (troubles de l'attention), avec ou sans hyperactivité (TDAH), alors que les TDA n'entrainent pas forcément de troubles du comportement. Au retrait social s'ajoutent invariablement des troubles du langage ou des retards de langage. Ce dernier est une incapacité de l'enfant à s'exprimer à l'oral, alors que le trouble se manifeste par des difficultés dans le découpage des mots, des inversions de syllabes. Tout enfant ayant des troubles à l'oral présente des troubles du langage écrit. Si on observe les bilans dans le détail, la faiblesse du « stock lexical »51(*) et de « mémoire au travail »52(*) est massive. Les TDA et ceux du comportement perturbent le passage à l'écrit et la scolarité des enfants. En effet, plusieurs bilans relèvent que les « conflits psychiques liés aux parcours familiaux sont corrélés aux troubles de l'attention (TDA) ». Les 41,6% de handicap sont uniquement causés par des troubles de comportement et troubles de l'apprentissage. On comprend la forte proportion de 35,6% d'enfants nécessitant une scolarité adaptée ou spécialisé (AVS, ULIS,DITEP, IME, etc.). Les enfants bénéficient de soins ou de prises en charges spécifiques. En 2017, onze avaient une prise en charge adaptée due à des troubles du comportement (DITEP, Hôpital de jour, Centre de jour, Ecole spécialisée), et deux jeunes bénéficiaient d'un renfort éducatif (PCP). * 49 Dr MARTIN-BLACHAIS M-P, Démarche de consensus ..., op cit 91p * 50Dr MARTIN-BLACHAIS M-P, Démarche de consensus..., op cit 91 p * 51 Terminologie issue des bilans * 52 Terminologie issue des bilans |
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